Bout d'rime

Droite adroite, toujours sur le fil
Suis sauvage, en asile sur mon île
Ne suis plus agile, vaincue sauterelle
Irais bien nicher avec les hirondelles


Nerf
Guerre
Argent
Garant

Il me faudra du nerf
Pour aller à la guerre
Sans mon épée d'argent
Je ne suis plus garant

Château
Louve
Douve
Bateau

Rongeant rongeant rongeant mes nerfs
Je me suis fait moi-même la guerre
Saignant sous la lune d'argent
Je ne suis plus de rien garant

Spoiler:

Sous les ruines de mon château
Baignant dans ma haine de louve
Je vais mourir dans la douve
Mon corps flottant comme un bateau

Nappe
Hublot
Mulot
Attrape

Spoiler:

Il me faut mettre la nappe
Et fermer tous les hublots
cuir radis, ail et mulot
Zut il faut que je l'attrape

Tisane
Sommeil
Veille
fane

Spoiler:

Ce soir pas de noble nappe
Je vois passer en mon hublot
Le même discret mulot
Aucun piège ne l'attrape   (et tant mieux)

Après la tarte, la tisane
Le souriceau viendra en sommeil
Faire sa part de veille
Afin que rose ne se fane

Repentir
Amour
Détour
Lyre

Spoiler:

Dans les noirs méandres du repentir,
S'effondrent en débris et la Haine et l'Amour...
Le cœur s'y perd, oublie en quel détour
Il entendit jadis les cordes de la lyre.

Trois
Rois
Foi
Moi

Mourir, sourire encore, un deux trois,
mots dont se jouent les loups,festin de rois !
Se délestent de leur cruel bon aloi, ma foi
d'aménité pas une idée, de vous à moi !

Chansonnier
Parolier
Poète
Epithète

Dans la tête du chansonnier
Passent ses mots de parolier ;
Le fou se prend pour un poète
Mais "mauvais" est son épithète.

Salade
Malade
Chèvre
Mièvre

Je ne crois plus en tes salades
Qui aujourd'hui me rendent malade
tu me vois là je deviens chèvre
Pour quelques temps le regard mièvre

personne
demain
quelqu'un
raisonne

Aucun ne cède un regard à personne
Chacun remet le clin d'oeil à demain
Tout le monde a besoin de quelqu'un
Quiconque en ce monde ne raisonne

Fraternité
Apologie
Analogie
Sororité

Face à votre fraternité
Dont vous faites l'apologie,
Ce n'est pas qu'une analogie,
Non, que notre sororité.

Partir
Instant
Courir
Présent

Un jour, oublier de Partir...
Et se dissoudre dans l'Instant.
Las, laisser les autres Courir.
N’être que soi, confiant, Présent.

Vies
Amours
Avis
Velours

Combien ai-je vécu de vies ?
Combien ai-je vécu d'amours ?
Je n'ai que faire de vos avis,
Garde aux griffes sous le velours !

Marée
Mer
Terre
Scindée

Ressacs, Tempêtes et Marées,
Transforment en furie la Mer,
Crèvent le ventre de la Terre ;
Luit le cœur de roche Scindée.

Victimes
Gémissements
Rimes
Affleurements

Le regard amusé, je cherche mes victimes ;
J'entends déjà mon rire et leurs gémissements.
Joyeux, en leur honneur je ferai quelques rimes...
Ô cacher de mon cœur les noirs affleurements !

Pomme
Sang
Homme
Languissant

Je tiens son cœur comme une pomme
Rouge, pourpre, la couleur du sang
Vois-tu bien comme tu es mien - homme
Là, à mes pieds te languissant

Pourpre
Couleur
Terreur
Poutre

Spoiler:

Les yeux bandés d'un ruban pourpre,
Le monde a du sang la couleur...
J'aime cette douce terreur,
Pendu, pendant à cette poutre...

Tricher
Marcher
Couleuvre
Pieuvre

Les mots peuvent toujours tricher
Nos langues ne feront sans doute que marcher
Sur nos silences, glissantes couleuvres
S'accrochant à nous, douces pieuvres

Eau
Chaleur
Humeur
Fléau

Spoiler:

Le vois tu bien Comme j'aime tricher
Ce n'est que pour te faire marcher
Te faire avaler toutes ces couleuvres
Toutes enlacées telle une pieuvre

Toujours
Taire
Plaire
Amours

Spoiler:

Désolée du doublon Eddie  

Et tu voudrais penser toujours
Qu'il suffirait de vouloir taire
Ce qui en nous pourrait te plaire
Pour faire renaître nos amours

( Tu veux bien en donner un autre? et promis, je le laisse à chat bleu! )

Spoiler:

Badiane
sauvage
rivage
liane

Je plonge... à fleur de peau, tant d'eau...
Je m'enroule dans ma chaleur...
Le monde est selon mon humeur,
Beau, grand, chaud, vide de fléau...

Spoiler:

Je suis souple et doux pour toujours...
Mon orgueil, mes cris j'ai fait taire...
Le soleil est là pour me plaire
Et l'eau me chante mes amours...

Spoiler:

Je cueille des feuilles de badiane :
Un présent, couronne sauvage,
Pour l'eau qui lèche le rivage...
Et je danse comme une liane

Tourner
Sceptique
Orner
Boutique

Tel un derviche ne faisant que tourner
Je remonte le long de ce fil, septique
Statue d’albâtre, las, ne faisant qu'orner
Le temps est venu de plier boutique

Temps
branche
Vent
flanche

Qu'importe, qu'importe le temps,
Temps où résistera la branche,
Un jour l'emportera le vent,
Vent qui jamais, jamais ne flanche.

Voile
Souffle
Étoile
Essouffle

En eau folle, virevolte la voile
Une rafale de vent souffle
Met la rose des vents en étoile
A la voie lactée ne s'essouffle

Violon
Archet
Ricochet
Arpon

Fleuve de son du violon
Je danse danse avec l'archet
Plus d'à-coups plus de ricochet
Adieu grincement de l'arpon

Clé
Mue
Sarclé
Remue

Espoir que naisse une clé
D'un soir qui enlève cette mue
Beauté, cachée ou sarclée
Revée, d'une vie qui remue

Oral
Thésée
Banal
Aimée

Cessez ! Je n'ai que faire de ce combat oral !
Je ne veux pas savoir qui de vous est Thésée !
Laissez ! Je n'ai que faire de cet orgueil banal !
Je veux que vous lâchiez votre épée bien-aimée.

Inconnu
Période
Ode
Nu

Errant dans l'inconnu
Sublimant cette période
Alors que j'écris cette ode
Mon être est mis a nu

Gluons
Vide
Rides
Photons

Fous ! Ils se croient plus importants que les gluons !
Et ils font sans arrêt des gestes dans le vide,
S'agitent, parlent fort, rient et prennent des rides,
Alors qu'ils ne connaissent rien sur les photons !

Monsieur
Épave
Vieux
Grave

Spoiler:

L'agglutination d'la particule force au gluon
De l'alvéole le caillot encombre le vide
L'astre corpusculaire vaudra quelques rides
Rouges, violets, j'vois tous les ultras photons

Je vous laisse la main   

Alors que l'on me dit monsieur
Mon coeur chavire comme une épave
Regarde moi comme je suis vieux
Je digère mal car l'heure est grave

Ami
Moqueur
Semi
Moteur

Voyons, du calme, mon ami !
Mais d'où vous vient ce ton moqueur ?
C'est de l'orage le semi,
Et de la haine le moteur !

Fadaises
Plume
Falaises
Rhume

Un ancien capitaine, - appelez-moi "Monsieur" -,
Comme moi, entravé, devenu son épave,
N'est plus rien à vos yeux, n'est plus qu'un pauvre vieux...
Retirez le mépris de votre regard grave.

Pas même un ennemi et pas un seul ami,
Je ne vis que du vide et des rires moqueurs.
Devrais-je cultiver, répandre des semis,
Ou rester à l'amer sans rame ni moteur ?

Je chiffonne la feuille, j'arrête mes fadaises,
Jette l'encre et la chaîne qui me lie à la plume,
Me dirige tout droit rejoignant la falaise...
La maladie me tue. Non, ce n'est pas un rhume !


Bouteille
Accessoire
Merveille
Asseoir

Soit bienvenue chère bouteille
Tu es mon unique accessoir
Qui me fasse encore merveille
Sans pour autant je puis m'asseoir

Inerte
Blanche
Franche
Alerte

Combien ai-je noyés, au fond de la bouteille,
De pleurs, de peurs, de cris, d'idées noires accessoires... ?
Combien ai-je haï la vie, sombre merveille !
Dans un coin noir ce soir je vais encore m'asseoir...

Encore, toujours, réveiller la douleur inerte,
Encore veiller, râler, souffrir une nuit blanche,
Immoler mon esprit à ma conscience franche,
Cruelle, et de la Mort ignorant les alertes...

Polaire
Nouveau
Chapeau
Solaire

Je brise cette glace polaire
Luisant sous un jour nouveau
La balaye d'un coup de chapeau
Dans la danse tel un roi solaire

Harcèle
Sang
Révèle
Rang

Tourmenté par un sentiment qui la harcèle
Provenant d'un coeur irrigué par le même sang
Que l'affable nourrisse craint qu'il ne révèle
L'infect amour régnant au sein de ce noble rang

(Fortement inspiré de Phèdre de Racine )

Escarcelle
Moribond
Prunelle
Fanion

Elle a déposé dans mon escarcelle
Et dans mon cœur pourtant si moribond
Un amour béni tout comme la prunelle
Si beau qu'il en deviendrait mon fanion

Noir
rougir
nourrir
soir

Un sou de gagné à son escarcelle
Il thésaurise, avide le moribond
Avant que ne s'éteigne en sa prunelle
La douce mémoire de son fanion

S'en va faire le guêt au paradis noir
Epargner le coup d'sa misère à rougir
Trouve substance pour se nourrir
Et son épreuve n'est pas que d'un soir

Ecrite
Pépite
Raréfique
Gaélique

(En retard, j'ajoute quand même mes vers)

Très souvent adossé sur le mât noir
Regardant longuement le ciel rougir
Les becs piquer la mer pour se nourrir
Tout en attendant que s'avance le soir





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