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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 17:41



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Message par Doom666 Mar 20 Déc 2016 - 17:46


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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 17:50

Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... Empty par Mildiou Aujourd'hui à 17:30

Ha oui pardon. Le carré pour la puissance, le tubercule pour la racine ( carré, l'origine) réfère à la méconnaissance de soi, la difficulté de se connaitre. Le sandwich pour mâcher à coté de toi, ça me permet de réfléchir. Du pâté ou des rillettes si tu préfères Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... Icon_smile . Les statistique pour la répétition ( cf la fatalité, pessimisme tout ça tout ça) Pis ma question ( petit passage par la vidéo mensa) pour savoir si un hp est capable de s'analyser autrement que par des notions de hp ( ça a du sens cette question.. par sûr..) [ je met du tps à répondre, je suis occupé à coté]

Je pense que oui à savoir que j'ai la prétention de penser que j'ai pu m'analyser avant de savoir que... même si c'est pas confirmé,  intéressante question et qui souligne tout à fait ce que j'avais dit à une époque à savoir que je ne voulais pas de confirmation tant que j'étais dans la faille spacieuse intrasupratemporelle du doute sur les pourquoi de mes doutes que j'avais plus du moins sur certaines questions que je ne m'étais pas posées par le biais de ce biais puisque j'avais pas avant les notions du hp.  Very Happy Razz
Ca devient quand même terriblement concret tout cet abstrait.

Ben c'est qui qui t'a dit que tu devais répondre de suite sans rien faire à coté ? Razz
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 17:56

Contextualiser les th´eories du jeu de Johan Huizinga et Roger Caillois Laurent Di Filippo To cite this version: Laurent Di Filippo. 
Contextualiser les theories du jeu de Johan Huizinga et Roger Caillois. Questions dé communication, Presses Universitaires de Nancy - Editions Universitaires de Lorraine, 2014, pp.281-308. HAL Id: hal-01227855 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01227855 Submitted on 12 Nov 2015 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destin´ee au d´epˆot et `a la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publi´es ou non, ´emanant des ´etablissements d’enseignement et de recherche fran¸cais ou ´etrangers, des laboratoires publics ou priv´es. 281 questions de communication, 2014, 25, 281-308 > NOTES DE RECHERCHE LAURENT DI FILIPPO Centre de recherche sur les médiations Université de Lorraine F-57000 laurent@di-filippo.fr CONTEXTUALISER LES THÉORIES DU JEU DE JOHAN HUIZINGA ET ROGER CAILLOIS 



Résumé. — Les réflexions de deux des théoriciens du jeu parmi les plus importants, Johan Huizinga et Roger Caillois, font régulièrement l’objet de citations et de discussions dans des recherches diverses. Cependant, dans les études sur le jeu, force est de constater que peu de chercheurs se référant à leurs travaux s’attachent à les replacer dans leurs contextes sociohistoriques ou dans l’œuvre globale de leurs auteurs. L’article vise à combler ce vide et montre que les théories des deux hommes impliquent une vision du monde qui leur est propre et ne peuvent par conséquent pas être reprises sans interroger leurs fondements, leurs implications ainsi que leurs enjeux. Mots clés. — Johan Huizinga, Roger Caillois, jeu, théorie, culture, civilisation, sacré. 282 notes de recherche L. Di Filippo Depuis quelques décennies, l’importance prise par les industries du jeu et leur place de plus en plus visible dans les pratiques culturelles, notamment à la suite de l’essor des jeux vidéo, entraînent une multiplication des travaux scientifiques portant sur ces thèmes1 . Sous le terme « jeu » se retrouvent des phénomènes variés auxquels de nombreux auteurs ont tenté de donner des définitions. Comme dans tout travail de recherche, ces derniers font alors appel aux théories de leurs prédécesseurs qui ont abordé des thèmes similaires. Développées dans leurs ouvrages majeurs respectifs, Homo Ludens (1938) et Les jeux et les hommes (1958b), les théories de Johan Huizinga et de Roger Caillois font office de « passage obligé » pour les chercheurs sur le jeu. Cependant, force est de constater que si beaucoup, reprenant leurs théories, se sont attachés à les présenter afin de les critiquer, très peu ont cherché à les replacer dans leurs contextes sociohistoriques ou dans les œuvres globales de leurs auteurs. On trouve un exemple frappant de ce type dans le livre de Jesper Juul, Half Real (2005 : 30), qui juxtapose et compare plusieurs définitions du jeu sans jamais les recontextualiser et qui, à partir de cela, propose ce qu’il appelle un « modèle classique du jeu » (« classic game model »), capable, selon lui, d’expliquer au moins 5 000 ans de jeu dans l’histoire de l’humanité ... Face à cette proposition, il est possible d’objecter que « les jeux accompagnent les évolutions du social et celles-ci en retour modifient la nature du jeu et de ce qui s’y joue » (Schmoll, 2011 : 10). Ceci n’est d’ailleurs pas sans rappeler les propos de Jacques Henriot (1989 : 26-27) disant, au sujet du jeu, qu’« il n’est pas évident qu’il y ait “quelque chose” qui corresponde à ce que conçoivent les hommes qui appartiennent à des sociétés différentes, qui vivent à des époques différentes, qui parlent des langues différentes ». Pour aborder ces différences, il semble nécessaire de mieux comprendre les multiples enjeux et implications des définitions et des théories du jeu, à commencer par celles de Johan Huizinga et de Roger Caillois. La nécessité de ce travail est apparue après avoir abordé les liens entre le jeu et le sacré dans un article écrit en collaboration avec Patrick Schmoll (2013). Nous constations alors que les deux auteurs établissaient un rapport entre ces deux notions et se situaient ainsi dans la continuité des travaux sur le sacré de l’école française de sociologie. C’est d’ailleurs sur ce rapprochement que porteront les premières critiques de Roger Caillois (1946) à l’encontre des théories de l’auteur néerlandais. Puis, il fera évoluer ses propres théories à la suite des échanges qu’il aura au milieu des années 50 avec Claude Lévi-Strauss. Il convient alors d’interroger la manière dont ces deux pensées se sont construites, leurs sous-entendus, leurs implications en termes de vision du monde, les enjeux liés à leur reprise ou la manière d’en faire une critique pertinente, pour qui veut saisir correctement la portée de ces travaux, les réutiliser ou les remettre en question. Ce questionnement participe de l’attitude réflexive que tout chercheur se doit d’adopter face aux théories qu’il utilise (Di Filippo, François, Michel, 2013 : 12-13). Aborder les fondements de ces relations entre 1 Nous tenons à remercier les deux experts pour leur relecture attentive, la pertinence de leurs conseils ainsi que pour les références complémentaires qui ont permis de préciser le travail effectué dans cet article. notes de recherche 283 Contextualiser les théories du jeu de J. Huizinga et R. Caillois jeu et sacré permettra aussi de se demander si, dans ce cadre précis, on retrouve les caractères du sacré en dehors de la sphère religieuse (Boutaud, Dufour, 2013 : Cool, en revenant aux définitions données par les chercheurs qui ont fondé la notion de sacré et comment celle-ci a influencé les définitions du jeu des deux auteurs présentés. Leurs travaux seront traités de manière chronologique, en commençant par les textes de Johan Huizinga, afin de montrer que c’est, entre autres ressources, à partir de ceux-ci que Roger Caillois construisit les siens. L’objectif de la contribution est donc avant tout d’offrir une meilleure compréhension des fondements des théories des deux hommes et non de proposer une nouvelle théorie du jeu à partir de leurs travaux. Comme Camille Tarot (2003 : 270), on peut se poser la question de savoir si « des faits importants, des acquis sous-estimés attendent dans les échecs de grands esprits », car sans doute « il n’y a pas que des échecs dans leurs voies ». Définitions et influences Pour Johan Huizinga (1938 : 51), le jeu « est une action ou une activité volontaire, accomplie dans certaines limites fixées de temps et de lieu, suivant une règle librement consentie mais complètement impérieuse, pourvue d’une fin en soi, accompagnée d’un sentiment de tension et de joie, et d’une conscience d’“être autrement” que dans la “vie courante” ». À cette définition, Roger Caillois (1958b : 43) rajoute qu’elle est « improductive » et que son issue est « incertaine ». Ces deux définitions ont pour intérêt de définir le jeu comme une activité sociale et orientent son étude vers des problématiques anthropologiques, sociologiques, voire historiques, traitant de l’organisation de l’espace social. Il s’agit donc moins d’étudier les jeux en tant qu’objet matériel (ce qui rapprocherait alors le terme de celui de jouets), que de considérer leur rôle dans la constitution des sociétés. Thierry Wendling (2000 : 27) note que Johan « Huizinga avance sans crier gare l’ébauche d’une théorie générale de la culture », qu’il évoque plus tard comme une « anthropologie générale » (Wendling, à paraître : 215). En plus de sa définition, Roger Caillois (1958b : 45-92) a proposé une typologie des jeux définissant quatre « catégories fondamentales » – l’alea, l’agon, l’ilinx et la mimicry – et deux principes – ludus et paidia – servant à catégoriser les attitudes mentales des individus propres à différents jeux. Ces théories permettent de réfléchir au rapport établi entre la notion de jeu et celles de culture ou de société, à condition de bien comprendre le sens que ces auteurs attachent à ces notions. Leurs théories et définitions du jeu ont irrigué de nombreux travaux traitant de cet objet dans son aspect global (Henriot, 1989 : 171-175 ; Brougère, 2005 : 40), de jeux plus particuliers, tels le jeu d’échecs (Wendling, 2002 : 34-44), les jeux de rôle (Caira, 2007 : 206-210) ou les jeux vidéo (Juul, 2005 : 30 ; Taylor, 2006 : 88). Ces derniers servent aussi à interroger des thématiques plus générales comme le rapport que le jeu entretient à la culture (Genvo, 2009 : 9, 111 ; Mäyrä, 2008 : 20-21), les oppositions entre jeu et sérieux – importantes, notamment, chez Johan Huizinga (Bogost, 2007 : 57-55) – ou entre narratologie et ludologie dans l’étude 284 notes de recherche L. Di Filippo des jeux vidéo que Gonzalo Frasca (2003) a discutées à partir des catégories de ludus et de paidia. Les ouvrages des deux hommes ont aussi engendré des discussions en dehors de leurs disciplines d’origine. Pour Roger Caillois, citons par exemple Ruth Amossy (1991 : 137-138) qui évoque sa définition du jeu et la mimicry dans le cadre d’études littéraires, et François Jost (2006 : 184) dans ses études sur la télévision. Pour sa part, Johan Huizinga a suscité les réactions de spécialistes du droit en Italie (Andrini, 1991). S’ils ne font pas toujours l’unanimité, loin de là, ces travaux provoquent des discussions. Comme nous le voyons, de nombreux chercheurs s’inspirent des travaux des deux auteurs, s’attachant parfois à un point particulier de leurs démonstrations, et remettent en question plusieurs des aspects de leurs définitions. Parmi les critiques les plus fréquentes, on retrouve l’idée selon laquelle le jeu n’est pas totalement séparé de la vie courante, ou encore une remise en question des combinaisons possibles dans la typologie de Roger Caillois. Cependant, ces critiques ne proposent pas de replacer les théories du jeu de ces auteurs, ainsi que les définitions de cette notion qui en découlent, dans leurs contextes historiques, ni dans leurs œuvres globales. Ce défaut est particulièrement présent chez des auteurs contemporains des games studies. Néanmoins, le présent travail doit aider à définir l’« horizon de pertinence » (Leleu-Merviel, 2010 : 174) des travaux de Johan Huizinga et de Roger Caillois, c’est-à-dire aider à prendre la mesure de leur validité afin de déterminer leurs apports possibles dans les études contemporaines sur le jeu. Johan Huizinga, historien de la culture Historien néerlandais, Johan Huizinga naît en 1872. Il vit la Première Guerre mondiale ainsi que les nombreux changements que connaît la société durant l’entre-deux-guerres, comme le développement des moyens de communication dont il évoquera les effets dans son ouvrage Incertitudes (Huizinga, 1935 : 77-79). Il observe également la montée du fascisme italien et du nazisme, en Allemagne. Ce dernier point est important car il explique un certain nombre d’orientations prises dans son ouvrage principal sur le jeu, traduit sous le titre Homo Ludens. Essai sur la fonction sociale du jeu, qui paraît dans sa langue originale en 1938. En effet, la clé de lecture de l’ouvrage repose dans le dernier chapitre, intitulé « L’élément ludique de la culture contemporaine » (Huizinga, 1938 : 268-292). Thierry Wendling (2000 : 27) précise que l’ouvrage fut « rédigé, en partie, sous la pression des événements » et qu’il « ne se comprend pas indépendamment du contexte de sa parution » (ibid. : 35). Il faut ainsi le lire comme « la contribution d’un grand intellectuel à la lutte contre le nazisme » (Wendling, à paraître : 213). Avant cela, Johan Huizinga avait déjà publié plusieurs textes dans lesquels il mettait en avant les valeurs qu’il accordait à la culture et à l’histoire. Dans un de ses premiers ouvrages majeurs, L’automne du Moyen Âge (1919), il évoque les valeurs de cette période, telle la chevalerie, ou les rêves d’héroïsme et d’amour. Un autre ouvrage notes de recherche 285 Contextualiser les théories du jeu de J. Huizinga et R. Caillois important, dont la publication précède de peu celle d’Homo Ludens, est traduit sous le titre Incertitudes. Essai de diagnostic du mal dont souffre notre temps (1935) qui, en version originale, fait référence à la souffrance mentale et spirituelle (« geestelijk lijden ») de son époque. L’auteur y reviendra dans À l’aube de la paix. Étude sur les chances de rétablissement de notre civilisation (1945), intitulé en néerlandais Geschonden wereld (1945 : 4) soit, littéralement, « monde abimé », mais le terme peut aussi renvoyer à l’idée de monde dégradé, violé, profané2 . Johan Huizinga s’intéresse donc à l’évolution des sociétés et aux effets de ces changements au cours du temps. Ainsi pouvons-nous comprendre ses textes comme ceux d’un observateur critique des transformations culturelles qui s’opèrent dans la société. Période de l’entre-deux-guerres Le contexte historique durant lequel Johan Huizinga (1938) écrit Homo Ludens est marqué par les développements techniques, la crise économique et, on l'a signalée, la montée du fascisme italien et du nazisme, plusieurs phénomènes qui vont grandement orienter ses réflexions dans une optique de contestation. Son attitude envers le régime nazi lui vaudra d’être enfermé durant trois mois dans un camp d’otages puis exilé en province. Il faut garder cela à l’esprit lorsque Johan Huizinga (1938 : 288) évoque, à la fin de son livre, l’idée d’une certaine perte de valeurs associée aux changements de société : « Peu à peu, nous en sommes arrivés à la conviction que la culture est fondée sur le jeu noble, et qu’elle ne peut manquer de teneur ludique, si elle veut déployer sa qualité suprême de style et de dignité. Nulle part, l’observance des règles établies n’est aussi indispensable que dans les relations entre peuples et États. Si ces règles sont violées, la société tombe alors dans la barbarie et le chaos ». Comme le montre cette citation, l’auteur associe la culture à un certain nombre de valeurs morales également présentes dans le jeu qu’il qualifie de « noble ». Ainsi semble-t-il définir un idéal pour la culture dans les conventions ou les normes qui, comme les règles du jeu, doivent être respectées, car elles définissent les conditions du respect mutuel entre les participants. Sans cela, les sociétés perdraient ce qui constitue leur plus grande qualité. Pour mieux comprendre cela, il faut se tourner vers son essai précédent, Incertitudes (1935). Les titres des chapitres sont évocateurs. Voici quelques exemples : « Aspects problématiques du progrès » (ibid. : 55-59), « Affaiblissement général du jugement » (ibid. : 71-83), « Déclin du besoin critique » (ibid. : 85-98), « Renoncement à l’idéal de connaissance » (ibid. : 105-110), « Déclin des normes morales » (ibid. : 133-146), etc. Ces titres évoquent un retour en arrière, ou une régression par rapport à des qualités acquises avec le temps, ainsi qu’une forme d’abandon des valeurs que l’auteur considère comme importantes pour définir ce 2 Dictionnaire en ligne Van Dale. Accès : http://www.vandale.nl/opzoeken?pattern=Geschonden&lan g=nf. Consulté le 20/05/13. 286 notes de recherche L. Di Filippo qui fait le mérite d’une culture. Il consacre également un chapitre au puérilisme3 (ibid. : 175-187). Il « appelle puérilisme l’attitude d’une société dont la conduite ne correspond pas au degré de discernement et de maturité auquel elle est censée être parvenue, une société qui, au lieu de préparer l’adolescent à passer à l’âge viril, adapte sa propre conduite à celle de l’enfance » (ibid. : 175). Johan Huizinga utilise une métaphore anthropomorphique pour appuyer sa vision du progrès des sociétés vers un stade de raison. Le puérilisme est une forme d’inadaptation des comportements effectifs à ceux attendus qui créé une dissonance entre une projection idéale de ce que la société doit être selon l’auteur et ce qu’il observe. Tour à tour, Johan Huizinga y joint les intrigues politiques, les changements de nom de villes, les parades et marches au pas qui rassemblent des milliers d’hommes et qui suggèrent une « apparente grandeur et force trompeuse » (ibid. : 176), rajoutant que « le salut fasciste est proche du puérilisme général » (ibid. : 177). Quant aux États-Unis, ils sont le pays le plus puéril, mais cela est pardonnable car c’est aussi un pays plus jeune et à l’esprit plus « gamin » (ibid.) ; il est donc simplement plus naïf que les pays européens. Cette image exprime l’idée selon laquelle les sociétés acquièrent une forme d’expérience avec le temps et ce presque indépendamment de leurs membres. Ensuite, les exemples se multiplient de la même manière tout au long du chapitre jusqu’à dénoncer la devise allemande « Blut und Boden (sang et sol) » (ibid. : 185) comme n’étant rien d’autre qu’un slogan, c’est-à-dire qu’elle « appartient au domaine de la réclame » et, par conséquent, n’est pas sérieuse. Pour l’auteur néerlandais, le danger survient lorsque le puérilisme entraîne une attitude sérieuse. Pour résumer, « la confusion du jeu et du sérieux, qui est au fond de tout ce qu’ici nous entendons par puérilisme, est de tous les signes du mal dont souffre la vie contemporaine, indéniablement le plus important » (ibid. : 186). Tout ce que l’auteur condamne dans le reste de l’ouvrage conduit au puérilisme qu’il dénonce, que ce soit les développements techniques pour lesquels l’homme n’est pas prêt ou la baisse des exigences concernant le regard critique qu’il est nécessaire de porter sur le monde. Comme le remarque Thierry Wendling (2000 : 36), la fonction créative que Johan Huizinga accorde à la culture par son aspect ludique se perd dans le puérilisme. S’appuyant sur les thèses d’Oswald Spengler, dont l’ouvrage Le déclin de l’Occident (1918-1922) était déjà cité comme étant un « signal d’alarme pour d’innombrables humains » (Huizinga, 1935 : 19), il « fait le départ entre d’un côté une culture jouée et noble et de l’autre un puérilisme dont il perçoit avec acuité le danger extrême » (Wendling, 2000 : 36). Chez Johan Huizinga, on constate une vision particulière du progrès qui a pour objectif de conduire à une société meilleure parce que ses membres auraient une conscience plus grande de ce qui constitue les bonnes attitudes à adopter, ce qui pourrait être comparé à une forme de sagesse. D’ailleurs, la confusion des attitudes liées au jeu et au sérieux est considérée comme le « mal » spirituel qu’évoque le titre de l’ouvrage. On observe alors un jugement moral dans l’analyse du changement et de l’évolution culturelle et sociale de l’auteur. 3 Le terme utilisé dans ce chapitre dans la version originale est « puerilisme », sans accent. notes de recherche 287 Contextualiser les théories du jeu de J. Huizinga et R. Caillois C’est aussi dans ce chapitre que l’on trouve des réflexions sur le jeu qui préparent celles d’Homo Ludens : « Dans ses phases primitives, la vie sociale se passe en grande partie en jeux. C’est une trêve temporaire des activités humaines habituelles se passant en divertissements, d’après des règles librement consenties et sous une forme fixe et déterminée » (Huizinga, 1935 : 180). Caractère séparé de la vie courante, réglé, librement consenti et dont la forme et les limites de temps et d’espace sont déterminées à l’avance, tels sont les traits principaux de la définition du jeu dans Homo Ludens. Mais, selon Johan Huizinga, le plus important est que « ce qui caractérise le plus essentiellement tout jeu véritable, c’est qu’à un moment donné, il cesse. Les spectateurs retournent chez eux, les acteurs déposent leurs masques, la représentation est finie. C’est ici qu’apparaît le défaut de notre temps. Dans bien des cas, le jeu, aujourd’hui, ne finit jamais. Ce n’est donc pas un jeu véritable. Il y a là une grave contamination entre le jeu et le sérieux : les deux sphères se sont mêlées » (ibid. : 181). Néanmoins, l’historien néerlandais suggère que, en y regardant de plus près, la confusion entre jeu et sérieux « a toujours existé dans une certaine mesure » (ibid.), surtout dans la psychologie animale, mais qu’on doit à la société occidentale d’avoir entremêlé les deux sphères à l’extrême. Les conséquences sont l’incapacité à reconnaître ce qui convient et ce qui est déplacé, l’absence de dignité personnelle, de respect d’autrui et de ses opinions qui aboutit à une forme d’égocentrisme (ibid. : 182). Cela renvoie à la dimension morale de l’analyse de Johan Huizinga. À la suite de cela, il fallait à l’auteur écrire un ouvrage qui permettrait de lutter contre ces dérives, contre cette contamination, qui n’est pas sans rappeler celle entre le sacré et le profane (voir infra), avec les moyens à sa disposition, c’est-à-dire l’érudition du professeur et l’écriture. Son âge avancé au début de la guerre et la position de son pays ne lui laissant, sans doute, que peu d’alternatives. C’est dans ce contexte qu’Homo Ludens voit le jour. Dans cet ouvrage, Johan Huizinga (1938 : 25) revient sur les difficultés que pose la distinction entre jeu et sérieux, qui, selon lui, reste « flottante ». Sa distinction sera moins stricte puisqu’il dira que « l’attitude ludique authentique et spontanée peut être celle du profond sérieux. Le joueur peut s’abandonner au jeu de tout son être » (ibid. : 41). On voit la difficulté que pose à l’auteur le vocabulaire employé, sans doute due à la polysémie des termes. Étudiant d’un point de vue philologique différentes acceptions des notions de jeu et de sérieux dans plusieurs langues, il arrive à la conclusion que les termes désignant le sérieux « représentent une tentative secondaire de la langue en vue d’exprimer la notion générale antithétique de la notion générale du jeu » (ibid. : 73). Là où le jeu est une notion en soi, qui ne se limite pas à désigner le non-sérieux, l’idée de sérieux, quant à elle, ne se comprend que dans son opposition avec le jeu. Cela fait de la notion « jeu » une notion première par rapport à celle de « sérieux ». Ce que Johan Huizinga justifie ainsi : « Le sérieux tend à exclure le jeu, tandis que le jeu peut fort bien englober le sérieux » (ibid.). C’est l’opposition entre jeu et « vie courante » qui deviendra primordiale dans son propos, cette dernière pouvant à tout moment faire irruption et rompre le jeu (ibid. : 42). Cette dualité sera au fondement de la théorie de l’émergence de la culture qu’il développera et qu’il convient d’éclairer. 288 notes de recherche L. Di Filippo Jeu et culture Johan Huizinga (1938 : 112) écrit que « la culture ne naît pas en tant que jeu, ni du jeu mais dans le jeu ». Pour lui, notamment dans son aspect agonal de compétition, le jeu est une des composantes à la base de toute culture. Cependant, le terme « culture » pose des problèmes de définition, car son usage varie dans le temps, dans les espaces géographique et social, comme l’a montré Denys Cuche (1996). Aujourd’hui, il est donc difficile pour un chercheur de reprendre cette proposition à son compte sans interroger la définition que donne Johan Huizinga au terme « culture ». Bien entendu, la traduction du néerlandais au français pose un premier problème. De plus, dans Homo Ludens, à aucun moment cette question n’est posée clairement de cette façon – ce que note aussi Thierry Wendling (2000 : 29). Heureusement, ces deux obstacles peuvent être surmontés, car c’est l’un des sujets que l’auteur traite dans deux autres ouvrages, Incertitudes (1935) publié avant Homo Ludens, et À l’aube de la paix (1945), qu’il écrit juste après. L’auteur y détaille ce qu’il entend par culture et civilisation, deux termes dont les sens se recouvrent dans son propos. Il est donc possible de comprendre à quoi ces termes renvoient sous sa plume. Sa pensée restant cohérente entre les deux volumes, on peut en déduire qu’il n’a pas eu une vision différente lorsqu’il écrivait son ouvrage sur le jeu, et plusieurs points s’y trouvant vont le confirmer. Dans le premier de ces ouvrages, Johan Huizinga (1935 : 41-53) consacre un chapitre aux « conditions essentielles de la culture ». Pour lui, elles se résument en trois points : – « La culture exige en premier lieu un certain équilibre entre les valeurs spirituelles et matérielles. Cet équilibre permet le développement d’une disposition sociale qu’on estime supérieure et plus élevée que ne l’est la simple obtention du nécessaire ou la satisfaction de l’ambition » (ibid. : 43). L’auteur refuse de « considérer [...] comme culture les civilisations primitives, ou inférieures ou plus grossières » (id.), mais il ne veut pas non plus « tomber dans une admiration exclusive des civilisations déjà très avancées ou dans la surestimation d’un facteur culture unique, que ce soit la religion, l’art, le droit, le pouvoir politique ou autre chose » (id.). Selon lui, il faut qu’il y ait une forme d’« harmonie des fonctions culturelles » (id.). Bien qu’il s’intéresse aux changements culturels et qu’il désigne certaines sociétés comme inférieures, son approche n’est pas celle d’un évolutionnisme strict et unilinéaire comme on a pu le trouver au xixe siècle. Cependant, il prône bien l’idée qu’un développement doit s’opérer pour conduire à une forme d’équilibre que constitue la culture et qui doit faire sortir les sociétés d’un état d’origine primitif ; – « Le deuxième trait fondamental de toute culture, c’est qu’elle doit comporter une aspiration » (ibid. : 44). L’auteur entend par là une « direction vers un but, un idéal de toute collectivité ». Il ajoute : « Que le but final se situe dans l’au-delà ou dans le proche avenir terrestre, dans la sagesse ou le bien-être, la condition pour notes de recherche 289 Contextualiser les théories du jeu de J. Huizinga et R. Caillois le poursuivre ou l’atteindre sera toujours la sécurité et l’ordre. La tendance naturelle de toute culture comporte toujours impérieusement le maintien de cet ordre et de cette sécurité. […] L’aspiration vers une culture quelconque se manifeste toujours dans de nombreux systèmes d’autorité et de droit » (ibid. : 45). Toute culture doit donc s’accompagner d’un certain nombre d’orientations qui doivent être garanties par ses institutions. L’aspect ordonné de la culture se retrouve dans le jeu qui est à son fondement. À ce propos, dans Homo Ludens (Huizinga, 1938 : 114-129), on retrouve un chapitre, intitulé « Le jeu et la juridiction », sur les liens entre les jeux et le droit déjà annoncés dans le premier chapitre ; – enfin, la troisième condition : « Qui dit culture dit domination de la nature » (Huizinga, 1935 : 45). Par cela, l’auteur entend non seulement la nature comme environnement, mais aussi « la nature de l’homme » (ibid. : 47) afin de saisir « certaines obligations qui lui incombent » (id.). La culture est donc le dépassement d’une condition initiale. « L’obligation s’étend bientôt sous forme de tabous, de conventions, de règles de conduites, de cultes. L’emploi facile du mot tabou a conduit en de nombreux milieux à sous-estimer le caractère matérialiste du sens éthique des soi-disant civilisations primitives » (id.). Bien qu’utilisant ce terme en référence à l’école française de sociologie, il en condamne l’abus : « Encore laissons-nous de côté la tendance sociologique qui, pour juger tout ce qui s’appelle droit, morale, crainte de Dieu, verse le tout dans un récipient étiqueté “tabou” avec une légèreté toute moderne, même lorsqu’il s’agit d’une culture déjà développée » (id.). Johan Huizinga récuse l’amalgame entre certaines sociétés primitives et des sociétés plus avancées qui s’appuie sur l’usage de concepts génériques appliqués à toutes les formes de vies sociales. L’auteur met l’accent sur « la notion de service, indispensable à toute culture digne de ce nom » (ibid. : 48). Celle-ci commence « par le service de Dieu jusqu’à celui du prochain ». Dans cette citation, on découvre un auteur chrétien dont les interrogations sur les valeurs morales accompagnent la pensée scientifique. À ce titre, il convient de rappeler les dernières pages d’Homo Ludens, dans lesquelles Huizinga (1938 : 290-292) discute les propos de Platon qui font de l’homme un jouet des dieux. Selon le Néerlandais, seule l’éthique qui fonde la morale et la justice permet de dépasser les limites que la logique ne peut franchir pour définir s’il faut se comporter de manière sérieuse ou comme dans un jeu. La position de Johan Huizinga quant à ce que la culture doit être est avant tout morale. D’ailleurs, l’historien rappelle qu’il est important de retrouver des « valeurs éternelles » (Huizinga, 1935 : 243) servant de guide au-delà « de l’évolution et du changement ». La morale apparaît avec la mise en place d’un ordre et d’obligations. Elle a une visée, un idéal et conduit à un équilibre matériel et spirituel, qui permet de se dégager d’un état initial chaotique. Rappelons que le chaos est aussi associé à la barbarie déjà évoquée à propos de la Première Guerre mondiale et qui s’oppose à l’idée de civilisation. Johan Huizinga craint une forme de régression qui renvoie à certaines conceptions évolutionnistes de la culture comme faisant partie de ce processus de civilisation. Celle-ci est liée à l’acquisition de bonnes mœurs, 290 notes de recherche L. Di Filippo elle s’oppose à la barbarie et démontre le progrès d’un peuple vers un état jugé meilleur. Encore faut-il que ce progrès soit maîtrisé. On retrouve cette idée dans À l’aube de la paix, dont le premier chapitre, intitulé « Terminologie du phénomène de civilisation » (Huizinga, 1945 : 11-24), est consacré au terme « civilisation » et où les termes « culture » et « civilisation » se rejoignent. Déjà évoquée, la vision anthropomorphique des sociétés se fonde sur l’idée que le processus de civilisation est une sortie d’un stade de jeunesse et dirige les peuples vers une forme de sagesse. Johan Huizinga (1938 : 37) fait ce même amalgame dans Homo Ludens à propos du jeu : « La communauté archaïque joue comme jouent l’enfant et l’animal. Cette opération, dès l’origine, est riche des éléments propres aux jeux : ordre, tension, mouvement, solennité, enthousiasme. Dans une phase plus évoluée seulement de la vie sociale s’associe à ce jeu la conception que quelque chose s’y trouve exprimé : une image de la vie ». L’idée d’« image de la vie » évoque la construction d’un sens particulier, à la fois signification et orientation, donné à des actions qui prennent place dans les formes évoluées de vie sociale. C’est par l’évolution de la vie sociale que permet le jeu que l’homme prendra conscience de la place qu’il occupe dans l’univers. Le jeu participe donc au fait de rendre possible une forme d’élévation spirituelle comme celle dont il est question dans la définition de la culture de l’auteur, qui aide à définir le sens que l’homme accorde à sa vie. Johan Huizinga poursuit alors : « Ce qui était un jeu dépourvu d’expression verbale prend une forme poétique. Dans la forme, et dans la fonction du jeu, qualité spécifique, la conscience qu’a l’homme d’être intégré dans le cosmos trouve sa première expression, la plus haute et la plus sainte. Dans le jeu pénètre peu à peu la signification d’un drame sacré. Le culte se greffe sur le jeu. Le jeu en soi fut toutefois le fait initial » (ibid.). Il est donc une condition pour rendre possible l’émergence des formes du sacré, qu’il précède, et il permet à l’homme de se situer. Cela signifie que l’ordre est une des qualités principales du jeu. Il permet de donner une place aux êtres et aux choses. Jeu, sacré et cercle magique On note avec intérêt que, dans Incertitudes, Johan Huizinga (1935) fait référence au terme « tabou » utilisé par les sociologues. Repris des travaux de Robertson Smith à la suite de James G. Frazer notamment (Borgeaud, 1994 : 397), l’idée de tabou a influencé les études de l’école française de sociologie. Elle est liée à celle d’interdits et, par conséquent, à celle de sacré (Hubert, Mauss, 1906 : 16-17). D’ailleurs, Roger Caillois (1939b : 77-125) consacre un chapitre entier, intitulé « Le sacré de respect : Théorie des interdits », de son ouvrage L’homme et le sacré à la question des interdits. Pour les sociologues français, considérée comme une différence « absolue » au-delà même de celle entre le bien et le mal (Durkheim, 1912 : 53), l’opposition entre sacré et profane sert de fondement à l’institution religieuse qui est la première des institutions (Tarot, 2003 : 271 ; 2012 : 340-341). Ces catégories servent à l’analyse de l’organisation de l’espace social et ces réflexions sont liées à la question des origines et de l’évolution qui conduit les peuples primitifs jusqu’aux notes de recherche 291 Contextualiser les théories du jeu de J. Huizinga et R. Caillois civilisations plus avancées (Borgeaud, 1994 : 389). Chez Johan Huizinga (voir supra), c’est le jeu qui, par son opposition à la vie courante, sert à poser des bases ordonnées de la culture et qui donne ses fondements au culte. Un dernier point peut à présent être abordé, celui du lien entre le jeu et le sacré tel que proposé par Johan Huizinga. Cette idée se retrouve tout au long du premier chapitre d’Homo Ludens, intitulé « Nature et signification du jeu comme phénomène de culture » (Huizinga, 1938 : 15-50). En effet, chez Johan Huizinga (1938 : 24), tout comme le sacré s’oppose au profane, le jeu s’oppose à la vie courante ; « il offre un prétexte à s’évader de celle-ci pour entrer dans une sphère provisoire d’activité à tendance propre ». L’esprit ludique devient organisateur d’espace physique et social : « De même qu’il n’existe point de différence formelle entre un jeu et une action sacrée, à savoir que l’action sacrée s’accomplit sous des formes identiques à celles du jeu, de même le lieu sacré ne se distingue pas formellement de l’emplacement du jeu. […] Ce sont des mondes temporaires au cœur du monde habituel, conçus en vue de l’accomplissement d’une action déterminée » (ibid. : 26). C’est aussi le terme « mondes » séparés, sacré et profane, que l’on retrouve chez Henri Hubert et Marcel Mauss (1899 : 301) lorsqu’ils émettent l’hypothèse selon laquelle le sacrifice sert à établir une communication entre les mondes profane et sacré, dont François-André Isambert (1982 : 226) relève qu’il apparait chez les deux auteurs à la fois « comme champ sémantique, comme espace symbolique et comme système opératoire ». L’idée qui préside aux couples sacré/profane et jeu/vie courante est bien celle de deux cadres à la fois séparés et distincts, mais qui peuvent se rejoindre selon certaines modalités. .../...
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 17:58

Pour Johan Huizinga (1938 : 26), le jeu précède le sacré et c’est en se développant en des formes plus évoluées qu’il pourra acquérir des significations sur lesquelles se grefferont des manifestations liées au sacré : « Quoi qu’il en soit, le jeu humain, dans toutes ses manifestations supérieures, où il signifie ou célèbre quelque chose, a sa place dans la sphère des fêtes et du culte, la sphère sacrée ». De cette façon, il acquiert un rôle et une utilité pour la communauté qui le pratique : « Comme action sacrée, le jeu peut servir la prospérité du groupe, mais alors d’une autre manière et avec d’autres moyens que l’acquisition immédiate d’éléments de subsistance » (ibid.). Ainsi, si le jeu est utile à la communauté, c’est qu’il n’est pas séparé de la vie courante au sens strictement littéral. Son rôle est plutôt d’ordre spirituel par opposition à l’idée d’éléments de subsistance comme la nourriture ou les biens matériels. Les rituels et les cultes adoptent la forme d’un jeu et en gardent par conséquent de nombreux traits. Ils permettent de donner formes à des choses normalement invisibles (ibid. : 32-33). Le jeu comme principe fondamental participe à faire de l’homme un être spirituel au-delà de sa nature terrestre. Cela renvoie à l’idée de culture développée dans Incertitudes selon laquelle les valeurs spirituelles y jouent un rôle au côté des valeurs matérielles et que, pour qu’il y ait culture, l’homme doit dominer la nature. Ainsi comprend-on mieux le rôle du jeu pour lutter contre la souffrance mentale et spirituelle (« geestelijk ») qu’évoque le titre original de l’ouvrage. 292 notes de recherche L. Di Filippo Notons aussi que, selon Johan Huizinga, c’est par le jeu et son aspect de compétition que l’homme réalise son aspiration à s’élever au-delà des éléments terrestres, et ce, indépendamment des formes que prend la religion dans différentes sociétés (ibid. : 113). Le jeu constitue une forme d’expérience subjective pour les participants, qui se construit dans le rapport à la communauté. Encore une fois, un rapprochement peut être effectué4 avec la notion du sacré comme force active découlant de ce qu’Émile Durkheim (cité in : Isambert, 1982 : 242-243) appelle la « communion des consciences » qui doit, selon lui, avoir « un certain degré d’unité, d’intimité, et que les forces qu’elle dégage soient assez intenses pour tirer l’individu hors de lui-même et l’élever à une vie supérieure ». Comme le sacré, le jeu sert à l’homme à dépasser le stade de son simple état d’être terrestre et naturel en en faisant un être spirituel. Encore une fois, cela s’inscrit dans la continuité de la définition de la culture de son ouvrage précédent. Ces nombreux rapports entre jeu et sacré permettent de mieux comprendre les sous-entendus de la définition du jeu telle que Johan Huizinga (1938 : 51) la propose : « Le jeu est une action ou une activité volontaire, accomplie dans certaines limites fixées de temps et de lieu, suivant une règle librement consentie mais complètement impérieuse, pourvue d’une fin en soi, accompagnée d’un sentiment de tension et de joie, et d’une conscience d’“être autrement” que dans la “vie courante” ». De cette définition, nous pouvons retenir quatre éléments importants : le jeu est une action volontaire, c’est-à-dire qu’on y participe par choix ; il est limité dans le temps et l’espace ; il est réglé ; il se situe hors de la « vie courante ». Pour ainsi dire, il organise les conventions sociales en définissant des espaces, des temporalités, les manières d’être et d’agir et leur donne du sens. Par son opposition à la vie courante, le jeu adopte donc chez Johan Huizinga les qualités que le sacré possédait chez d’autres chercheurs, notamment ceux de l’école française de sociologie. Tout comme chez Émile Durkheim (1912 : 65) pour qui l’opposition sacré/profane donnait naissance à la religion qui était la première de toutes les institutions, chez le Néerlandais, le jeu peut être à l’origine de l’ensemble des phénomènes qui seront explorés dans son ouvrage : compétition, droit, poésie, sagesse, mythes, philosophie, art, guerre. Comme les durkheimiens souhaitaient donner à la notion de sacré une valeur trans-historique et transculturelle (Isambert, 1982 : 215), Johan Huizinga (1938 : 52) rappelle que tous les peuples jouent « de manière notablement similaire ». Mais c’est bien dans la forme que le jeu et le sacré se retrouvent, et Johan Huizinga le rappelle à plusieurs reprises : « Parmi les traits formels du jeu, la séparation locale de l’action par rapport à la vie courante en constituait le plus important. Un espace fermé est isolé, soit matériellement soit idéalement, séparé de l’entourage quotidien » (ibid. : 40). Ou encore, « formellement, la fonction de cette délimitation est exactement la même, qu’elle vise à des fins sacrées ou au jeu pur et simple. La piste, le court de tennis, le terrain de marelle, l’échiquier ne diffèrent pas formellement du temple ou du cercle magique » (ibid. : 40). L’historien se limite bien à une homologie de forme et non pas à une homologie de sens comme le lui reprocheront Roger Caillois (1946) et Émile Benveniste (1947), en lui faisant un faux procès. 4 J. Huizinga ne cite pas lui-même É. Durkheim, c’est nous qui proposons ce rapprochement. notes de recherche 293 Contextualiser les théories du jeu de J. Huizinga et R. Caillois On voit apparaître le terme « cercle magique » qui a fait couler beaucoup d’encre, notamment depuis sa reprise par Katie Salen et Eric Zimmermann (2003) dans leur ouvrage Rules of Play. La principale critique faite à l’encontre de cette notion est qu’un jeu n’est jamais totalement isolé du reste du monde. Cela peut paraître évident, mais Eric Zimmermann (2012) est revenu sur ce problème. Comme il l’écrit, personne n’a jamais cru cela, et surtout pas Johan Huizinga lui-même, puisque – comme nous l’avons vu – celui-ci disait qu’il pouvait servir à la prospérité de la communauté. Mais cette notion semble en quelque sorte servir d’« épouvantail » (« Straw man » – ibid.) qu’agitent les chercheurs du domaine. En outre, Eric Zimmerman insiste sur le fait que personne ne pense sérieusement qu’un jeu puisse exister en dehors de tout environnement. Simplement, en tant que game designer, penser un jeu comme un système clos s’avère parfois nécessaire, mais uniquement dans un horizon de pertinence particulier. Dans ce cas, il s’agit donc d’une simplification conceptuelle qui permet de penser les limites ou les marges d’une production. On voit mieux comment ces lectures complémentaires permettent d’envisager les implications qui sous-tendent l’étude du jeu de l’historien. Grâce à elles, on comprend qu’une telle conception de la notion « culture » n’est pas compatible avec des conceptions plus neutres sur le plan moral, telles des positions de relativisme culturel ou encore des conceptions pragmatiques et interactionnistes comme celle d’Howard S. Becker (1999 : 21) pour qui la culture est un ensemble d’attentes et de ressources constamment actualisées, servant à coordonner les activités des individus, et qui varie sans cesse en fonction des situations. Chez le sociologue américain, elle n’a pas vocation à conduire les sociétés vers quelque chose de « meilleur » ou à fixer un idéal. Cette position situationniste et constructiviste serait plus proche des travaux sur le jeu de Jacques Henriot (Genvo, 2013 : 2). Pour qui veut construire un cadre heuristique cohérent, il est donc important de s’arrêter sur ces définitions de concepts centraux tel celui de culture. La position de Johan Huizinga traduit d’abord des idéaux. Bien sûr, il n’y a rien de mal à vouloir faire évoluer la société dans un sens positif, seulement, il faut garder à l’esprit et exposer clairement qu’il s’agit d’une position morale, donc loin d’être neutre, méritant d’être débattue sur le plan des valeurs. Roger Caillois, le jeu et le sacré dans la sociologie française Sociologue, essayiste, critique littéraire et écrivain français, Roger Caillois est né en 19135 . Il est agrégé de grammaire et fait office de personnage multi-casquettes dans le champ intellectuel. Jeune, il adhère au mouvement surréaliste d’André Breton avant de s’en retirer publiquement à la suite de l’affaire des haricots 5 Le lecteur pourra se référer aux archives vidéo sur la vie de R. Caillois : Archives du xxe siècle. Roger Caillois. Partie 1, 1977 (accès : http://www.ina.fr/video/CPA77058863; consulté le 05/05/14) et Archives du xxe siècle. Roger Caillois. Partie 2, 1977 (accès : http://boutique.ina.fr/video/histoireet-conflits/autres-conflits/CPA77058864/roger-caillois-2eme-partie.fr.html.; consulté le 05/05/14). 294 notes de recherche L. Di Filippo sauteurs6 (Caillois, 1974a : 11). Par ailleurs, il suivra les enseignements de sociologie religieuse de Marcel Mauss, ainsi que les cours de Georges Dumézil (Felgine, 1994 : 86-89). C’est de là que lui vient son intérêt pour le sacré qui le rattache à Émile Durkheim, Henri Hubert et Robert Hertz, comme il le mentionne dans la préface de L’homme et le sacré (Caillois, 1939b : 19) et dans Approches de l’imaginaire (1974a : 58). Chez Roger Caillois aussi, les questions relatives au sacré sont liées à celle des origines et à ce qui conduit ceux qu’on appelle parfois encore les peuples primitifs à la civilisation. Avec notamment Georges Bataille et Michel Leiris, il fonde en 1937 le Collège de sociologie dont il écrit le manifeste (Caillois, 1974a : 70-72) dans lequel il affirme vouloir proposer une sociologie « activiste » du sacré que les membres nomment d’ailleurs « sociologie sacrée », dont le but est de redonner de la vigueur à leur société. L’idée de communauté tient à ce titre une place centrale dans les recherches des membres de ce collectif. Plus tard, Roger Caillois (1974a : 58) expliquera leurs influences : « Nous étions certes d’accord sur l’importance éminente, sinon décisive, du sacré dans les émotions des individus comme dans la structure des sociétés ». On discerne alors ce croisement entre les approches de l’école française de sociologie et celle, phénoménologique, de Rudolf Otto7 . Enfin, notons que Roger Caillois regroupera ses ouvrages L’homme et le mythe (1938), L’homme et le sacré (1939b) Les jeux et les hommes (1958b) et quelques autres – de moindres importances pour la présente contribution – sous une même étiquette qu’il appellera sa « parenthèse sociologique » (Caillois, 1974a : 60). Dans la préface à la troisième édition de L’homme et le sacré, écrite en 1963 (Caillois, 1939b : 14), il indique que l’annexe intitulée « Le jeu et le sacré » aboutit à son livre Les jeux et les hommes. Cela influe sur les objectifs de ses théories du jeu et la portée qu’il souhaite leur donner. Il ne faut donc surtout pas négliger cet aspect afin de comprendre les liens que l’auteur établissait lui-même entre ses différents travaux. Le ludique et le sacré Au vu des éléments évoqués, il semble évident que Roger Caillois ne pouvait pas rester insensible au livre de Johan Huizinga (1938)8 . En proposant une théorie du jeu en rapport avec le sacré et comme étant au fondement de toute organisation sociale, ce dernier provoque l’intérêt du sociologue français. Rappelons que pour ce dernier, le sacré se définit avant tout par son opposition au profane 6 Les « haricots sauteurs » ou « pois sauteurs » du Mexique sont des graines dans lesquelles une espèce de papillon pond ses œufs. Après éclosion, l’activité des larves à l’intérieur fait sautiller les graines. En 1934, à Paris, A. Breton et R.Caillois sont tous deux face à ce type de graines. Tandis que R.Caillois souhaite en ouvrir une pour découvrir la chenille et percer l’énigme, A. Breton s’y oppose car il préfère continuer à jouir du mystère. Cette controverse nommée l’affaire (ou querelle) des haricots sauteurs fut révélatrice des divergences existant entre les deux hommes quant à la conduite à adopter face au merveilleux. 7 Pour une explication des différences entre les deux approches, voir notamment F.-A. Isambert (1982), P. Borgeaud (1994) et C.Tarot (2003, 2012). 8 T.Wendling (à paraître : 213) note également que, en plus du lien avec le sacré, l’ancrage politique des théories de J. Huizinga face au nazisme avait pu faire écho aux motivations du Collège de sociologie. notes de recherche 295 Contextualiser les théories du jeu de J. Huizinga et R. Caillois dans une conception religieuse du monde (Caillois, 1939b : 23). Deux « milieux complémentaires » ou deux « mondes » qui « ne se définissent rigoureusement que l’un par l’autre » (ibid. : 23-24) se constituent en se fondant sur cette distinction. On retrouve les termes d’Henri Hubert et de Marcel Mauss (1899). Roger Caillois désigne le sacré comme une propriété ou une qualité, stable ou éphémère, accordée à des êtres, des choses, des espaces, des temps, qui contribue à définir l’attitude qu’il convient d’adopter dans le rapport que les individus entretiennent avec leur environnement (ibid.). La distinction sacré/profane sert donc à comprendre les constructions de sens qui définissent des normes et guident l’action des individus. Cette conception particulière de l’étude des sociétés oriente la conception du jeu de Roger Caillois vers une approche qui intègre le sens accordé au jeu au-delà d’une simple étude de forme. Selon Thierry Wendling (à paraître : 209-210), les premières évocations du thème du jeu apparaissent chez Roger Caillois (1939a : 645-693) dans un texte de 1939 consacré à la fête9 . Le sociologue y évoque les jeux de hasard qui, durant le temps de fête, sont des activités de risque et de dilapidation qui s’opposent directement au temps de travail où l’on accumule des richesses de manière lente et sûre. Il est possible d’établir un rapprochement entre cette proposition et le caractère improductif du jeu dont Roger Caillois (1958b : 36) dit qu’il « est l’occasion d’une dépense pure ». Faisant partie du temps sacré, le jeu s’oppose à la vie courante. Pour lui, la fête est aussi liée au sacrifice (Caillois, 1939a : 646) et il essaie de mettre en lumière « l’atmosphère sacrificielle » de la fête. Il fait une nouvelle fois référence aux théories du sacré d’Henri Hubert et de Marcel Mauss (1899). De plus, il puisera dans les enseignements de Marcel Granet, ainsi que dans d’autres travaux de Marcel Mauss sur le rapport entre jeux et mythes cosmologiques, effectués à la fin des années 30, où il cherchera des exemples pour nourrir sa critique du livre de Johan Huizinga (Wendling, à paraître : 215). Son intérêt pour l’auteur néerlandais pourrait, entre autres raisons, lui être venu d’une présentation de Denis de Rougemont au Collège de sociologie (ibid. : 211-212). Celui-ci y présentait le tournoi chevaleresque comme un jeu du mythe et y évoquait les travaux du Néerlandais sur le Moyen Âge. Des parcours individuels s’entrecroisent avec des intérêts pour des thématiques particulières qui circulent ainsi entre chercheurs. Cependant, chez Roger Caillois, la thématique du jeu restait encore marginale et s’intégrait à d’autres réflexions sur le sacré et son expression dans la fête. Il faut attendre l’après-guerre pour que les choses changent. 9 Ce texte deviendra peu après la partie consacrée à la fête dans L’homme et le sacré (Caillois, 1939b) et subira des modifications lors de rééditions ultérieures de l’ouvrage après-guerre (Hollier, 1979 : 642). Il est aussi possible de noter que R. Caillois (1958b : 62-63) reprend des exemples tirés de son livre L’homme et le mythe sur le mimétisme animal pour nourrir sa réflexion sur la mimicry. Stéphane Massonet (1998 : 192) note une évolution dans l’orientation générale de ses recherches car « en lui permettant de considérer la différence de nature entre jeu et sacré, le jeu réactualise l’ensemble de ses recherches sur le mimétisme des insectes, non plus dans l’horizon du mythe et du sacré, mais dans la perspective d’un ludisme qui va bientôt déborder la sphère sociologique ou anthropologique vers celle d’un jeu cosmique ». 296 notes de recherche L. Di Filippo Intitulé « Le ludique et le sacré », le premier article que Roger Caillois consacre entièrement à la question du jeu, est publié en 1946 dans la revue Confluences. Il sera republié sous un titre légèrement différent dans la seconde édition de L’homme et le sacré, parue en 1950. L’auteur y reprend et critique la thèse principale de Johan Huizinga sur le lien entre jeu et sacré. En effet, pour le Français, les deux phénomènes ont en commun le fait d’être « un espace clos délimité, séparé du monde et de la vie » (Caillois, 1946 : 69). Les deux concepts se rejoignent donc sur le plan de la forme. Cependant, contrairement au sacré, « le ludique, activité libre par excellence, est le profane pur » (ibid. : 75). Sacré et jeu s’opposent alors de façon symétrique par rapport à la vie courante dont ils se distinguent (ibid.). Une théorie similaire, dont Roger Caillois prendra connaissance plus tard, sera développée quasi simultanément par Émile Benveniste (1947 : 164) pour qui le jeu et le sacré « ont en fait une structure symétrique, mais opposée » et dont la conséquence est que « le sacré est sur-réel, le jeu, de l’extra-réel » (ibid.). Le jeu ne serait « donc au fond qu’une opération désacralisante » (ibid. : 165) qui en ferait du sacré inversé. C’est ici sur le plan du sens que le sociologue et le linguiste opèrent une distinction. Roger Caillois (1946 : 68) voit là « le défaut de cet ouvrage admirable » en rappelant qu’« il étudie des structures externes bien plus que les attitudes intimes qui donnent à chaque comportement sa signification la plus précise ». Il faut rappeler que, pour le Français, qui s’inspire également des travaux de Rudolf Otto (1917), le sacré attire grâce à une sorte de « don de fascination » (Caillois, 1939b : 27) et que son « monde […], entre autres caractères, s’oppose au monde du profane comme un monde d’énergies à un monde de substances. D’un côté, des forces ; de l’autre, des choses » (ibid. : 44). Cette définition renvoie à la théorie du mana, élaborée par Robert H. Codrington et reprise par Henri Hubert et Marcel Mauss (1902-1903 : 101-102) dans leur théorie de la magie, selon laquelle il s’agit d’une force active et efficace qui imprègne toute chose et leur donne une certaine valeur. Roger Callois (1946 : 72) rappellera dans son article sur le jeu que le sacré est « contenu pur : force indivisible, équivoque, fugitive et efficace ». C’est pour cette raison qu’elle nécessite d’adopter face à elle une attitude empreinte de respect, tandis que dans le jeu, au contraire, l’homme serait créateur et enjoint à la détente, au repos ou à la distraction. Dans Les jeux et les hommes, Roger Caillois (1958b : 31) revient aux thèses de Johan Huizinga qu’il considère comme « fécondes à la recherche et à la réflexion » pour avoir notamment « démontré l’importance [du rôle du jeu] dans le développement même de la civilisation » (ibid.). Il s’accorde alors avec l’historien néerlandais sur l’idée d’établir une théorie générale de l’origine et de l’évolution des sociétés humaines. Cependant, il précise que, pour qu’il y ait jeu dans le cas de jeux fondés sur le mystère, le secret ou le travestissement, il faut que « la part de la fiction et du divertissement l’emporte » (ibid. : 34). Roger Caillois confirme ainsi un rapport entre des formes analogues que peuvent prendre le jeu et le sacré, mais, par la même occasion, il renouvelle sa critique selon laquelle l’attitude face à l’activité doit être celle de la détente plutôt que du respect révérencieux. D’ailleurs, le chapitre sur « La corruption des jeux » (ibid. : 101-122) rappelle le notes de recherche 297 Contextualiser les théories du jeu de J. Huizinga et R. Caillois risque de mélange et de contagion par le profane qui menace parfois le sacré, et inversement, et que Roger Caillois (1939b : 32-33) avait déjà développé dans un autre ouvrage. Selon le sociologue, il peut aussi y avoir contamination entre le jeu et le « monde réel ». On retrouve ici la critique faite dans son premier article. Cette réflexion suivra Roger Caillois (1967 : vii-viii) jusque dans l’encyclopédie qu’il dirige dans la collection de la Pléiade. Dans cet ouvrage, l’auteur (ibid. : 9) évoque l’hypothèse selon laquelle certains jeux sont des survivances d’éléments culturels, faisant partie d’institutions laïques ou sacrées qui, privées de leur sens car éloignées de leur culture d’origine, ont dégénéré en jeu. On pourrait penser que cette dégénérescence, notamment du sacré dans le jeu, serait un signe de l’évolution des sociétés. Cependant, l’homme nuance son propos en prenant des exemples dans lesquels les enfants imitent des éléments de culture contemporaine sur le mode ludique. À ce sujet, il cite les pistolets à eau qui imitent les armes à feu, ou le fait que des enfants catholiques peuvent jouer à la messe. Il en conclut « que le jeu n’est nullement le résidu anodin d’une occupation d’adulte désaffectée, encore qu’il en perpétue éventuellement le simulacre, quand elle-même est périmée. Il se présente avant tout comme une activité parallèle, indépendante, qui s’oppose aux gestes et aux décisions de la vie ordinaire par des caractères spécifiques qui lui sont propres et qui font qu’il est un jeu » (ibid. : 11). Ainsi confirme-t-il son idée selon laquelle sacré, vie courante et jeu constituent des cadres distincts qui, bien qu’adoptant parfois des formes similaires, se distinguent sur le plan du sens qu’on leur accorde. Or, Johan Huizinga évoquait uniquement la forme des rites et du culte qui dérivait du jeu lorsque celui-ci évoluait, mais ne traitait pas d’une similitude de sens. D’ailleurs, il avait conscience des différences de signification. La critique de Roger Caillois et d’Émile Benveniste semble donc mal placée après une relecture attentive. Néanmoins, elle permet de relever que, bien avant de proposer sa typologie des jeux, Roger Caillois offre une réflexion sur la place du jeu dans les processus de civilisation et sur son rôle d’élément organisateur de la vie sociale. Mais, contrairement à Johan Huizinga, chez le Français, le jeu n’a pas la primauté sur le sacré : il s’agit de deux sphères d’activité à la fois « parallèles », distinctes et opposées sur le plan du sens. La querelle avec Claude Lévi-Strauss Entre son premier article et son ouvrage Les jeux et les hommes, certaines choses ont évolué dans la pensée de Roger Caillois. Au milieu des années 50, le sociologue (Caillois, 1954, 1955a, 1955b) s’oppose à Claude Lévi-Strauss (1955a, 1955b) dans une critique de l’ouvrage Race et histoire (Lévi-Strauss, 1952) : « Sur le plan des idées, il s’agit pour Caillois de rappeler la supériorité de l’Occident et pour Lévi-Strauss de défendre une approche des civilisations dégagée de tout ethnocentrisme » (Wendling, 2010 : 31). Cette polémique et ses conséquences ont été brillamment analysées par Michel Panoff (1993) et Thierry Wendling (2010) sur le fond comme sur la forme. Nous ne reviendrons donc pas sur les 298 notes de recherche L. Di Filippo détails de l’affaire. Cependant, on peut noter que les deux auteurs affichent une préférence nette pour Claude Lévi-Strauss10. Ce que nous suggérons est qu’un autre élément, qu’il ne faut pas négliger, peut intervenir dans cette discussion, car elle se déroule précisément durant les années où Roger Caillois (1955c) commence à élaborer de manière plus concrète ses théories des jeux et sa typologie. Si, pour Thierry Wendling (2010 : 29-30), cette opposition a notamment eu pour conséquence un désintérêt de l’ethnologie pour le jeu durant la période structuraliste, il faut aussi mettre cette querelle en lien avec les orientations prises par Roger Caillois pour élaborer sa théorie des jeux qui s’ancrent dans la continuité de ses réflexions sociologiques sur le sacré. En effet, cette polémique se produit dans un « contexte de filiations intellectuelles complexes » (Wendling, 2010 : 30) où la question du sacré et les conceptions du monde qu’elle soustend, comme celle d’une forme d’évolutionnisme, ont pu influencer le débat. D’un point de vue de sociologue des religions, Camille Tarot (2012 : 348) suggère que le succès du structuralisme a provoqué un désintérêt pour le sacré dans la deuxième moitié du xxe siècle. En croisant ainsi les recherches de Camille Tarot avec celles de Thierry Wendling, on trouve un argument de plus, qui semble confirmer le sens de la lecture à donner aux travaux de Roger Caillois et ses effets dans le champ de la recherche française. Une séparation s’opère : d’une part, les études sociologiques sur le jeu poursuivent l’étude du sacré ; d’autre part, l’ethnologie se concentre sur le symbolique et des objets d’étude tels les mythes, la parenté et l’organisation sociale (Wendling, 2010 : 47). Une sociologie à partir des jeux C’est dans ce contexte de polémique avec les ethnologues que Roger Caillois (1958b : 142) constitue sa théorie des jeux qui aboutit à l’ouvrage Les jeux et les hommes dont il présente ainsi le programme : « Je n’entreprends pas seulement une sociologie des jeux. J’ai l’idée de jeter les fondements d’une sociologie à partir des jeux ». Dans son article, « Le ludique et le sacré », Roger Caillois (1946 : 67) reprochait déjà à Johan Huizinga de ne pas avoir abordé « les diverses attitudes mentales que supposent les différentes variétés de jeux : d’adresse, de force, de combinaison, de hasard, etc. ». C’est ce qui le conduit à proposer presque dix ans plus tard (Caillois, 1955c) une typologie des jeux où l’on retrouve ses catégories fondamentales : l’agon, l’alea, la mimicry et l’ilinx. Dans ce texte, l’ilinx tient une place un peu à part. Arrivant à la fin du texte, dans les mots de l’auteur, il est d’abord symptomatique de la modernité : « Il reste une dernière espèce de jeux qui ne semble pas pouvoir 10 C’est dans ses remarques sur Les jeux et les hommes (Caillois, 1958b) que M. Panoff (1993 : 77) critique le plus R. Caillois, se demandant si c’est par sa « paresse », son « outrecuidance », ou son « aversion pour les ethnologues professionnels » que l’auteur pèche. M. Panoff mettra plusieurs fois les erreurs de R. Caillois sur le compte du manque de travail rigoureux qui, selon lui, le caractérise. notes de recherche 299 Contextualiser les théories du jeu de J. Huizinga et R. Caillois rentrer dans celles-ci et qui peut passer pour la seule innovation proprement moderne en ce domaine : ceux qui reposent sur la poursuite du vertige » (Caillois, 1955c : 85). Bien qu’il reconnaisse que les sensations de vertige sont sans doute recherchées depuis longtemps, il affirme : « Il ne faut donc pas s’étonner qu’on ait dû attendre l’âge industriel pour voir le vertige devenir véritablement une catégorie du jeu » (ibid.). C’est deux années plus tard, dans un article publié dans sa revue Diogène (Caillois, 1957 : 136), qu’il parlera de sociétés « gouvernées par les forces conjuguées du masque et de la possession, ou, si l’on préfère, de la pantomime et de l’extase (mimicry et ilinx) et qui n’ont pas encore accédé à une vie collective fondée sur des institutions où la concurrence réglée et la compétition organisée jouent un rôle essentiel ». L’auteur poursuivra cette théorie dans un article publié l’année suivante (Caillois, 1958a), qu’il reprendra d’ailleurs presque mot à mot11 dans Les jeux et les hommes (Caillois, 1958b : 45-92), où l’ilinx devient, avec la mimicry, la catégorie renvoyant aux « sociétés à tohu-bohu » (ibid. : 171). Il observe alors que « chaque fois qu’une haute culture parvient à émerger du chaos originel, on constate une régression des puissances de vertige et de simulacres » (ibid. : 193). Roger Caillois semble encore peu au clair sur l’idée qu’il se fait du vertige, qui apparaît, d’abord, comme un effet de la modernisation des techniques, avant de devenir une catégorie de jeu des sociétés primitives tendant à disparaître avec le progrès. De plus, il établit un parallèle avec sa théorie du sacré selon laquelle l’ordre du cosmos émerge du chaos originel grâce aux forces sacrées et alors seulement « l’ère du tohu-bohu est close, l’histoire naturelle commence, le régime de la causalité normale s’installe » (Caillois, 1939b : 139). On peut donc déduire que, à ses yeux, les sociétés qu’il appelle « à tohu-bohu » seront plus proches de l’état originel chaotique. Comme on le voit, en proposant sa sociologie « à partir des jeux », Roger Caillois souhaite faire valoir un modèle d’évolution des sociétés, ou de civilisation, qui viennent appuyer les arguments qu’il opposait précédemment au relativisme culturel développé par Claude Lévi-Strauss, contre lequel il s’était insurgé. Stéphane Massonet (1998 : 187) estime que « cette seconde partie [de l’ouvrage Les jeux et les hommes] constitue une réponse implicite au débat sur le relativisme culturel qui l’opposa quelques années auparavant à Claude Lévi-Strauss ». Michel Panoff (1993 : 75), qui avait bien relevé ce problème, allait plus loin dans sa critique, dénonçant le « manque d’originalité intellectuelle », le fait qu’« il est difficile d’y trouver des idées personnelles » (ibid.) et que l’« appareil érudit est ici d’une légèreté déconcertante » (ibid.). Michel Panoff lui reproche de ne s’appuyer que sur des théories datées, faisant fi de tous les progrès, aussi bien en anthropologie qu’en zoologie, depuis le xixe siècle12. D’ailleurs, il signale que, en présentant le jeu 11 Le lecteur peut remarquer, non sans une pointe d’humour, que R. Caillois reprend une bonne partie de son texte précédent. La phrase tirée de l’article de 1955 se voit ajouter un unique mot et devient alors : « Il ne faut donc pas s’étonner qu’on ait dû souvent attendre l’âge industriel pour voir le vertige devenir véritablement une catégorie du jeu » (Caillois, 1958a : 95 ; nous soulignons). 12 On peut noter que R. Caillois (1938 : 82-85) établissait déjà un lien entre la mante religieuse et les mythes des femmes dévoreuses d’hommes, ou aux organes sexuels dentés, sous prétexte d’une 300 notes de recherche L. Di Filippo comme un « phénomène total », Roger Caillois se situe plus dans la lignée de Marcel Mauss que Claude Lévi-Strauss qui, pourtant, signe la préface de Sociologie et anthropologie (Panoff, 1993 : 75-76). Or, c’est par la médiation et dans la continuité de Johan Huizinga (1938 : 90), qui s’appuyait lui-même sur les travaux de Marcel Mauss (1923-1924) sur le Potlatch, que Roger Caillois présente le jeu. Alors, bien que « l’idée [soit] originale et d’une grande portée » (Panoff, 1993 : 80-81), elle n’est pas de lui. On la retrouve déjà tout entière chez l’auteur néerlandais. Finalement, on peut avancer que l’ouvrage de Roger Caillois développe et élabore certains aspects déjà présentés par Johan Huizinga. De sa définition en six points du jeu (libre, séparé, réglé, incertain, improductif, fictif) quatre étaient déjà présents dans les travaux de l’auteur néerlandais. Concernant l’improductivité, nous avons vu que Johan Huizinga situait les apports du jeu sur le plan spirituel et non matériel. De même, il avait déjà présenté les bases de ce qui allait constituer les catégories de l’agon et de la mimicry chez l’auteur français, l’alea ne pouvant apparaître comme une catégorie fondamentale ou un type de jeu puisque, pour l’historien, le jeu est un facteur organisateur, voire ordonnateur, de vie sociale. Cela renvoie directement à la deuxième condition nécessaire de la culture selon sa définition. D’ailleurs, dans les exemples qu’il utilise, les jeux de dés peuvent servir à régler une compétition et une lutte (Huizinga, 1938 : 82). Le hasard est donc une forme d’incertitude fondamentale, et le jeu, sous ses diverses formes, une manière de faire face à celle-ci ou de l’utiliser, donc d’avoir une prise sur elle. Ici, Roger Caillois montre une mauvaise compréhension de la pensée de Johan Huizinga en mélangeant les niveaux d’interprétation, mais, plus grave encore, ce biais rend incohérent sa propre pensée et permet d’émettre une nouvelle critique à l’encontre de sa typologie. En effet, le hasard pur ne peut pas être considéré comme principe ordonnateur puisque, par définition, il est son contraire et se fonde sur l’indétermination et l’incertitude. Il renvoie alors à la question des limites de la perception humaine13. Enfin, l’ilinx passe du statut de type de jeu foncièrement moderne à celui de type primordial, comme s’il s’agissait de justifier l’évolution des sociétés par un équilibre d’oppositions binaires, mimicry et ilinx du côté des « sociétés à tohubohu », alea et agon du côté des « sociétés à comptabilité » (Caillois, 1958b : 172). C’est sur ce point qu’il se démarque de l’auteur néerlandais, en proposant une classification des sociétés selon leurs jeux. Malheureusement, le résultat semble précéder la démonstration et l’opposition proposée peut paraître artificielle. D’ailleurs, c’est le reproche le plus important à faire à sa classification des jeux, puisqu’elle constitue une typologie généralisée posée a priori et ne correspond à aucune véritable démonstration, mais à une synthèse empreinte de présupposés (Wendling, 2002 : 43). On retrouve exactement le problème qu’il soulève luimême à propos de sa théorie du sacré, à savoir, le « côté fallacieux et grossier d’une telle entreprise » (Caillois, 1939b : 17). Cette dernière présente des règles continuité dans le vivant, le mythe se situant dans le prolongement des instincts primordiaux. 13 À ce sujet, voir les travaux d’Ivar Ekeland (1991). notes de recherche 301 Contextualiser les théories du jeu de J. Huizinga et R. Caillois qui ne s’appliqueraient jamais intégralement, ses conclusions ne sont valables que pour la moyenne des faits, ses descriptions sont sorties de leurs contextes et ne sont pas beaucoup plus que des abstractions (ibid. : 18). Ces critiques pourraient s’appliquer de la même façon à sa typologie des jeux. Bien que dans le cadre d’un essai, proposer des hypothèses soit une méthode de travail féconde, à aucun moment, lui-même ne la présente ainsi. Ceci conduit à des reprises de ses théories sans remise en question des fondements mêmes de sa classification tels que nous les avons présentés. Tout au plus, on objectera une critique des six points de sa définition du jeu et les limites des alliances possibles qu’il propose entre les différents types de jeu, ces critiques se faisant d’ailleurs souvent sans une remise en contexte historique de ses travaux (Triclot, 2011 : 46). Ainsi a-t-on parfois l’impression que l’on reproche à Roger Caillois de ne pas tenir compte de jeux qui n’existaient pas à son époque, tels les jeux vidéo. Comme on le voit, Les jeux et les hommes participe en grande partie à cette guerre que Roger Caillois (1958b : 183) fait aux ethnologues, « savants dont la crédulité est, hélas ! infinie, et, en outre, intéressée, envoûtée ». Comme le relève Michel Panoff (1993, 80-81), « ce qui restait encore implicite dans la querelle qu’il avait cherchée à Lévi-Strauss quatre ans plus tôt s’exprime désormais sans détour ni nuances ». D’ailleurs, les traces de cette querelle resurgiront bien des années plus tard lorsque Roger Caillois (1974b) accueillera Claude Lévi-Strauss à l’Académie française. Il ne pourra s’empêcher de rappeler ce qu’il pense des ethnologues, reprenant de nombreux arguments déjà présents dans sa critique de Race et histoire. La remise en question de ses théories du jeu et de sa classification doit alors conduire à une discussion de son modèle sociologique général d’évolution des sociétés et, à l’inverse, des conceptions différentes de modèles sociaux généraux devront nourrir la critique des catégories qu’il propose. Son opposition duelle renvoie à la problématique déjà ancienne de l’altérité et du regard porté sur les autres peuples que Tzvetan Todorov (1989) a résumée sous la formule « Nous et les autres ». Qu’on les considère barbares dans l’antiquité, païens au Moyen Âge, sauvages à la renaissance, primitifs au xixe siècle ou « sociétés à tohu-bohu » au milieu du xxe siècle, l’idée principale qui se dégage est celle d’une différence constitutive ou d’une forme de distance dans le regard que l’on porte sur eux, c’est-à-dire de la construction d’une forme d’altérité. Dans son discours de réception à l’attention de Claude Lévi-Strauss, Roger Caillois (1974b) parle encore d’« hommes de nature » et de « population sauvage » lorsqu’il évoque l’idée selon laquelle l’ethnographie « se présente comme la seule science qui contribue à détruire son objet [...]. Car les sujets de l’étude ne peuvent pas ne pas rejoindre les savants qui les étudient ». Selon lui, toute technologie plus efficace qu’une autre finit toujours par supplanter la précédente, qu’il s’agisse de la hache d’acier qui remplace celle de pierre ou de l’arrivée du béton et de l’électricité dans la construction d’habitation. Roger Caillois défend l’idée d’une marche de l’histoire vers le progrès et l’échelle de valeurs sur laquelle il se situe est celle du progrès technique occidental. Dans Les jeux et les hommes, il traitait déjà des « transitions » (Caillois, 1958b : 199-216) d’un type de société vers l’autre qui permettait la sortie du piège que constituent 302 notes de recherche L. Di Filippo la pantomime et l’extase et qui « n’est rien d’autre que la naissance même de la civilisation » (ibid. : 195). À propos de cette bipartition, Stéphane Massonet (1998 : 202) rappelle qu’elle a valu à Roger Caillois les critiques de plusieurs ethnologues puisqu’il insiste « sur le passage d’une forme sociale à une autre, comme accès à la civilisation, comme si les sociétés primitives à masques, tout en formant un “type original de culture”, n’étaient pas des formes de civilisations ». On pourra opposer la vision relativiste de Lévi-Strauss (1952 : 32) considérant « qu’il n’existe pas de peuple enfant » et que, dans l’histoire, si l’échelle de mesure est le temps, des peuples aux coutumes variées sont contemporains les uns des autres sans pour autant que l’on doive considérer que certains vivent jusque-là au ralenti. Il n’y a pas qu’une façon de comparer les sociétés entre elles et, comme l’écrit Franz Boas (1928 : 207), « les valeurs de nos idéaux sociaux vont ainsi gagner en précision par une étude rigoureuse et objective des cultures étrangères »14. Il faut aussi souligner que de nombreux peuples n’ont pas simplement adopté les techniques occidentales, mais ont souvent été contraints de se conformer à de nouveaux modèles culturels. Dans une approche qui se voudrait relativiste, il n’est donc pas possible de simplement diviser les sociétés en deux types en fonction des jeux qui y sont joués ; chacun a ses spécificités et peut proposer des catégories de jeu qui lui sont propres. Chaque activité ludique doit ainsi être recontextualisée dans un temps et un espace particuliers. Nous rejoignons ici les propositions faites par Patrick Schmoll (2011) et Jacques Henriot (1989) citées plus haut. Ainsi le port du masque lors de carnavals ou les fêtes foraines dans les sociétés contemporaines n’est-il pas une simple « résurgence », ni le signe d’un retour en arrière à des sensations primordiales, mais pose plutôt la question de leur transformation, de leur fonction et de leur place par rapport à d’autres activités. Par exemple, on peut chercher à comprendre, comme le fait Paul Yonnet (1999), comment s’organise l’équilibre entre temps de travail contraint et temps de loisir plus libre. On peut également envisager les processus d’emprunts ludiques entre différentes cultures. Il ne s’agit plus alors d’une étude d’états, mais de celle de processus et d’activités toujours en mouvement. Ainsi évite-t-on d’essentialiser certains concepts ou certaines catégories, comme le fait Roger Caillois. À ce propos, notons que les catégories sacré et profane ne s’appliquent pas rigoureusement à toutes les sociétés. François-André Isambert (1982 : 265-266) note que « non seulement cette fameuse notion commune n’a pas l’invariabilité qu’on lui a prêtée [...] mais encore que le sacré, comme concept de sociologue, ne correspond pas au mode de structuration de toutes les religions ». Il serait alors possible d’appliquer son conseil au concept du jeu : « Dès lors, loin de vouloir se donner des concepts génériques applicables en tous temps et en tous lieux, quitte à y faire entrer tant bien que mal les faits les plus proches de nous, mieux vaut se saisir des relations caractéristiques qui se dégagent de nos contacts avec la réalité, en reconnaissant leurs racines dans notre expérience proche et en posant seulement ensuite la question de leur application possible à des domaines plus éloignés » (ibid. : 266). 14 « The values of our social ideals will thus gain in clarity by a rigid, objective study of foreign cultures ». notes de recherche 303 Contextualiser les théories du jeu de J. Huizinga et R. Caillois Une autre position relativiste, que l’on retrouve dans certaines approches pragmatiques, consiste à voir chaque individu comme étant construit par ses expériences spécifiques. Ainsi chacun est-il différent et chaque situation particulière. La question du sens ou de la fonction des activités ludiques se pose au niveau de l’interaction et le sens donné aux situations y est construit de manière subjective et locale. Chaque activité devient alors une situation particulière dont le sens est sans cesse retravaillé. L’activité ludique prend son sens dans son rapport à la biographie des acteurs et dans un contexte particulier et non dans un modèle général de société. La question du modèle général La portée universelle que Johan Huizinga et Roger Caillois cherchent à donner à leurs études respectives risque de conduire à la dérive consistant à placer sous une même notion des phénomènes variant dans le temps et l’espace. Cela est principalement dû au fait d’utiliser un ou des termes polysémiques avec une portée générale et à celui de donner un caractère universel à une vision ethnocentrée. Il faut donc remettre en question leurs définitions a priori du jeu, ainsi que la volonté des deux chercheurs de réunir sous un même vocable des phénomènes somme toute variés. Les deux auteurs ne distinguent pas de façon nette les deux sens du mot « jeu » : objet ou activité. Au contraire, ils jouent sur l’ambiguïté sémantique du terme15. Jacques Henriot (1969, 1989) reviendra sur la nécessité de penser cette spécificité en proposant une théorie dans laquelle il distingue « structure ludique » et « attitude ludique », en plus de différencier de manière analytique le « jeu », le « jouer » et le « jouant ». Néanmoins, il peut être intéressant de se demander s’il est possible d’envisager toute l’organisation sociale à partir d’une base commune. Il semble difficile de croire que ce fondement puisse se résumer à l’étiquette du sacré ou même du jeu, car cela dépend précisément de la manière de définir ces termes dans la culture des auteurs. Une manière plus prudente de procéder serait de voir si en partant du cas d’étude qu’est le jeu, ou un jeu, on peut mettre en lumière des mécanismes d’une organisation sociale générale, comme le propose Jacques Henriot (1989 : 32) pour qui le jeu « constitue l’un des modèles les plus efficaces, les plus directement opératoires pour l’analyse des situations sociales ». Il faudrait alors procéder par comparaison ou contraste avec d’autres activités humaines pour voir les points communs qui pourraient être dégagés de l’analyse, ainsi que les spécificités de chacune. On pourrait essayer de déterminer s’il convient d’appeler « jeu » la relation entre un individu et son environnement dans une activité donnée, ayant une histoire et qui s’organise à l’intérieur de règles, de normes ou de conventions servant à la cadrer. Par exemple, une telle démarche contribuerait aux débats sur des questions d’ordres plus généraux sur l’opposition entre déterminisme et libre arbitre ou sur les rapports entre individus et société. 15 Nous remercions Sébastien Genvo pour ses remarques. 304 notes de recherche L. Di Filippo Conclusion Plusieurs raisons expliquent les choix de composition théorique de Roger Caillois, mais il est indéniable que son intérêt pour l’étude du sacré l’a fait réagir à la lecture d’Homo Ludens (Huizinga, 1938), tant l’ouvrage invite à une discussion sur les liens entre cette notion et celle du jeu telle que proposée par Johan Huizinga. Qu’entre son premier article sur ce thème, en 1946, et son ouvrage de 1958, d’autres raisons soient venues s’y greffer et y donner une tournure particulière (raisons exposées notamment par des ethnologues comme Michel Panoff et Thierry Wendling) ne fait que confirmer ces hypothèses. L’explication d’Olivier Caïra (2007 : 208) selon laquelle « Caillois, comme Huizinga, ne justifie son objet d’étude, peu légitime à l’époque, qu’en le rattachant à d’autres, jugés sérieux », est alors insuffisante. Comme nous l’avons vu, les implications et les enjeux de leurs travaux respectifs sont bien plus importants que cela. Ils sont le reflet d’une vision du monde propre aux deux auteurs, et leurs théories du jeu sont au service de cette vision à partir de laquelle ils essaient chacun de proposer une théorie générale de l’organisation sociale. C’est sur ce fondement que leurs propositions doivent être empruntées et non pas simplement en citant quelques lignes de définition décontextualisées. On comprend alors mieux l’erreur de Jesper Juul (2005 : 197) qui veut proposer un modèle général du jeu (« game ») qui serait valide depuis l’an 3000 av. J.-C., mais qui ne va pas jusqu’à poser la question de l’élargissement possible de ses réflexions à toutes les activités sociales. L’analyse a permis de montrer qu’il est nécessaire de revenir aux fondements de ce qui constitue la pensée de ces auteurs en discutant les principes qui leur servent à définir des notions comme celles de culture, de civilisation ou leur manière d’appréhender les sociétés dans leur diversité. Par sa polysémie, la notion de jeu nécessite aussi une recontextualisation importante des travaux des chercheurs qui l’emploient. Il sera alors possible de voir quels sont les points sur lesquels il est possible de s’en rapprocher. Ainsi convient-il de savoir si l’on s’ancre dans une conception morale et spirituelle de la culture lorsqu’on discute les théories de Johan Huizinga, et de questionner la répartition entre les « sociétés à tohu-bohu » et les « sociétés à comptabilité » lorsqu’on évoque la typologie de Roger Caillois. Ces questionnements permettront d’inscrire les travaux dans des problématiques plus générales en sciences humaines et sociales et permettront de souligner les ruptures entre plusieurs types d’approches. Dans les recherches Johan Huizinga comme dans celles de Roger Caillois, l’idée de jeu renvoie à une certaine vision de l’évolution des sociétés qui s’inscrit dans la filiation de l’école française de sociologie et dans sa volonté de recherche de phénomènes totaux. Mais cette analyse montre aussi qu’une étude de la filiation des concepts, bien que nécessaire, est sans doute insuffisante pour expliquer les influences multiples que constitue tout travail de recherche. En tant que productions intellectuelles, les recherches sont toujours l’œuvre d’individus en interaction avec d’autres et sont pris dans un contexte historique, social et culturel particulier. De plus, la pensée d’un auteur se construit sur un notes de recherche 305 Contextualiser les théories du jeu de J. Huizinga et R. Caillois temps parfois long durant lequel elle peut s’affiner ou même prendre des directions différentes en fonction des événements particuliers, liés au monde scientifique aussi bien qu’à des événements extérieurs. Cette réflexion permet alors d’envisager les manières d’interroger les conditions possibles d’une pratique interdisciplinaire en sciences humaines et sociales autour des questions liées à la notion de jeu, en tenant compte des différences fondamentales dans les conceptions du monde et du rôle des individus dans l’organisation de l’espace social étudié.
 Références Amossy R., 1991, Les idées reçues. Sémiologie du stéréotype, Paris, Nathan. Andrini S., 1991, « Huizinga et le droit : le procès et le jeu en Italie », Droit et société, 17-18, pp. 27-41. Accès : http://www.reds.msh-paris.fr/publications/revue/pdf/ds17-18/ ds017018-03.pdf. Consulté le 03/11/13. Becker H. S., 1999, Propos sur l’art, trad. de l’américain par J. Kempf et al., Paris, Éd. L’Harmattan. Benveniste É., 1947, « Le jeu comme structure », Deucalion, 2, pp. 161-167. Boas F., 1928, Anthropology and Modern Life, New York, Norton, 1962. Bogost I., 2007, Persuasive Games. The expressive power of videogames, Cambridge/Londres, mit Press. Borgeaud P., 1994, « Le couple sacré/profane. Genèse et fortune d’un concept “opératoire” en histoire des religions », Revue de l’histoire des religions, 4, t. 211, pp. 387-418. Accès : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1994_ num_211_4_1385. Consulté le 31/01/12. 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Le masque et le vertige, Paris, Gallimard, 1967. 306 notes de recherche L. Di Filippo — 1967, Jeux et sports, Paris, Gallimard. — 1970, Cases d’un échiquier, Paris, Gallimard. — 1974a, Approches de l’imaginaire, Paris, Gallimard. — 1974b, « Réponse de M. Roger Caillois au discours de M. Claude Lévi-Strauss. Discours prononcé dans la séance publique le jeudi 27 juin 1974 », Académie Française. Accès : http://www.academie-francaise.fr/reponse-au-discours-de-reception-de-claude-levistrauss. Consulté le 04/01/13. Caïra O., 2007, Jeux de rôle. Les forges de la fiction, Paris, cnrs Éd. Cuche D., 1996, La notion de culture dans les sciences sociales, Paris, Éd. La Découverte, 2010. Di Filippo L., François H., Michel A., 2012, « Adopter une démarche réflexive : implications et enjeux », pp. 7-28, in : Di Filippo L., François H., Michel A., dirs, La position du doctorant. Trajectoires, engagements, réflexivité, Nancy, pun-Éditions universitaires de Lorraine. 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Étude sur les chances de rétablissement de notre civilisation, trad. du néerlandais par C. Seresia, Amsterdam/Anvers, Éd. Panthéon S. A. notes de recherche 307 Contextualiser les théories du jeu de J. Huizinga et R. Caillois Isambert F.-A., 1982, Le sens du sacré. Fête et religion populaire, Paris, Éd. de Minuit. Jost F., 2006, « Monde de la télévision et monde de la publicité », Tranel, 44, pp. 181-197. Juul J., 2005, Half-Real. Video Games between Real Rules and Fictional Worlds, Cambridge/ Londres, mit Press. Leleu-Merviel S., 2010, « De l’infra-conceptuel à des données à horizon de pertinence focalisé », Questions de communication, 18, pp. 171-184. Lévi-Strauss C., 1952, Race et histoire, Paris, Unesco. — 1955a, « Diogène couché », Les Temps modernes, 110, pp. 1186-1220. — 1955b, « À propos de “Diogène couché” », Les Temps modernes, 111, pp. 1535-1536. — 1962, La pensée sauvage, Paris, Plon. Massonet S., 1998, Les labyrinthes de l’imaginaire dans l’œuvre de Roger Caillois, Paris, Éd. L’Harmattan. Mauss M., 1923-1924, « Essai sur le don : Forme et raison de l’échange dans les sociétés archaïques », pp. 143-279, in : Mauss M., Sociologie et Anthropologie, Paris, Presses universitaires de France, 1983. Mäyrä F., 2008, An Introduction to Game Studies, Londres, Sage. Otto R., 1917, Le Sacré. L’élément non rationnel dans l’idée du divin et sa relation avec le rationnel, trad. de l’allemand par A. Jundt, Paris, Payot/Éd. Rivages, 2001. Panoff M., 1993, Les frères ennemis. Roger Caillois et Claude Lévi-Strauss, Paris, Payot/ Éd. Rivages. Salen K., Zimmerman E., 2003, Rules of Play. Game Design Fundamentals, Cambridge, mit Press. Schmoll P., 2011, « Sciences du jeu : état des lieux et perspectives », Revue des sciences sociales, 45, pp. 10-17. Spengler O., 1918-1922, Le déclin de l’Occident, 2 vols, trad. de l’allemand par M. Tazerout, Paris, Gallimard, 1993. Tarot C., 2003, « Les lyncheurs et le concombre ou de la définition de la religion, quand même », Revue du mauss, 22, pp. 270-297. Accès : http://www.cairn.info/revue-du-mauss- 2003-2-page-270.htm. Consulté le 08/03/13. — 2012, « Sur les aléas du vocabulaire du sacré dans les sciences sociales en France au xxe siècle », pp. 339-350, in : Souza M. de, Peters-Custot A., Romanacce F.-X., dirs, Le sacré dans tous ses états. Catégories du vocabulaire religieux et sociétés, de l’Antiquité à nos jours, Saint-Étienne, Publications de l’université de Saint-Étienne. Taylor T. L., 2006, Play between Worlds, Cambridge/Londres, mit Press. Todorov T., 1989, Nous et les autres. La réflexion française sur la diversité humaine, Paris, Éd. Le Seuil. Triclot M., 2011, Philosophie des jeux vidéo, Paris, Éd. La Découverte. Wendling T., 2000, « Jeu, illusion et altérité », pp. 25-39, in : Gonseth M.-O., Hainard J., Kaehr R., éds, La grande illusion, Neuchâtel, Musée d’ethnographie. — 2002, Ethnologie des joueurs d’échecs, Paris, Presses universitaires de France. 308 notes de recherche L. Di Filippo — 2010, « Une joute intellectuelle au détriment du jeu ? Claude Lévi-Strauss vs Roger Caillois (1954-1974) », Ethnologies, 1, vol. 32, pp. 29-49. — à paraître, « Graines de jeux dans les parterres du Collège de sociologie », Anamnèse. Yonnet P., 1999, Travail, loisir. Temps libre et lien social, Paris, Gallimard. Zimmerman E., 2012, « Jerked Around by the Magic Circle. Clearing the Air Ten Years Later, Gamasutra », Gamasutra. 

: http://www.gamasutra.com/view/feature/135063/ jerked_around_by_the_magic_circle_.php. 
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 18:07

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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 18:11

Doudoute ou pas


  • En quoi le doute est-il utile à la connaissance et nuisible à l'action? L'aspect positif du doute et son aspect négatif? 
    Y a t il un bon usage du doute? Douter est-ce renoncer à la vérité?
     


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== Pour la compréhension du sujet, vers le problème:
En quoi le doute est-il utile à la connaissance et nuisible a l'action ?

1) Pour ce qui est de la connaissance, chercher en quoi le doute est utile pour
qu'il y ait progrès. bien distinguer le doute sceptique et le doute
méthodique: en quoi le doute sceptique serait-il nuisible à la connaissance?

2) En quoi le doute gène-t-il l'action?

Cependant si je cherche une action juste, conforme au bien, le doute n'est-il pas précieux avant d'agir? Analyser la responsabilité, la nécessité de calculer, de suspendre provisoirement l'action... Le doute provisoire n'est-il pas en ce sens utile à l'action?

===Vous pouvez utiliser les 2 aides suivantes: 

I. L'aspect positif du doute et son aspect négatif?

===Dans la mesure où le doute est la mise en question d'un jugement, c'est un
acte qui évoque la possibilité d'une erreur et en même temps affirme
l'existence de la vérité. Voyez dans  aide aux dissertations http://www.philagora.net/dissert.phpl'aide N°93 dans le II. ce qui concerne Descartes: je doute donc Dieu est. Peut-on penser Dieu?

Vous pouvez utiliser pour la recherche des idées:

== Y a t il un bon usage du doute?

Quelle peut être l'utilité du doute: l'humilité ou l'affirmation d'une perfection comme idéal vers lequel on s'oriente. 

Distinguer le doute méthodique (pour arriver à une certitude) et le doute sceptique.

Distinguer la crédulité et la croyance d'un jugement après l'épreuve du
doute. Voir le cours sur le jugement

Vous pouvez utiliser Platon, le soleil la ligne la caverne en distinguant la croyance crédulité (b de la ligne)et la croyance au postulat de la raison (c de la ligne)

II. Douter est-ce renoncer à la vérité?

1) Douter n'est-ce pas commencer par distinguer l'opinion de la science:
considérer comme hypothèse ce qui est hypothèse et donc renoncer à
considérer comme certitude ce qui n'est que supposition: utiliser 
l'aide N°18 La certitude est-elle un signe de pensée morte?

En ce sens, ne renoncerait-on pas à considérer comme vrai ce sur quoi porte le doute.

2) Douter serait alors un désir un manque éprouvé ouvrir le champ d'une
recherche de la vérité et en ce sens, en doutant on aurait pas renoncé à la
vérité mais on aurait commencé à la chercher...

Vous pouvez utiliser Platon , le soleil la ligne la caverne en insistant sur l'éducation comme conversion.

=> Douter de tout?
=> Le doute permet-il de savoir?
J. Llapasset
http://www.philagora.net/corrige2/doute-utile.php

--------------------------------------------------------------------------

Cid de plus il doute aussi de son utile été  sunny on passera pas l'hiver
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 18:17

[size=18][size=16]PHILOSOPHIE - SE CONNAITRE par J. Llapasset[/size][/size]

Mais enfin, que peut-on savoir de soi?
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«que peut-on »
marque à la fois une possibilité, une capacité et un droit. Ce que je peux, c’est ce dont je suis capable, dans les limites qui sont les miennes, mais c’est aussi ce dont j’ai l’autorisation (j’ai le droit de faire eci ou cela).
«savoir »
ce que je sais, c’est ce que j’ai appris, ce qui correspond à une instruction que je peux avoir reçu. Je sais où se trouve la capitale de la Colombie, je sais qui était Napoléon, comment résoudre une équation du second degré. Le savoir a une nature objective. Ce que j’ignore, sur ce même plan, c’est ce sur quoi je n’ai pas reçu une information suffisante, que je serais bien en peine d’expliquer, ce qui me contraint à faire un aveu d’ignorance. Le mot connaissance a un sens similaire, avec cependant une nuance : la connaissance est plus intimement lie avec soi. Le savoir peut nous rester extérieur, il peut-être sans incidence sur la vie : pour paraphraser Montaigne, une tête bien pleine, n’est pas nécessairement une tête bien faite. Ce qui importe, c’est que la connaissance descende dans la vie et la transforme, ce qui est connu est relié à soi, incorporé à soi.
«de soi »
le savoir de soi-même est connaissance de soi. La connaissance de soi est la compréhension de la signification du « je suis », la réponse à la question : « qui suis-je ? » L’objet de la connaissance de soi est le sujet lui-même, en tant qu’il est capable de s’appréhender dans ce qu’il a de propre et le différencie de ce qui n’est pas lui. Le Soi est le sujet pur, siège de l’identité. Le moi est le sujet psychologique siège des appartenances, le sujet qui rapporte tout à lui-même, l’ego de l’égocentrisme. La connaissance de soi diffère de la connaissance d’autrui, dans la mesure où le soi étant immédiatement présent, il peut-être connu de manière directe, tandis que dans la connaissance d’autrui, la connaissance directe est d’emblée un problème, s’il y a séparation des consciences .La connaissance de soi diffère aussi nécessairement de la connaissance des choses, puisqu’elle ne porte pas sur l’ordre de l’objet ou de la matière, mais sur l’ordre du sujet ou de l’esprit. Il s’ensuit que le concept d’objectivité valide dans l’ordre des choses n’y est pas applicable.
La connaissance de soi peut-être interprétée sur des plans très différents qu’il ne faut pas mélanger: 1) elle peut-être ramenée à la connaissance pratique de se soi, par exemple l’idée d’une évaluation de soi, de mes limites dans le sport, ou dans les capacités scolaires. Les tests d’évaluations en tout genre n’ont pour fonction que de mesurer une performance. Le test de QI mesure seulement une capacité de résolution de problèmes intellectuels, seulement l’intelligence abstraite (il ne dit rien de l’intelligence relationnelle, ni de l’ingéniosité pratique). Cette définition de la connaissance de soi reste pauvre. Connaître ce que l’on est c’est autre chose que de connaître ce dont on est capable. 2) elle peut-être ramenée à une connaissance empirique de soi-même : c’est par exemple la tentative pour cerne le caractère de quelqu’un par une classification dans un genre (sentimental, émotif etc.) ou le tempérament à partir de la constitution physique de la personne. 3) C’est aussi l’étude de la personnalité avec ses traits dominants liés à l’histoire personnelle de chacun. Chacun d’entre nous s’imagine d’abord être un « moi », une entité cachée au regard, abritée derrière les pensées, un moi avec ses préférences, ses goûts et ses dégoûts, ses tendances et ses peurs, ses refus et ses haines, un moi qui traîne derrière lui une longue histoire qui pèse sur le moment présent. 4) aussi est-on amené à identifier connaissance de soi et forme d’introspection, d’auto-analyse. Le journal intime, l’écriture autobiographique serait alors description de soi, élucidation du moi à travers le jugement porté sur soi. 5) d’où aussi une interprétation morale de la connaissance de soi dans l’examen de conscience réitéré. Se connaître reviendrait alors à se juger par rapport à un idéal. C’est de cette façon que le stoïcisme voit la connaissance de soi. Se connaître c’est discerner le personnage que l’on se donne, la vanité de notre existence pour mieux la transformer. La religion récupère aussi cette idée de connaissance de soi .6) La connaissance de soi peut aussi, en suivant une approche plus philosophique, être identifiée à la connaissance de la nature de l’esprit. Se connaître, c’est savoir ce qu’est l’esprit et comme l’esprit est présent à travers l’activité de la pensée, je puis me connaître en examinant ma pensée. En sondant la pensée Descartes découvre qu’elle enveloppe une certitude d’être la conscience de soi immanente au je suis. Le Soi appréhendé ainsi est appelé sujet transcendantal, le je, et il est distingué du moi empirique (celui qui fait l’objet de l’introspection, le moi condamnable pour ses travers, le moi qui veut tout posséder, le moi de l’avidité et du désir). C’est ainsi que Kant distingue l’appréhension empirique de soi (comme caractère tempérament etc.) dirigée vers l’ego et la conscience transcendantale de soi-même comme sujet auquel toute expérience vient se rapporter. Si on appelle connaissance de soi la connaissance du moi, elle diffère dont forcément de la conscience de soi. (PUECH)
http://www.philagora.net/se-connaitre/page10.php
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 18:18





Elle m'envoie des cartes postales de son asile,

M'annonçant la nouvelle de son dernier combat.

Elle me dit que la nuit l'a rendue trop fragile

Et qu'elle veut plus ramer pour d'autres Guernica

Et moi je lis ses lettres le soir dans la tempête,

En buvant des cafés dans les stations-service

Et je calcule en moi le poids de sa défaite

Et je mesure le temps qui nous apoplexie

Et je me dis "stop !"

Mais je remonte mon col, j'appuie sur le starter

Et je vais voir ailleurs, encore plus loin ailleurs...




Et je croise des vieillards qui font la sentinelle

Et me demandent si j'ai pas des cachous pour la nuit.

Je balance mes buvards et tire sur la ficelle

Pour appeler le dément qui inventa l'ennui

Et je promène son masque au fond de mes sacoches

Avec le négatif de nos photos futures.

Je mendie l'oxygène aux sorties des cinoches

Et je vends des compresseurs à mes ladies-bromure

Et je me dis "stop !"

Mais je remonte mon col, j'appuie sur le starter

Et je vais voir ailleurs, encore plus loin ailleurs...




Il est bientôt minuit mais je fais beaucoup plus jeune.

Je piaffe et m'impatiente au fond des starting-blocks.

Je m'arrête pour mater mes corbeaux qui déjeunent

Et mes fleurs qui se tordent sous les électrochocs

Et j'imagine le rire de toutes nos cellules mortes

Quand on se tape la bascule en gommant nos années.

J'ai gardé mon turbo pour défoncer les portes

Mais parfois il me reste que les violons pour pleurer

Et je me dis "stop !"

Mais je remonte mon col, j'appuie sur le starter

Et je vais voir ailleurs, encore plus loin ailleurs...
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 18:19

L'invisible
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L'invisible c'est:
1) "Ce qui n'est pas actuellement visible, mais pourrait l'être (aspects cachés de la chose....).....L'invisible a été défini comme dimensionnalité de l'être...
"Le sens est invisible, mais l'invisible n'est pas le contradictoire du visible: le visible a lui-même une membrure d'invisible, et l'invisible est la contrepartie secrète du visible, il ne paraît qu'en lui....on ne peut le voir dans le monde...mais il est dans la ligne du visible...il s'inscrit en lui (en filigrane)
Par exemple : l'Être est cet étrange empiètement qui fait que mon visible... ouvre pourtant sur lui(= sur le visible d'autrui)...." MP Le V et L'i, gallimard page 269
On vous demande seulement de montrer que le sens de la citation a été compris et son intérêt pour la recherche de la vérité
1) Expliquer c'est déplier, faire apparaître le sens, à partir de l'analyse des expressions et des concepts utilisés par l'auteur. Le sens c'est la signification mais aussi l'orientation (ce qui ouvre à la deuxième partie de devoir, par exemple la perception.. .l'existence, la relation de l'homme à la nature dans son caractère d'inachèvement.....)
-Le sens (voir plus haut) propre= qui appartient au visible, une de ses caractéristiques essentielles)
- avoir est donc pris au sens fort -doublure , ce qui le double au sens fort, comme la doublure qui adhèrerait et suivrait la peau du vêtement de manière indéfectible. -Strict: pour éviter qu'on croit que Merleau fait une belle métaphore (par exemple comme lorsque l'on dit: l'invisible est la profondeur du visible )
- il, il s'agit du visible bien entendu...-rend présent un peu comme le recto d'une feuille : est présent ce qui est là
- soulignez le paradoxe: le contraire de la présence c'est l'absence, or ici, d'une certaine manière un contraire éclaire l'autre! Le visible rend présent une absence (ce qu'on ne voit pas! )
- Merleau est un maître du style et du mot juste: Distinguer une absence certaine et une certaine absence: dans une certaine il y a le tremblement de l'inachevé cher à l'auteur.
2) Deuxième partie: intérêts et conséquence (=> enjeu)
Il faut donc apprendre à voir le monde autrement que selon la distinction sujet objet. Il faut le ressaisir au moment de la conscience où il prend sens: à sa naissance pour ainsi dire dans l'ambiguïté de son surgissement "natal". Nous placer au moment du surgissement : conduire à l'expression "les choses mêmes,du fond de leur silence" (Le Visible et l'invisible, page 19, Gallimard 1964)
Pour l'introduction: Partir du paradoxe
http://www.philagora.net/se-connaitre/page7.php


Dernière édition par I am so sure le Mar 20 Déc 2016 - 18:36, édité 1 fois
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Message par Doom666 Mar 20 Déc 2016 - 18:21

Excellent choix musical. Very Happy
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Doom666
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Message par Doom666 Mar 20 Déc 2016 - 18:22

D'ailleurs avec le même poète maudit, tu aurais pu aller en..."Exil sur planète fantôme"... Wink


Dernière édition par Doom666 le Mar 20 Déc 2016 - 18:28, édité 1 fois
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Message par Doom666 Mar 20 Déc 2016 - 18:27

Je rebondis tel le Houba houba sur tes mots et livre ainsi l'une des choses cachées dans mon propre ermitage (où il est question de maladie religieuse... Dent pétée )
Bref:
Inscrite sur le fronton du temple d'Apollon à Delphes et attribuée à Socrate:
Connais-toi toi-même.
Papy Papy Papy
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 20:15

Mutisme sélectif





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Cet article est une ébauche concernant la médecine et la psychologie.
Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.
Mutisme sélectif



[ltr]Le mutisme sélectif est un trouble anxieux dans lequel un individu, le plus souvent un enfant qui est normalement capable de parler, est incapable de parler lors de situations particulières. Le mutisme sélectif coexiste habituellement avec la timidité ou l'anxiété sociale1 (souvent sévère).[/ltr]

Sommaire






  • 1Description
  • 2Autres symptômes
  • 3Références
  • 4Liens externes




Description[modifier | modifier le code]



Les enfants et adultes souffrant de mutisme sélectif sont pleinement capables de parler mais ne sont pas capables de parler lors de situations particulières, lors de situations dans lesquelles la parole leur est demandée2. Le comportement peut être perçu par les autres comme de la timidité ou de l'impolitesse. Un enfant souffrant du mutisme sélectif peut être totalement silencieux à l'école pendant des années tout en parlant librement ou même excessivement chez lui. Il existe divers degrés de ce trouble : certains enfants participent pleinement à des activités et semblent sociables mais ne parlent pas, d'autres ne vont parler qu'à des enfants du même âge mais pas aux adultes, d'autres vont parler à des adultes lorsqu'il leur est posé une question ne demandant qu'une réponse courte mais jamais à des enfants du même âge, et d'autres encore ne parleront à personne et prendront part, le cas échéant, au peu des activités qui leur sont proposées. Dans une forme grave, connue en tant que « mutisme progressif », le trouble progresse jusqu'à ce que la personne atteinte ne parle plus à personne quelle que soit la situation, même à des membres proches de la famille.
Par définition, le mutisme sélectif est caractérisé par :

  • une impossibilité constante (ou une très grande difficulté) de prendre la parole dans des situations sociales particulières (dans lesquelles il y a une attente de parole, comme à l'école) bien que la personne souffrante parle dans d'autres situations ;
  • le trouble interfère avec la réussite scolaire ou professionnelle, ou avec la communication sociale ;
  • la durée du trouble est d'au moins 1 mois (ce n'est pas restreint au premier mois d'école) ;
  • l'impossibilité de parler n'est pas due à un manque de connaissance dans la langue ou de confort avec la langue parlée dans la situation sociale ;
  • le trouble n’est pas mieux expliqué par un trouble de la communication (bégaiement, etc.) et ne se déclare pas uniquement dans le cadre d’un trouble envahissant du développement (autisme, etc.), de la schizophrénie ou d’une autre psychose.



Surtout chez les jeunes enfants, le mutisme sélectif est parfois confondu avec un trouble du spectre autistique (comprend notamment l'autisme), en particulier si l'enfant agit de manière renfermée en présence du diagnosticien, ce qui peut conduire à un mauvais traitement. Même si les gens autistes peuvent aussi souffrir de mutisme sélectif, ils présentent d'autres comportements (battement de la main, comportement répétitif, isolation sociale même parmi les membres de la famille comme ne pas répondre à son nom) qui les différencient des enfants atteints du mutisme sélectif.
Le mutisme sélectif peut coexister avec, ou peut donner l'impression que l'enfant a un trouble du déficit de l'attention.

Autres symptômes[modifier | modifier le code]




  • Timidité, anxiété sociale, peur de l'embarras social, et/ou de l'isolation sociale et du rejet ;
  • difficulté à maintenir le contact visuel ;
  • expression vide et une réticence au sourire ;
  • mouvements raides et maladroits ;
  • difficulté à exprimer ses sentiments, même à des membres de la famille ;
  • tendance à se faire plus de soucis que la plupart des gens du même âge ;
  • désir de routine et aversion pour le changement ;
  • sensibilité au bruit et à la foule ;
  • humeur changeante ;
  • problèmes de sommeil.



D'un côté positif, beaucoup de souffrants ont3,4[réf. insuffisante] :

  • une intelligence, une perception ou une curiosité au-dessus de la moyenne ;
  • de la créativité et un amour pour l'art ou la musique ;
  • de l'empathie et de la sensibilité pour les pensées et les sentiments des autres ;
  • un fort discernement moral.



Références[modifier | modifier le code]





  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Selective mutism » (voir la liste des auteurs).



Liens externes[modifier | modifier le code]




  • http://ouvrirlavoix.sitego.fr/ [archive] : Portail de l'association Ouvrir La Voix consacré au mutisme sélectif
  • http://www.selectivemutism.org [archive] : Selective Mutism Group - Childhood Anxiety Network
  • http://www.selectivemutismfoundation.org [archive] : une autre association anglophone

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mutisme_s%C3%A9lectif
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 20:15

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  • Mutisme dans le couple : quand le silence fait mal




Mutisme dans le couple : quand le silence fait mal
Croire que le mutisme est simplement une non-communication est une erreur grave. C’est au contraire une communication et elle peut être particulièrement violente au sein d’un couple.  
Isabelle Levert
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Sommaire













  • Un désir de non-relation

  • Une violence sans coups

  • Une diabolisation de l’autre

  • Un dialogue impossible

  • « Est-ce mieux seul ou à deux ? »

  • Au centre : la question de l’engagement














Un désir de non-relation




Les mots se multiplient mais ils tombent dans l’oreille d’un sourd. Il n’écoute rien, ou plutôt que lui-même et donc n’entend pas l’autre. Il s’est positionné secrètement en dehors de la relation, désengagé en fait. Il y a juste derrière le mutisme, dans son sillage, le désir de non-relation. D’ailleurs, poussé dans ses retranchements à dire enfin quelque chose, harcelé, en hurlant, il peut révéler le peu de cas qu’il fait des doléances de l’autre. Un cri strident perfore l’espoir d’une avancée ensemble et percute de plein fouet la confiance donnée à l’autre d’être là pour soi !


A DÉCOUVRIR







Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... Violences-sournoises_medium
Les violences conjugales et familiales se déclinent sous plusieurs formes, qu’Isabelle Levert, psychologue clinicienne et psychothérapeute, décrypte dans Les violences sournoises dans la famille – De la transmission d’une malédiction à la réparation de soi (Robert Laffont).


Cette boucle interactionnelle se répète quasiment à l’identique jusqu’à ce que la relation se déséquilibre dangereusement, provoquant une crise plus importante (en intensité et en durée) que les autres. Face au mutisme, l’autre finit par douter de la réciprocité des sentiments d’amour. En effet, est-il possible d’aimer et de le laisser dans la souffrance sans réagir, sans intervenir, sans réaffirmer l’importance qu’il a dans sa vie ? De déception en déception, les attentes se chargent de scepticisme, le doute se transforme en conviction de n’être rien pour lui.




Une violence sans coups




Le mutisme est une violence sans coups mais qui brise au-dedans, sans même ouvrir la bouche, mais qui à force de nier l’attachement fauche les jambes et coupe tout élan dans un vacarme intérieur assourdissant. Il laisse toute la place aux fantasmes, de l’un et de l’autre. Et pour l’autre, fantasmes pas si fantasques que cela puisqu’ils germent à partir de faits significatifs d’insignifiance. Le mutique peut même partir pendant qu’on lui parle, sans dire ni où il va ni quand il revient. Ultime provocation que de planter l’autre avec son discours qui se mue immédiatement en boule au travers de la gorge. Estomaqué, sonné, il est submergé d’émotions et de pensées, contradictoires, confuses, douloureuses, qui se heurtent les unes contre les autres dans la tête.


À chaque nouvelle scène, elles s’estompent plus lentement, plus difficilement. Il faut dire que le mutique ne dit rien qui permettrait de les remplacer par de plus heureuses.




Une diabolisation de l’autre




Dans l’espace immense du non-dit, arrachés au mutique qui les lâche comme une grenade, les mots de désamour, les seuls dégoupillés, résonnent sans autre écho qu’eux-mêmes. L’autre ne peut pas les oublier, ces mots réitérés déjà plusieurs fois en dépit de leur brûlure, soit parce qu’ils sont la vérité finale du mutique, soit parce qu’il se sert de leur atrocité comme d’un bâillon. Seul lui importe leur pouvoir de réduire l’autre au silence. Ces mots le tétanisent. Petit à petit, ils insèrent la peur au centre du cœur. Et quand il cherche à être rassuré, il n’obtient au mieux qu’un maigre « je ne sais pas » qui accentue encore le fait que rien ne fait sens, que le mutique est par avance convaincu d’avoir raison de se taire. Un filtre tronque toutes les perceptions ; il a pour nom : diabolisation.
L’autre entend ce que le taiseux ne dit pas, il ressent ses pensées, souvent. C’est assez facile. Les yeux se détournent, les réponses sont laconiques… L’inconscient reçoit les messages du corps. Lassitude pour l’un, impuissance pour l’autre, encamisolé dans les hantises, mis dans le même sac que ses congénères. Les phrases qui commencent par « vous, les gonzesses (les mecs, les ados, etc)… » sont révélatrices de stéréotypes, de réduction de la personne à une classe, de décontextualisations et de généralisations hâtives. Quand elle résiste contre cette perte d’unicité, ses réactions sont à nouveau isolées de ce qui les précède et jugées incongrues.
L’un se déresponsabilise de l’évolution désastreuse de l’interaction et l’autre retrace encore et encore l’historique pour recadrer les choses. Vainement. Le mutique en profite pour requalifier son attitude en trêve, arrêt des hostilités qu’il décide unilatéralement. Il se plaint des longues litanies de l’autre, mais ne lui donne jamais le sentiment d’être compris.
Un dialogue impossible
Pourtant, dans un couple, les désaccords sont inévitables. On doit pouvoir en parler, échanger les points de vue, réfléchir aux arguments ou aux objections, établir des compromis. Rien de tel avec un mutique barricadé dans sa subjectivité. Ce ne sont que des concessions qui l’incitent à se cloîtrer de plus en plus. L’autre ressent cela comme une insuffisance d’amour, sans quoi il lui concéderait du temps, de l’investissement et de l’importance.

A DÉCOUVRIR


Le respect dans le couple
Nous avons tous ou presque nos petits moments peu glorieux vis-à-vis de notre partenaire. Parfois, cela va plus loin, et le manque de respect claque comme un coup de fouet. De la banale distraction au mépris humiliant, ces marques laissent toujours des traces. Pourquoi les subit-on ? Comment leur faire barrage ?
Il arrive aussi qu’il remette la relation en question, creusant ainsi l’insécurité affective, ou alors qu’il fournisse des efforts inutiles sans répondre aux besoins. À la suite, une baisse de moral, un oubli… tout prend la couleur du manque d’attrait. L’autre navigue entre le chagrin, l’angoisse, la révolte et les revendications tandis que le mutique se réfugie dans la sinistre pensée que la vie de famille ne lui convient pas.

« Est-ce mieux seul ou à deux ? »


Le conjoint parvient péniblement à la conclusion qu’une question existentielle n’a pas été réglée par son partenaire : « Est-ce mieux seul ou à deux ? » et qu’elle ne peut pas l’être en deux coups de cuillère à pot mais il n’a pas le courage de s’éloigner pour qu’il ait à se positionner. À intervalles réguliers, elle revient sur le tapis, lancinante. Elle taraude l’un et mine l’autre. Obsédante, elle occupe toute la place et fait obstacle à l’intimité et au dialogue. Elle ruine l’harmonie tant qu’elle n’a pas de réponse arrêtée une fois pour toutes.
Il ne peut pas cohabiter avec elle, qui se love entre eux. Rien que de sentir ce danger, là, dans les parages, toutes les plaies se rouvrent. Il sait qu’il ne compte plus quand l’autre danse avec ses doutes. Ils l’ensorcellent et effacent tous les charmes de la vie à deux. Cette question, du simple fait qu’il se la pose de façon récurrente, le convie à des noces avec la solitude. S’il rompt ses vœux, ce sera pour rejouer le même théâtre… un peu plus tard, ailleurs. Chaque fois qu’elle sonne à la porte, il s’empresse de lui ouvrir. De n’avoir pas reçu de réponse définitive, elle revient sans qu’il découvre les véritables raisons de sa venue incessante : son infidélité à l’amour dans lequel il ne s’engage pas.
Au centre : la question de l’engagement
Les reproches non formulés à voix haute sont une toxine dont on ne peut pas se défendre. Sans doute le mutique n’a-t-il pas conscience qu’ils tuent et que de ne pas les mettre au débat, ils le rongent. Souvent, la relation est mise au rebut et avec elle, le conjoint.
La problématique du mutisme soulève la question de l’engagement. Quiconque pour s’épanouir dans une relation a besoin que l’autre l’inscrive lui aussi dans la continuité, qu’il s’ouvre, donne accès à son intimité psychique et pas seulement physique. De cheminer ensemble, désireux d’avancer main dans la main – d’un désir sans défaillance –, l’un et l’autre peuvent aller, parce que confiants, au-delà d’eux-mêmes et dans des contrées inconnues.
Le mutisme traduit l’ambiguïté d’un ni avec ni sans. Je suis là sans être là pour toi. Je ne suis vraiment ni avec toi ni sans toi.
http://www.psychologies.com/Couple/Crises-Divorce/Conflits/Articles-et-Dossiers/Mutisme-dans-le-couple-quand-le-silence-fait-mal/11
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 20:16

« De la timidité au mutisme sélectif… » Eric Uyttebrouck 
1. Comprendre le mutisme sélectif Qu’est- ce que le mutisme sélectif ? Selon le DSM IV révisé, le mutisme sélectif se définit par les critères diagnostiques suivants : A. Incapacité régulière à parler dans certaines situations alors que l’enfant parle normalement dans d’autres situations. B. Le trouble interfère avec la vie scolaire ou sociale C. Le trouble dure depuis au moins 1 mois (pas seulement le 1er mois à l’école) D. L’incapacité à parler n’est pas liée à un défaut de connaissance ou de maniement de la langue E. L’incapacité à parler n’est pas expliquée par un trouble de la communication comme le bégaiement ou d’autres troubles mentaux tels que l’autisme. La plupart des spécialistes le rangent parmi les troubles anxieux. Certains y voient une forme particulière de phobie sociale. En pratique : Un enfant mutique ne parle que dans les situations où il se sent suffisamment en confiance ; dans les autres situations sociales, il se tait. Cela ne dépend pas du nombre de personnes présentes, de qui elles sont, du lieu, des circonstances, mais de tout cela à la fois. Le mutisme sélectif est un type particulier de phobie. Il est involontaire, irrationnel, puissant et difficile à vaincre. La personne veut parler mais n’y arrive pas. Quand la personne parle-t-elle et quand ne parle-t-elle pas ? Plusieurs variables entrent en compte. Tout d’abord, la familiarité avec la personne présente. Il est plus facile de parler avec une personne familière qu’avec une personne inconnue. Par contre, il est également souvent plus facile de parler avec une personne inconnue qu’avec une personne moyennement familière et qui connaît donc l’enfant dans son mutisme. Autre variable, le nombre de personnes présentes et le fait de pouvoir être entendu par ces autres personnes ce qui dépend du lieu et du bruit de fond. Le lieu et la pression ressentie par l’enfant (risque de dire une bêtise, attente d’une réponse rapide, crainte de la réaction d’autrui, fait d’être observé) jouent aussi un rôle Enfin, la nature de la production verbale entre également en compte. S’agit-il de donner une simple réponse ou de prendre l’initiative de parler ? Quel est le niveau d’articulation, d’effort physique et de volume requis ? Enfin cela peut varier en fonction de la complexité linguistique ou de la longueur de la phrase. Quels sont les causes du mutisme sélectif ? Les causes sont complexes. C’est une combinaison probable de facteurs génétiques et environnementaux. Les parents des enfants mutiques ont souvent une histoire de timidité, d’anxiété, de phobie sociale ou de mutisme sélectif. Par contre, l’origine traumatique et le dysfonctionnement familial sont aujourd’hui des explications écartées. Naissance du problème L’enfant se retrouve face à une situation sociale qui provoque de l’anxiété chez lui. Il se réfugie dans le silence. Son anxiété diminue. La prochaine fois, l’enfant est plus susceptible de se taire. Prévalence Le mutisme sélectif touche environ 7 enfants sur 1000 mais on estime qu’il est largement sous-diagnostiqué. La prévalence est légèrement plus élevée chez les filles que chez les garçons mais nettement plus élevée chez les enfants immigrants ou bilingues. Déclenchement Habituellement, le mutisme sélectif se déclenche vers 5 ans. Il est souvent insidieux parce que l’enfant est vu comme particulièrement timide. Généralement, la première consultation à lieu plusieurs années plus tard. Un an est souvent perdu entre la première consultation et le moment où le diagnostic est posé. Evolution Une évolution positive est fréquente mais certains enfants restent mutiques en secondaire et un certain nombre d’adultes demeurent atteints et vivent dans une souffrance importante. Les adultes ayant souffert de mutisme sélectif pendant l’enfance, sont plus sujets aux phobies. Plus le problème est traité tôt, meilleurs sont les pronostics. Une prise en charge précoce est donc recommandée. Problèmes fréquents  Pour les parents Il est difficile de réaliser et d’accepter le problème. Ils ont tendance à penser qu’il s’agit de timidité et que « cela va passer ». Ils rencontrent également des difficultés à trouver une aide adéquate des professionnels. Ils doivent souvent faire face à l’incompréhension de l’entourage et à un manque de soutien voir à l’hostilité d’acteurs-clés dans la vie de l’enfant.  Pour les enseignants Ils ignorent ce qu’est ce trouble. Ils éprouvent un malaise et se demandent ce qu’ils font mal. Ils ressentent du découragement lorsqu’ils essaient d’aider l’enfant face à l’évolution très lente et cela pose problème pour certaines activités comme la lecture. Stimulus (situation sociale) Anxiété Fuite (silence) Baisse de l’anxiété Renforcement négatif 2. Agir pour aider l’enfant A. Diagnostic et évaluation Il existe un questionnaire d’évaluation du mutisme sélectif. On peut en trouver la traduction française sur le site Internet de l’association « Ouvrir la voix ». http://www.ouvrirlavoix.org Ce n’est peut-être pas du mutisme sélectif si l’enfant… o Ne parle dans aucune situation o N’a jamais développé un langage structuré en famille o Présente des caractéristiques anormales de la parole et du langage comme des modes d’intonation singuliers, même quand il est détendu o Parle peu à la maison comme à l’école o Parle moins à la maison qu’à l’école o Montre des habitudes de prise de parole inconsistantes, comme par exemple le fait de parler avec l’enseignant certains jours mais pas d’autres. o S’est arrêter subitement de parler (mutisme traumatique ?) o A des difficultés d’apprentissage profondes o A une adhérence compulsive aux détails mineurs des habitudes du quotidien à la maison et à l’école. Erreurs fréquentes de diagnostic Le mutisme sélectif est parfois confondu avec des troubles autistiques, de l’opposition, de l’anxiété de séparation, une phobie scolaire, un traumatisme, un secret de famille, … Troubles associés Une majorité d’enfants souffrant de mutisme sélectif souffrent aussi de phobie sociale et de timidité. Environ un tiers d’enfants mutiques vont également souffrir de phobie simple et/ou de troubles du sommeil. Les problèmes de langage ne favorisent pas l’apparition du mutisme sélectif mais un enfant mutique qui souffre aussi de problèmes de langage va être renforcé dans son mutisme. Les enfants mutiques ne se distinguent pas des autres en ce qui concerne leur capacité à communiquer (non verbal), leur intelligence et leurs résultats scolaires. Les enfants mutiques sont souvent moins affectés par des problèmes d’opposition ou d’attention. Ils font généralement preuve d’une grande motivation à comprendre parce qu’il est très difficile pour eux de poser des questions et de demander une nouvelle explication. Conseils pratiques Il est utile dans un premier temps de rencontrer les parents seuls. Idéalement, on peut ensuite introduire l’enfant par « sliding in» (technique afin d’introduire une nouvelle personne en douceur dans une communication qui fonctionne déjà). Il est plus que déconseillé de « forcer » l’enfant à parler. Il est également préférable d’être à côté de lui plutôt qu’en face et ce afin d’éviter trop de contact visuel. Il est conseillé de privilégier le jeu ou l’activité physique et les tests non verbaux. B. Créer le bon environnement A la maison : Il est important pour les parents de ne pas mettre trop de pression à l’enfant pour qu’il parle mais de garder malgré tout des attentes par rapport à la parole afin de ne pas laisser l’enfant dans sa zone de confort. Il est tentant pour les parents de répondre à la place de l’enfant lorsque celui-ci se tait. Ils peuvent appliquer la règle des 5 secondes. Ils lui laissent ainsi l’occasion de répondre sans pour autant que le silence ne s’éternise et que l’anxiété de l’enfant ne grandisse. L’isolement familial peut se révéler être un frein par rapport à l’évolution de l’enfant. Il est important pour lui qu’il ait des modèles de communication. Les parents doivent également faire attention à ne pas communiquer leur anxiété vis-à- vis du problème à l’enfant. Parler à l’enfant de son mutisme est essentiel. Il ne faut pas lui dire qu’il est timide, le mutisme sélectif n’est pas un trait de sa personnalité. Il a des difficultés mais qui peuvent s’arranger. Voici quelques messages clés : - « Nous comprenons ton angoisse » - « Plein de gens ont peur de plein de choses » - « Nous allons t’aider » - « La progression se fera à ton rythme, personne ne t’obligera à parler » Il est essentiel d’expliquer à la famille, aux amis, à l’entourage et à l’école (enseignants, direction) que le mutisme sélectif est une phobie et non un caprice, de la manipulation, de l’opposition, … A l’école : Les difficultés à l’école viennent notamment du fait que l’enfant se retrouve dans un groupe où ils sont nombreux et s’il y a une seule personne à laquelle l’enfant ne parle pas dans le groupe, il se taira. Les enfants mutiques sont souvent confrontés aux moqueries et bien sûr ils n’iront pas se plaindre. Ils peuvent également être victimes d’un isolement social. Les autres enfants se détachent d’eux ce qui ne facilite évidemment pas leur sortie du mutisme. L’école est en général le point central du blocage donc toute intervention réussie doit passer par l’école d’où l’importance de l’impliquer afin de prévoir une action dans la durée et de s’entendre sur celle-ci. Il est important d’encourager toute forme de communication même non verbale. Permettre à l’enfant de disposer de cartes qu’il pourra montrer afin d’exprimer ses besoins (se plaindre d’une douleur, aller aux toilettes, se plaindre de quelqu’un qui l’embête, …). Pour l’oral, notamment dans le cadre d’exercices de lecture, les parents peuvent enregistrer l’enfant à la maison, si celui-ci accepte. L’enseignant peut parler de la difficulté aux autres enfants. C. Intervention Il faut briser le cercle vicieux : Stimulus (situation sociale) Anxiété (modérée) Prise de risque Joie, fierté Renforcement positif Il ne faut surtout pas forcer l’enfant à parler ce qui provoquerait un renforcement négatif et l’enfant serait encore plus anxieux la prochaine fois. Pour amener l’enfant à une anxiété modérée, on utilise le principe de la falaise/l’escalier. La falaise suggère qu’on demande à l’enfant de passer du silence à la parole comme on gravit une falaise, c'est-à-dire en une seule fois. Tandis que l’escalier signifie qu’on découpe la difficulté en étape, telles des marches, d’autant plus petites que l’enfant est anxieux. L’enfant monte l’escalier une marche à la fois. A chaque fois, qu’il aura réussi une étape, il éprouvera de la joie et de la fierté qui vont la fois suivante diminuer son anxiété et favoriser sa prise de risque. Différentes techniques sont possibles : Le tableau des progrès : Celui-ci reprend diverses personnes de l’entourage de l’enfant (papa, maman, famille, baby-sitter, instituteur, camarade de classe, marchand de glace, …) et différents lieux (maison, supermarché, restaurant, grille de l’école, cour de l’école, classe, …). Ceux-ci sont croisés. Par exemple : l’enfant est avec sa maman devant la grille de l’école. Des objectifs sont fixés avec l’enfant et les étapes sont franchies une à une pour chaque situation. Celles-ci sont découpées comme suit pour chaque lieu et personne différente : absence de coopération de l’enfant, coopération, communication non sonore (hochement de tête, geste), communication non verbale sonore (par exemple : taper une fois sur la table pour dire « oui »), communication sonore verbale (par exemple : le son « i »), un mot, une phrase, le parler normal. A chaque étape franchie, une croix est faite dans le tableau, ce qui rassure l’enfant. Le « Sliding in » « To slide in » signifie « se glisser à l’intérieur ». L’idée de base est de « faire glisser très très progressivement, une personne étrangère dans la conversation entre l’enfant et une personne en laquelle il a confiance ». Par exemple, si l’école coopère, l’enfant est seul dans sa classe avec sa maman. Ils comptent de manière alternée (récitent les jours de la semaine alternativement, …). L’instituteur est à l’autre bout du couloir ou de l’école suivant l’anxiété de l’enfant. Très progressivement, il va se rapprocher jusqu’à entrouvrir la porte, entrer dans la classe sans regarder l’enfant et en faisant semblant d’être occupé à une autre tâche. Finalement, il sera inclus dans le comptage alternatif. Puis la maman se retirera du comptage alternatif. En règle générale, si l’enfant arrive à faire entendre sa voix une fois, la personne est alors dans son cercle de confiance et l’enfant pourra lui parler normalement. Cette personne pourra ensuite aider à introduire d’autres personnes dans le cercle de confiance de l’enfant. Lorsque l’enfant est petit cette technique se fera sans lui expliquer (« sliding in » informel). Par exemple, à la crèche, la maman jouera avec lui jusqu’à ce que la puéricultrice se mêle au jeu. Lorsque l’enfant est un peu plus grand, il faut lui expliquer qu’on va l’aider à communiquer ou à se sentir mieux à l’école (« sliding in » formel). Ces techniques prennent du temps et se réalisent petit à petit. La fréquence des « exercices » est plus importante que la durée. On peut comparer le mutisme sélectif à un mur de briques. En enlevant les briques une par une, le mur finit par s’effondrer et l’enfant réussi à retrouver l’usage de la parole. Il sera plus facile pour lui de parler normalement dans de nouveaux lieux que dans les milieux qui l’ont connu mutique. Il faudra donc continuer le travail dans ces milieux.
http://www.provincedeliege.be/sites/default/files/media/6800/Uyttebrouck-mutisme%20s%C3%A9lectif-27-10-11.pdf
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 20:17

Le mutisme sélectif
12 Décembre 2013
D'après Rudy Simone, auteur du livre L'Asperger au féminin « Le mutisme sélectif est la conséquence d’une forte anxiété sociale, une manifestation verbale de notre réaction à tout contact social, semblable à celle du cerf pris dans la lumière des phares. Là où les neurotypiques se sentent en sécurité entourés par un grand nombre d’individus, nous (aspergers) nous sentons menacés »
Marie Josée Cordeau explique des ressentis qui font fortement écho en moi.... :
"Je vais vite me sentir surchargée par tous ces stimuli qui m’agressent sans que je puisse les ignorer. Par exemple, lors d’une rencontre sociale : s’il y a trois personnes à ma gauche qui parlent de leur dernier voyage à Punta Cana, je comprends toute leur conversation, puis à ma droite, je capte simultanément la totalité de la conversation d’un autre petit groupe qui discute des premiers pas du petit dernier. Puis aussi tout le reste : le murmure général des autres conversations plus lointaines et plus basses, la musique, un objet qu’on échappe en lançant une exclamation de surprise, des pas qui approchent, des éclats de rire soudains et des voix qui accentuent quelques mots. Dans ce brouhaha général, j’échappe le fil de conversation avec la personne devant moi. Je ne l’entends pas plus fort que les autres bruits et elle s’y dissout. En fait, je dois mettre une énergie titanesque pour continuer de suivre sa conversation. Et cette énergie me rend anxieuse et physiquement épuisée au point d’effondrement.
Immanquablement tous ces bruits, toute cette agitation des gens qui passent devant moi, les enfants qui jouent, je vais me sentir avec un vertige. Je manque d’air, mon ventre se crispe et j’ai une envie criante de hurler et de partir en courant. Je finis même par avoir des tremblements et des claquements de dents. Mais je reste là, je fige, avec mon sourire idiot sur le visage et ce sourire s’estompe de plus en plus, en peu de temps. Mais du dehors, c’est juste une fille peut être gênée, peut-être snob qui ne réagit plus et qui vous ennuie. Moi, j’ai envie de m’effondrer, parce que dans tout ce chahut, je vois pourtant votre incompréhension face à mon absence de réaction. Et j’en souffre énormément. Je suis tout à fait consciente.
Avec le cumulatif de tous ces stimuli, je deviens vite en surcharge. Je me sens m’enfoncer dans un brouillard qui s’épaissit. Le phénomène commence à être documenté en anglais : le « glass wall phenomenon ». À chaque addition de stimuli et de nombre d’individu, je m’enfonce un peu plus. Les bruits sont de moins en moins distincts et je suis k.o. J’ai beau lutter, je ne parviens pas à faire semblant, à converser malgré tout. Il n’y a plus rien, rien qu’un genre de néant intellectuel ponctué de malaises physiques intenses, puis une sensation de détachement, d’un nuage de brume qui s’épaissit."
Voir l'article complet sur le blog de Marie Josée Cordeau.
En ce qui me concerne, je crois que c'est effectivement un trop plein, d'émotions, de sensations, de stimulis, que je n'arrive pas à gérer, qui font que mon "système se bloque". Alors je me "ferme", je ne suis juste plus capable, ni de recevoir, ni d'émettre, des informations. Dans ce cas, j'ai juste besoin de me retrouver dans ma bulle pour sortir petit à petit de cet état mutique et retrouver mes esprits.
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 20:17

Comment casser la routine pour nourrir sa créativité



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 Par Marie-Madeleine Sève, publié le 19/12/2016 à 07:02






Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... Creativite-cerveau-lentreprise-tete_5765865
Les habitudes, les rituels figés, les réflexes anesthésient pour la créativité.
 
Getty Images/Ikon Images

Non, la sclérose à votre poste de travail n'est pas une fatalité. A tout âge, le cerveau peut se reconfigurer et produire des neurones. Profitez-en pour briser votre train-train quotidien. Vous gagnerez en agilité et en inventivité.






Les habitudes, les rituels figés, les réflexes, sont de véritables anesthésiants pour la créativité. Il faut leur faire lâcher prise, au bureau et ailleurs, pour pousser le cerveau à générer de nouvelles connexions neuronales. Et pour y parvenir, rien de mieux que d'adopter la culture du décalage et de l'expérimentation. Les conseils de Yann Coirault, auteur des "Les cinq clés pour être créatifs au quotidien" (Dunod, 2016), pour s'ouvrir aux suggestions, aux possibles, et bousculer ses idées reçues. 

1. Attribuez aux objets d'autres fonctions






Il s'agit là de titiller le circuit neuronal de l'imagination, celui qui permet de se souvenir ou de prévoir ce qui n'est ni accessible, ni visible, ni disponible, et d'échafauder des hypothèses. Choisissez un objet usuel, un stylo, une chaise, un parapluie et prenez 5 à 10 minutes pour inventer le maximum possible d'utilisations de cet objet. Dans quel univers peut-il avoir un intérêt ? Dans quelles situations ? Avec quels types d'acteurs ? Selon le contexte, le parapluie peut devenir une arme, un récipient, une béquille, une décoration, etc. 











LIRE AUSSI >> Sept citations pour doper ses neurones  
Le plus. En sortant des représentations ordinaires, vous serez plus flexible. Et cela vous aidera à évacuer les a priori sur les capacités de vos collaborateurs, le périmètre d'un dossier, les contours d'une mission. 

2. Ecrivez des mots-clés avant toute recherche




Vous allez activer le réseau neuronal de Salience qui agit comme un filtre entre le conscient et l'inconscient. C'est lui qui nous rend attentif au détail que nous n'avions pas remarqué et qui, d'un coup, apparaît comme évident. Par exemple, si vous souhaitez acquérir une voiture rouge, vous verrez des voitures rouges partout. Avant de trouver un livre en bibliothèque, une information sur internet, notez noir sur blanc, les mots-clés qui s'y rapportent. Relisez cette liste, puis entamez la recherche. Votre cerveau qui l'a enregistrée, portera naturellement votre attention sur ce qui vous intéresse.  
Le plus. Vous irez plus vite. Surtout, vous dénicherez une foule d'autres informations inattendues, pourtant dans le coeur de votre sujet, et qui nourriront votre réflexion. 

3. Fixez des horaires 07/45/52 aux réunions, et inversez le format



Les idées jaillissent de pensées ou d'actes décalés qui stimulent la curiosité, réveillent sa vigilance. Dès lors, brisez la ronde des actes répétitifs ; osez remodeler, changer, tester, en vue de dégourdir vos neurones. Exemple : appliquez aux réunions le principe de la classe inversée. Demandez aux participants de creuser les sujets en amont (comme les élèves avant le cours). Optez aussi pour des horaires atypiques. Au lieu du classique 14h-15h, fixez un début à 14h07 et une fin à 14h52 après 45 minutes d'échange. Ensuite, notez tout ce qu'il s'est passé différemment, tout ce que vous avez remarqué, tout ce qui cela provoque en vous. Les gens étaient à l'heure ? Tous là ? Vous étiez plus attentif, plus productif ? Plus agile, plus souple ? 
LIRE AUSSI >> Sept conseils pour abréger une réunion 
Le plus. Vous gagnerez en efficacité, et en inventivité, avec des inter-réactions plus riches, plus fécondes et pertinentes avec la salle (ou l'équipe). 

4. Variez vos "bonjour" dans les couloirs



Le cerveau aime fonctionner en pilote automatique, alors brisez ce ronron ! Cessez les "Bonjour, ça va ?" qui n'attendent pas de réponse. Redonnez son rôle d'amorce à cette formulation. Rendez-la plus dense, plus invitante. "Bonjour, je suis vraiment heureux de te croiser." Faites allusion à un historique commun. "Bonjour Alain, tu as vu la dernière réponse du client à l'appel d'offres ?" ou à une information que vous partagez, "Bonjour Paul, où en es-tu de ton dossier ?" Si vous ne connaissez pas la personne, interpellez-la sur des choses plus larges (trajet, locaux etc.) A vous d'inventer sur ce principe : commencez votre phrase par l'autre et non par vous.  
LIRE AUSSI >> Dire bonjour, un acte managérial? 
Le plus. Vous changerez de regard sur l'autre. Observez attentivement ce que son visage, son allure, sa posture expriment avant qu'il n'ait parlé ou bougé. Vous en serez plus empathique, plus ouvert à l'altérité. 

5. Corsez la difficulté des tâches anodines (ou pas)



Il s'agit de viser l'expérience optimale ou "flow" (l'état mental atteint lorsque nous sommes plongés dans une activité avec une concentration maximale). Domine alors un sentiment de dépassement de soi. On ne voit plus le temps passer, et le plaisir est extrême. Lancez-vous de micro-défis sur des tâches habituelles. Mettez la barre toujours plus haut : moins de temps, moins de moyen, plus de complexité, plus d'enjeu. Ce qui vous obligera à trouver des solutions nouvelles. Exemple : rédigez un rapport de 4 pages, en 1 heure, pour l'équipe, puis de 2 pages en 30 minutes, pour le n+2, une fiche ultra-synthétique pour le big boss, etc.  
LIRE AUSSI >> Comment vaincre sa timidité au travail ?  
Le plus. Vous allez vous décentrer, diverger, en changeant d'angle de vue et d'angles d'attaque. 
http://lentreprise.lexpress.fr/rh-management/efficacite-personnelle/comment-casser-la-routine-pour-nourrir-sa-creativite_1861264.html
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 20:19

L'approche clinique des enfants précoces, ou le malentendu - Arielle Adda (1991)
Philippe Gouillou - 19 juin 2006
Ce texte est reproduit avec l'autorisation d'Arielle ADDA, qui en conserve le copyright et tous les droits.Les sous-titres ont été ajoutés, et ont pour unique but de rendre plus visuelle la transcription d'un discours.




Arielle ADDA - Juin 1991 - World Council for Gifted and Talented Children




Cette formule recouvre un certain nombre d'observations relatives aux enfants précoces, qui ont connu des difficultés particulières pendant leur développement. Je vais décrire ici le mécanisme du cercle vicieux qui provoque des catastrophes en séries, et qui met en évidence la spécificité de ces enfants : il s'agit du malentendu, qui peut parfois présider à toutes leurs relations avec le monde extérieur et surtout avec les personnes chargées de l'éducation, de l'enseignement et même des interventions thérapeutiques.
Pour résumer ce qui va suivre, on peut dire qu'existent, d'un côté des enfants qui ne peuvent s'expliquer, ni expliquer leur vécu personnel et de l'autre, des adultes supposés les comprendre, grâce à leur savoir, leur expérience, leur métier, mais qui s'égarent dans de fausses voies, face à ces enfants déroutants.
Une brève analyse des réactions de ces adultes et de leur tendance à voir, en ces enfants, un danger déstabilisateur, illustrera cette étude.


Des enfants inintégrés




Ainsi, on voit arriver en consultation des enfants décrits comme "difficiles, ayant rencontré très tôt des problèmes d'intégration scolaire", conduits par des parents sourdement inquiets et surtout exaspérés, ne sachant s'ils doivent s'en prendre aux "institutions" en général, parce qu'elles n'ont pas su comprendre leur enfant, ou bien à l'enfant lui-même, qui n'est pas comme les autres, sans que cette différence puisse être clairement explicitée.
Parfois, ces enfants, déjà renvoyés de plusieurs écoles, sont pris à contrecoeur par des professeurs, forcés de les accepter, mais rebutés à l'avance par la description qui leur avait été donnée de ces élèves bizarres, capables de perturber une classe entière, et d'autant plus agaçants qu'ils avaient laissé espérer qu'ils seraient des élèves vivants et rapides, bon moteur pour une classe. Cet espoir déçu accroît encore la rancune des adultes, qui ont vaguement l'impression d'avoir été manipulés, voir floués, et sûrement mis en question dans l'exercice de leur métier.
Les descriptions données de ce type d'enfant se répètent inlassablement : paresseux, perturbateur, agité, incapable de s'intégrer, il ne joue pas avec les autres, ou bien il choisit les plus mauvais éléments, rêveur, "ailleurs", vexant finalement pour un professeur qui veut intéresser ses élèves. Ces portraits laissent souvent percer une agressivité violente à l'égard de cet enfant différent.
Devant cette attitude, le Directeur d'Ecole, consciencieux et soucieux de l'équilibre de ses professeurs comme de la bonne marche de ses classes, expose objectivement la situation aux parents et leur conseille d'aller voir un spécialiste, qui saura donner un avis autorisé. Affolés à l'idée que leur enfant n'est pas normal, qu'il risque en permanence le renvoi s'il ne s'amende pas, et que se dessine déjà pour lui un avenir des plus sombres, puisque si jeune il est déjà si différent, les parents vont "consulter", en proies à une anxiété qui sera déjà comprise comme le premier symptôme de pathologie.


Le point de départ du processus




Puisque le tableau le plus clair est celui décrit par l'école et que les précisions ajoutées par les parents le compliquent et l'obscurcissent au lieu de le clarifier, il ne reste qu'à traquer "l'anormalité" et à s'y attaquer.
Nous nous trouvons là au point de départ du processus qui va entraîner tous les protagonistes dans une série d'actions totalement inefficaces, car fondées sur un malentendu capital.
En effet cet enfant semble un peu différent, mais on va étudier son cas, l'aider à s'adapter, puisqu'il est considéré comme "hors-norme", ce qui n'est pas très éloigné de "l'anormal".
Je veux pour preuve de cette idée préalable, le déroulement des examens psychologiques subis en générale par ces enfants. Puisqu'ils ont réussi avec succès les tests scolaires et qu'ils sont manifestement intelligents, on ne pratique pas de test de QI. En revanche, on leur fait passer un Rorschach, toujours délicat à manier avec un jeune enfant, et qui devrait seulement, en principe, contribuer à l'établissement d'un diagnostic, dans un protocole plus complet. Le simple fait de se contenter d'un Rorschach, au lieu de recourir à une batterie plus complète de tests, peut être considéré comme l'élément premier du malentendu : le Rorschach suppose souvent une pathologie qu'il convient de mettre au jour, et il arrive qu'une imagination débordante, tout comme une inhibition totale, peuvent être interprétés de façon très négative.


Un seul symptôme




Parfois on ne s'accorde plus qu'à un seul symptôme, quand il est plus marquant et plus aisé à diagnostiquer, par exemple les difficultés graphiques, si fréquentes chez les enfants précoces. On entreprend alors une rééducation psychomotrice, qui améliore un peu la situation, parce qu'elle permet d'établir une relation privilégiée entre un enfant, en effet mortifié de sa maladresse motrice, et un adulte à l'écoute. Le malentendu porte sur l'interprétation de ce symptôme, compris comme un vague malaise, ou comme un réel retard moteur, qu'il faut donc combler. On ne cherche pas à savoir pourquoi un enfant si vif d'esprit devient si maladroit, un crayon à la main : ce signe banal, qui ne fait que marquer le décalage entre la rapidité d'esprit et l'exécution par une main encore enfantine, exaspérante de lenteur pour une pensée si véloce, devient le symptôme majeur, dramatiquement rebelle à la thérapie, et cet enfant un peu anxieux finit par voir, dans ses cahiers salis, un reflet du désordre de son esprit.
En mettant l'accent sur un seul signe, sans s'interroger sur son origine, on enkyste un problème, et ce qui n'était qu'un décalage dans la maturation générale devient un trouble important, qui prend la première place et occulte tous les points positifs. Les pages à recopier, les mauvaises notes qui sanctionnent la négligence, alors que le devoir était juste, réduisent l'élève à cette seule définition de saleté. Honteux et fâché, le maladroit multiplie les tâches, fait dévier les traits accumule les ratures, autant pour marquer sa révolte que pour faire comprendre quelle tension le tourmente.


Le problème, c'est la solution




Mais c'est quand une psychothérapie est entreprise que peut parfois s'amorcer un immense malentendu, qui finit par devenir le sujet principal de travail, à mesure que se déroulent les séances.
L'enfant aborde cette thérapie avec une image déformée de lui-même ; elle s'est construite à partir des adjectifs qui le qualifiaient et qu'il refuse de reconnaître, mais il est totalement impuissant à offrir en réponse une image plus conforme à ce qu'il ressent. Lui manquent les mots, les concepts même qui pourraient le définir ; ce ne sont, pour le moment , que d'obscurs sentiments, de souterrains cheminements de pensée qui n'ont pas encore affronté l'épreuve du jour et de la réalité. Ses quelques tentatives d'idées originales, d'humour, de créations fantastiques, n'ont recueilli que du mépris ou des moqueries chez ses camarades si sereins. Les parents admirent parfois cette jaillissante créativité, mais l'approbation sociale revêt plus d'importance pour un enfant que celle de ses parents, qu'il juge peu objectifs à son égard ; il veut être comme tout le monde et non un prodige solitaire.
C'est donc empli d'espoir que l'enfant "à problème" aborde cette situation nouvelle, dont on lui a dit qu'elle le sortirait de tous ses désarrois. Il va pouvoir s'exprimer librement et être compris comme il ne l'a jamais été.
Naturellement certaines thérapies aident merveilleusement l'enfant à se réconcilier avec lui-même et avec le monde, mais d'autres n'évoluent pas de façon significative et se terminent par l'épuisement, ou seulement la lassitude, des protagonistes.


Le thérapeute veille




Alors l'enfant retrouve la prudence qu'il avait espéré pouvoir abandonner. Il avait été vital pour lui d'apprendre à se préserver de toutes les attaques quotidiennes et il prend vite conscience que la méthode réparatrice qu'on lui propose ne lui convient pas, mail il voudrait, dans cette relation privilégiée, être accepté, aimé, quitte à ne pas être compris. Il commence donc à élaborer un système de défense, à l'image de celui qu'il utilise ailleurs, système bien mis au point et réussi, comme tout ce qu'il fait, du moment qu'il y consacre le temps nécessaire.
Comment cet enfant dont l'expérience est si courte, pourrait-il exprimer un malaise indéfinissable, le sentiment d'une différence aux contours si imprécis, un décalage impossible à cerner, une pensée plus rapide, plus vagabonde et plus aisément abstraite, une appréhension plus exhaustive, un champ d'investigation plus large... C'est dans tous ces "plus" que réside l'impalpable différence.
Il a compris qu'il doit parler et il espère qu'un jour cette écoute si attentive portera ses fruits et qu'il saura comprendre le pourquoi de son indicible souffrance.
Le thérapeute veille et attend l'étincelle qui lui fera dire "ah oui, bien sûr !". Jusque-là il doit se contenter d'accompagner son jeune patient dans un passage particulièrement périlleux de son existence, mais un lent engourdissement peut gagner les acteurs : parents, enseignants et thérapeutes mêmes.
L'enseignant se sent soulagé de savoir cet enfant si difficile dans les mains d'un spécialiste, il peut gérer le quotidien, sans tout remettre en question. Les parents suivent les conseils des pédagogues, ils accompagnent ponctuellement leur enfant à ses séances et font taire la voix ténue qui leur suggère que ce n'est peut-être pas tout à fait la bonne solution ; d'ailleurs ils n'en voient pas d'autre.


Une imagination trop riche




Je disais que l'enfant désire être accepté, apprécié et, plus que tout, aimé. Son système de défense, qui se consolide à mesure que le temps passe, lui permet plus d'audace dans sa conduite. Il a bien remarqué que ses cauchemars intéressaient cet adulte attentif et il est enchanté de lui faire plaisir, et de s'offrir en même temps une petite récréation, en évoquant les plus horribles monstres venus troubler ses nuits, il en rajoute, sans imaginer les conclusions qu'on tirera de ses joyeuses élucubrations.
S'il préfère s'en tenir au registre familial, il raconte combien il aime sa mère, ou son père, et comme il est jaloux de son rival. Même si ces thèmes n'ont pas été choisis au hasard par l'enfant, la façon dont il en parle, souvent provocatrice sans y paraître, finit par l'enfermer complètement. Son imagination, stimulée par une situation propice, déborde au point que le thérapeute inquiet commence à voir dans ce discours des éléments un peu discordants, et même nettement psychotiques. J'ai vu des enfants, pleins de charme et d'un humour décapant, devenus, par un enchaînement mal maîtrisé, des manipulateurs si adroits qu'on avait conclu à une psychose ou à un état prépsychotique grave. Un si profond malentendu ne peut, en aucune façon, aider l'enfant à trouver le chemin de la connaissance de lui-même.


Qui finit par le piéger




Au-delà de ce système de défense, si efficace dans son rôle protecteur, la personnalité de l'enfant s'étiole et s'étouffe, accablée par cet amas de fantasmes qui ont été pris au sérieux. On pense à ces masques effrayants qui déguisent à la perfection leur porteur, mais, ici, l'enfant peut devenir prisonnier de sa fiction et il comprend de moins en moins quelle est sa situation et pourquoi il n'en va pas avec lui comme avec ses camarades, qui ignorent ces tourments.
Il a voulu plaire, se montrer intéressant, et il s'est coupé encore davantage du cours ordinaire de la vie enfantine, piégé par ses défenses trop efficaces, par son imagination trop riche. Il s'éloigne encore plus des critères qui lui auraient permis de savoir s'il restait dans la norme, quand il se livrait avec tant de bonheur à ses fantasmes, dans un lieu où il n'encourrait ni jugement ni sanction, mais il avait espéré être enfin compris. Se rebeller ouvertement et franchement aggrave sa situation, comme ce petit garçon qui, à bout de patience après deux ans de thérapie, s'est décidé à reprocher à sa thérapeute de vouloir réduire sa personnalité et a refusé de continuer ce jeu inutile. Il n'a pas tardé à être renvoyé de son école, qui le jugeait vraiment trop impossible.
Dans pareil cas, l'origine du malaise de l'enfant est complètement niée et méconnue, mais, à défaut d'une évaluation du niveau intellectuel qui fournirait un élément objectif d'appréciation, on s'appuie sur ce malaise, renvoyé à l'adulte comme une interrogation, alors que c'est un appel au secours, dont la détresse est prise pour une mise en question de l'adulte.
"Comme c'est intéressant ce que vous dites là !" remarque sobrement une thérapeute, en apprenant que l'enfant qu'elle a suivi plusieurs années pour ses difficultés d'intégration scolaire avait un QI de 155, "mais cela ne change rien à son problème". En réalité, s'il avait seulement sauté une classe, il se serait moins ennuyé dans cette école où il avait une réputation de terreur.
Dans certaines écoles, du reste, des enfants charmants se font férocement tabasser à la sortie des classes, parce qu'ils sont de trop bons élèves, mais d'autant plus vulnérables qu'ils sont souvent aussi les plus jeunes. Pour se défendre, ils en sont réduits à ajouter des fautes à leurs devoirs. C'est à ce prix qu'ils peuvent conserver des amis, et une bonne image sociale ; sinon, ils sont considérés comme des provocateurs à soigner d'urgence pour leurs difficultés d'intégration sociale.
Cette désinformation a des effets pervers ; par exemple, des professeurs et des médecins considèrent qu'un enfant est sans doute un surdoué, quand il présente des difficultés de comportement dont l'origine n'est pas évidente.
A la suite de toutes ces explications et justifications de la société éducatrice, il ne reste qu'un enfant qui souffre, sans pouvoir nommer sa souffrance, qui se replie sui lui-même, tout en refusant de se reconnaître dans cette image de déviant qu'on lui renvoie.


Le deuil




Le malentendu va se poursuivre et l'enfant peut s'endormir, pour sa vie entière, sur ses potentialités, ou mener une interminable lutte contre ses velléités de rébellion, quand quelques éclats de son génie le trahissent en perçant la grisaille où il doit se maintenir.
Il est maintenant un enfant dépouillé de tout ce qui faisait sa spécificité, comme écorché et laissé ensuite sans protection, n'ayant d'autre ressource que de se faire le plus neutre, le plus insignifiant, le plus invisible possible. Pour se faire accepter, il doit se résoudre à un douloureux renoncement : celui de sa curiosité, qui va rester insatisfaite, de son désir de connaissance, qui sera toujours frustré, de l'exercice de son raisonnement , qui s'avère inutile et qu'il lui faut freiner, de l'exploration des chemins qui mènent à la découverte et qu'il doit ignorer ...
Tous ces deuils sont préférables à un rejet de la part de l'entourage amical et pédagogique.
A partir de ce moment, quand l'enfant s'est soumis à la voix de la sagesse et a accepté de vivre en deuil permanent, il n'est plus rien. On ne peut le définir que par des phrases négatives : il n'est pas audacieux, ni dynamique, il ne désire rien et rien ne l'intéresse, il ne sait pas ce qu'il veut, on ne sait comment lui faire plaisir.
Mais tant de passion contenue finit par une obscure violence qui peut seulement se retourner contre celui qui la possède : un désenchantement qui peut aller jusqu'à la dépression envahit l'enfant précoce. Jugé uniquement sur sa différence, et c'est le résultat final du malentendu.


Les pédagogues




Les pédagogues se confortent par leur expérience pour nier la valeur de ce sur-don. "En 25 ans de carrière, je n'ai pas vu un seul enfant précoce" dit la directrice d'une école où il s'en trouve plusieurs. "Si cet enfant devait sauter une classe, c'est toute la classe qui devrait passer avec lui, d'ailleurs il ne sait pas tout." Il a 8 ans. "En 30 ans je n'ai vu passer qu'un seul surdoué, il était affreux, il savait tout, on ne pouvait rien lui dire". "Mais il n'est pas différent des autres enfants" dit une directrice de maternelle d'un petit garçon de 3 ans et demi qui lisait, écrivait quelques mots, et maniait le concept avec une remarquable aisance, puis elle a suggéré qu'il avait pu apprendre par coeur les tests, ce qui aurait alors supposé une étonnante mémoire.
Sur un autre registre, il a été dit, dans une unité de recherche d'une Faculté : "les enfants surdoués sont souvent psychotiques" ; il ne reste bien alors qu'à gommer cette différence rebelle, conduisant ces enfants sur le chemin de la psychiatrie.
Ce qui était un malentendu devient donc une méconnaissance volontaire et un à priori qu'il n'est pas question de discuter, mais c'est aussi une mise en garde adressée aux parents présomptueux, qui osent demander que leur enfant saute une classe ou entre en Primaire avant l'âge légal. En clair, on leur suggère "vous dites que votre enfant montre des signes de précocité, attention, il faut que vous sachiez où aboutit cette précocité et où vous vous engagez en parlant de son avance intellectuelle, il est seulement différent, mais on peut le soigner".
Une autre façon de nier la précocité consiste à l'assimiler hypocritement au gavage intellectuel que feraient subir des parents trop ambitieux à leur enfant qui préférerait jouer. En effet, la norme scolaire établit que le désir d'entrer dans le domaine du savoir n'existe pas chez un enfant de moins de 6 ans : il a été poussé par ses parents, ou bien ses intérêts sont suspects et fugitifs, il ne fait que copier un aîné ou répondre à une demande de précocité qu'il a cru sentir chez ses parents, il ne veut pas les décevoir, et si les force, pour faire croire qu'il veut lire, écrire, compter, apprentissage d'un ennui mortel pour un enfant qui n'a pas encore atteint 5 ans et 9 mois.
On peut se demander pourquoi notre société conserve une vision aussi partiale, réductrice et égalisatrice, en décidant qu'il est malsain de prêter une attention particulière et favorable aux enfants déviants, en ce sens qu'ils montrent top tôt leur goût pour le savoir. Au mieux, si on lui reconnaît quelque don, on dit qu'on ne va pas encore l'aider, alors qu'il est déjà si bien pourvu, et que, de toutes façons, "il s'en sortira toujours".


L'avenir




La route large qui menait vers un futur brillant et empli de merveilles à découvrir s'est rétrécie, l'avenir est maintenant étriqué pour cet adolescent apathique, qui deviendra un adulte replié sur lui-même, se sentant toujours incompris, échouant misérablement dans tous les domaines, parce qu'il n'aura pas eu le droit de réaliser ses potentialités, pas plus que celui de réussir et d'être heureux.
On peut seulement espérer que son énergie en sommeil finira par se réveiller et le poussera à une salutaire colère : si elle est convenablement dirigée, le malentendu peut être combattu, mais la revanche aura un goût amer, celui des années perdues dans les limbes de la conformité.
De surcroît, cet immense gâchis aura laissé des traces, des qualités qui pouvaient constituer un enrichissement profitant à la société tout entière sont considérées comme des défauts à gommer rapidement, si on veut réussir une paisible intégration.
Seule, une information claire, détaillée, précise et surtout exempte de toute réaction passionnelle, quand l'émotion remplace la raison et l'égare, peut dissiper ce tragique malentendu et rompre cet enchaînement maléfique.
L'épanouissement heureux de ces enfants parfois si mal compris, profitera alors à tous.
© Arielle ADDA


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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 20:20

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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 20:31

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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 20:38

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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 20:55

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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 21:02



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Message par Doom666 Mar 20 Déc 2016 - 21:45

Et comment, j'aurais dû finir.
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 22:32

[size=31]Les "borderlines", ces écorchés vifs[/size]
Les "états limites" sont encore difficiles à cerner, même si les spécialistes s'accordent sur les symptômes : instabilité affective, faible estime de soi, troubles de l'identité.

Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... 1443011_3_404e_le-portrait-de-marilyn-monroe-pris-en-1957-aLe portrait de Marilyn Monroe, pris en 1957 à New York a été adjugé 169 000 euros. REUTERS/PHILIPPE WOJAZER

New York, 1955. Une femme à l'aube de la trentaine écrit une lettre à l'un de ses amis sur le papier à en-tête d'un grand hôtel : "En tant que 'borderline', je ne peux m'intéresser qu'à un autre 'borderline'." Ces mots ont été griffonnés par la blonde la plus célèbre de la planète. Dans Fragments (Seuil, 2010), Marilyn Monroe dévoile ses doutes, sa fragilité au travers de lettres, de poèmes, de notes...



Borderline, la blonde mi-femme-enfant, mi-femme fatale, adepte de la psychanalyse ? "On pourrait l'imaginer, répond Jean-Michel Fourcade, docteur en psychologie, psychanalyste et auteur des Personnalités limites (Eyrolles, 2011). On note chez elle une instabilité émotionnelle avec de fortes angoisses d'abandon et des moments où elle disjoncte. De plus, elle est dépressive, très accro aux médicaments et multiplie les tentatives de suicide."

Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... Pixel?event_kind=IMPRESSION&attempt=ad6d0f0caef4131bffe5816327496381&campaign=52f59c3a79220b74e64a7dff303519d3
Le terme "borderline" signifie "limite", ou "près du bord". Et il ne date pas d'hier... A la fin du XIXe siècle, il apparaît sous la plume de Charles Hamilton Hughes (1839-1916), un psychiatre américain qui désigne ainsi la survenue de symptômes physiques au cours de troubles psychiatriques. De leur côté, les psychanalystes, dès les années 1930, y voient plutôt une structure psychique particulière, entre névrose et psychose.
En 1980, le DSM, le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l'Association américaine de psychiatrie, qui est une référence pour de nombreux psychiatres, décrit pour la première fois les critères de la personnalité borderline. Dans une dernière version, en 2000, il donne une définition amendée de cette pathologie psychiatrique, comme "un mode général d'instabilité qui touche les domaines des relations interpersonnelles, de l'image de soi, et des affects avec une impulsivité marquée, qui apparaît au début de l'âge adulte et est présent dans des contextes divers".
Aujourd'hui, les théories qui s'articulent autour des états limites font toujours débat. "Il faut dire que le terme renvoie à un certain flou", précise le docteur Bernard Granger, psychiatre, psychothérapeute, responsable de l'unité de psychiatrie de l'hôpital Tarnier à Paris, et coauteur, avec Daria Karaklic, de Les Borderlines (Odile Jacob, 183 p., 21,20 euros).
Cependant, le kaléidoscope des symptômes semble faire, à l'heure actuelle, l'unanimité chez les psys : une instabilité affective, qui se traduit par des réactions émotionnelles excessives, voire des colères, une faible estime de soi, des troubles de l'identité entraînant un sentiment de vide, ainsi que des angoisses d'abandon. Lorsque l'angoisse devient intolérable peuvent survenir des comportements addictifs (drogues, alcool, boulimie et/ou anorexie, comportements à risque, hyperactivité, etc.), des scarifications, voire des tentatives de suicide.
La personnalité "état limite" (une personnalité correspond aux caractères psychologiques permanents d'une personne) serait de plus en plus fréquente. La pléiade de symptômes qui la définit peut facilement nous faire tomber dans le piège de l'autodiagnostic. Mais il est parfois difficile de différencier un trouble borderline d'une dépression ou d'un trouble bipolaire (alternance de dépression et d'excitation), par exemple.
Pourquoi devient-on borderline ? Ici encore, les théories se suivent et ne se ressemblent pas. La majorité des psys évoquent des difficultés dans les interactions précoces mère-enfant lors des premiers mois de vie (mère trop anxieuse et envahissante qui empêche l'autonomie du bébé, ou, au contraire, mère très déprimée qui ne peut s'occuper de son enfant). Par ailleurs, des séparations, des abandons, voire une maltraitance psychologique ou sexuelle dans la petite enfance pourraient également être impliqués dans la survenue d'une personnalité état limite.
De l'extérieur, ces personnes ont une vie socioprofessionnelle "normale", hormis dans les périodes d'autodestruction. Leur vie affective est en revanche chaotique et émaillée de ruptures. "Elles idéalisent beaucoup l'autre au début de la relation, explique le docteur Granger. Mais si des grains de sable s'immiscent dans la relation, elles peuvent vite le désidéaliser. Elles ne parviennent pas à penser que l'être aimé peut être à la fois gratifiant et frustrant."
Catherine (le prénom a été changé), 51 ans, peintre, a été diagnostiquée borderline il y a dix ans : "Depuis que je suis enfant, je me calque sur le désir des autres. A plusieurs reprises, je suis tombée amoureuse de personnes non disponibles ou ne partageant pas mon attirance. En tout cas, je n'ai jamais pu m'engager dans une vie de couple. Comme je fonctionne en 'tout ou rien', je donne tout à mes amoureux, je suis très fusionnelle et ça leur fait peur. Je redoute tellement que l'autre m'abandonne ou me rejette qu'il m'est arrivé de provoquer moi-même la rupture, sans en être consciente."
Les angoisses d'intrusion et d'abandon sont très présentes chez les personnes atteintes de ce trouble, commente Vincent Estellon, psychologue clinicien, maître de conférences à l'université Paris-Descartes et auteur des Etats limites (PUF, 2011). "Si la personne aimée s'approche, elles se sentent envahies, et si elle s'éloigne, elles se sentent abandonnées", commente-t-il. Les états-limites "peuvent d'ailleurs être victimes de pervers narcissiques ou de gourous d'une secte car ils ont l'impression que ce sont des êtres forts qui peuvent combler les trous de leur identité et donner un sens à leur vie", ajoute Jean-Michel Fourcade.
Notre société moderne hyperconnectée, boulimique d'images, individualiste, favoriserait-elle l'émergence de ce type de personnalités ? "Il est vrai qu'on est dans une logique de satisfaction immédiate et que la déontologie est souvent sacrifiée au profit d'impératifs économiques, analyse Vincent Estellon. Il serait tentant d'envisager les états-limites comme des rejetons d'une société occidentale riche et mondialisée, en manque de repères. Cependant, les psychanalystes reçoivent toujours bel et bien des patients névrosés, hystériques, phobiques ou obsessionnels." Comme au bon vieux temps de Freud, donc.
Christine Angiolini
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/vous/article/2012/04/28/les-borderlines-ces-ecorches-vifs_1692718_3238.html#uQz4cflhmomuWVfz.99
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 22:33

Trouble de la personnalité borderline - Etat limite



Le trouble de la personnalité n'est pas une maladie mentale, mais plutôt un état d'être, de percevoir, de ressentir et d'agir qui perturbe le fonctionnement social, professionnel et qui entraîne une souffrance significative.
C'est un état qui se manifeste pendant la petite enfance mais ne se développe souvent pas complètement avant le début de l'âge adulte (entre 20 et 25 ans).
Le trouble de la personnalité borderline (ou trouble de la personnalité limite) est caractérisé par des émotions intenses, des comportements impulsifs et une instabilité de l'identité, des difficultés relationnelles importantes avec leur partenaire, leur famille, leurs amis, et leurs collègues de travail.



La personnalité émotionnellement labile comprend deux types cliniques


- Le type impulsif 
- Le type borderline ou limite marqué de plus par une perturbation de l'image de soi, des incertitudes concernant les objectifs, les valeurs, les préférences personnelles et un sentiment souvent envahissant de vide.





Caractéristiques de la personnalité impulsive
Principalement des difficultés à gérer ses émotions et le manque de contrôle des impulsions, réactions émotionnelles exagérées et surprenantes, des changements d'humeur rapides et intenses, passage rapide de l'amour à la haine, de la bonne humeur à la colère, ou de la joie à la tristesse, irritabilité, anxiété.

De la personnalité borderline
- perturbation de l'image de soi.
- comportement instable rend souvent fragiles leurs relations avec les autres. Cela intensifie leur sentiment de vide, de colère, de culpabilité et de désespoir, mais aussi intolérance à la frustration.
- peur du rejet et de l'abandon, difficulté à supporter la solitude.
- incertitude concernant les objectifs, les préférences, les choix, les valeurs.
- lutte aussi contre la dépression, des troubles du comportement alimentaire, et/ou des abus de substances.
- tendance à s'engager dans des relations intenses et instables conduit
- fréquemment à des crises émotionnelles et peut s'associer à des efforts démesurés pour éviter les abandons et des menaces répétées de suicide ou des gestes auto-agressifs, comportements à risque.
Ce comportement peut être manipulatoire et résulter d'une colère intense.
- dépense beaucoup d'énergie pour gérer ses émotions, et les conflits avec son entourage.





Trouble de la personnalité borderline - comment le traiter ?




Sans thérapie, ce trouble peut céder la place à d'autres problèmes comme l'alcoolisme ou la dépression. Les objectifs thérapeutiques :


- Acquérir une meilleure connaissance de soi
- Analyser, comprendre et modifier ses réactions impulsives
- Développer des stratégies pour mieux gérer ses émotions et sa détresse
- Développer des relations interpersonnelles plus harmonieuses
- Améliorer sa qualité de vie
- Diminuer les comportements suicidaires 
- Diminuer les comportements interférant avec la qualité de la vie 
- Responsabiliser 
- Efficacité interpersonnelle 
- Régulation émotionnelle 
- Résolution de problèmes 
- Diminuer les stress post-traumatiques 
- Augmenter le respect de soi 
- Atteindre les objectifs individuels 


Il n'existe pas de médicaments spécifiques pour traiter ce trouble. 
Dans certains cas, une médication peut être prescrite afin d'atténuer des symptômes difficiles à maîtriser, tels que:
- traiter l'anxiété, la dépression, l'impulsivité et variations de l'humeur
- traiter la perte de contact avec la réalité. 


La majorité des personnes atteintes de ce trouble deviennent de plus en plus stables dans leurs émotions, leurs relations et leur travail quand elles atteignent entre 30 et 40 ans, c'est-à-dire que leur intensité émotionnelle diminuera, les comportements perturbateurs (automutilation, idées suicidaires, etc.) diminueront avec le temps.


http://therapeute.consultations-online.com/personnalites-limites-therapies-soutien-psychologique.htm
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 22:33

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5 comportements qui indiquent que vous êtes sous l’emprise de l’intoxication émotionnelle
L’intoxication émotionnelle émane des conflits personnels et émotionnels qui affectent directement notre bien-être psychologique et physique, nous rendant vulnérables et occasionnant des symptômes tels que: irritabilité, dépression, instabilité émotionnelle, fatigue, etc.
Nous sommes des êtres émotionnels, donc les causes sont diverses. Mais, dans tous les cas, on subit l’intoxication émotionnelle dès lors qu’on ne prend pas de temps pour nous, afin de cultiver notre for intérieur.

Quels comportements me montrent que je suis intoxiqué ?


Vous pouvez être sous l’emprise de l’intoxication émotionnelle sans même le savoir. C’est pourquoi, vous devez prêter une attention toute particulière à ces comportements qui vous déplaisent, mais que vous adoptez malgré tout.
Au fil du temps, nous avons des attitudes qui viennent troubler notre perception, ce qui nous affecte considérablement.
Lorsqu’une personne est intoxiquée, elle adopte 5 comportements bien précis:

1. Etre constamment sur la défensive


Une personne émotionnellement intoxiquée se renferme sur elle-même et interprète généralement mal les actes ou les propos des autres, les considérant comme des attaques. Elle ne prête donc attention qu’à certains propos.
Si vous sentez que vous êtes intoxiqué, vous avez probablement vu vos peurs affleurer et prendre le contrôle de votre vie.
Vous réagissez au quart de tour, et vous êtes constamment sur la défensive. Votre estime de vous-même est réduite à néant, et vous vous sentez vulnérable face à n’importe quel événement.
Vos émotions créent en vous des blocages, et par conséquent, nous ne voyez que le négatif, ou du moins ce qui, selon vous, vous affecte directement.
Du ce fait, la plupart du temps, vous détournez les propos ou les actes des autres vers vous, en réagissant de manière agressive afin de vous protéger d’un éventuel dommage, mais qui en fait n’existe que dans votre tête.
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2. Etre excessivement critique


Il n’est pas simple de discuter avec une personne intoxiquée, car elle s’impose elle-même la barrière de l’intransigeance. Elle ne laisse rien passer, chez les autres comme chez elle-même.
Si vous sentez que vous êtes intoxiqué, c’est probablement que, guidé par votre désir de tout contrôler, vous êtes trop exigeant avec vous-même, et vous ne vous autorisez aucune marge d’erreur. Essayez d’être plus indulgent avec vous-même, mais aussi avec les autres.
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3. Se sentir éteint, ou face à un mur


Quand on se rend compte que nos émotions débordent, on préfère se refermer sur nous-même, afin de nous protéger de nos propre sentiments.
C’est la raison pour laquelle une personne qui est accablée par ses émotions, voit sa vitalité s’évanouir et étouffe.
Etouffer, c’est ne pas avoir assez de forces pour lutter, c’est se sentir absolument incapable de réactiver sa vie.
C’est ce qui arrive quand notre cerveau se trouve inondé par nos émotions, ce qui nous bloque et nous empêche d’avoir les idées claires.
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4. Condamner constamment les autres en les insultant ou en les sous-estimant


Les gens émotionnellement intoxiqués peuvent se montrer agressifs et dangereux, dans le sens où, étant sur la défensive, ils sont capables de lutter bec et ongles pour une cause qui est cruciale pour eux.
Du fait de leur blocage émotionnel, leur réponse n’est pas claire, et ils ne parviennent pas à valoriser avec bon sens leur entourage.
De plus, ils ont du mal à ressentir de l’empathie pour les autres, étant eux-mêmes envahis par des émotions qui condamnent leurs sentiments.







En fait, si vous êtes intoxiqué, il se peut que vous condamniez vos sentiments et que vous renfermiez en vous une certaine culpabilité. Pour vous, le fait de projeter vos peurs et vos frustrations sur les autres, c’est un échappatoire et une libération.
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5. Ne pas réussir à avancer dans la vie


Avancer dans la vie peut se révéler difficile pour une personne émotionnellement intoxiquée. Cependant, il est encore plus compliqué d’espérer avancer, de ne pas entraver sa progression dans la vie ou de ne pas atteindre ses objectifs.
La seule façon de surmonter ce désir de suicide personnel, c’est de se rendre compte que quelque chose en nous alimente notre peur d’atteindre de nouveaux objectifs.
La peur de réussir est intimement liée à l’incapacité à tolérer l’incertitude. On est obsédé par la certitude car on ne croit pas en notre capacité à faire face à ce qui vient.
On a besoin de tout contrôler, d’avoir tout essayé mille fois. Si vous êtes intoxiqué, dîtes-vous bien qu’il n’y a qu’une personne au monde qui vous empêchera d’aller loin, et cette personne, c’est vous-même. Finissez-en avec vos démons.
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Que faire si on est émotionnellement intoxiqué ?


Se désintoxiquer, ça prend du temps. Et, comme quand on a bu trop d’alcool, il faut passer par une phase de gueule de bois.
La gueule de bois émotionnelle comprend la culpabilité, la colère permanente, la difficulté à trouver le sommeil, la tristesse, etc.
Ne vous inquiétez pas, car en identifiant vos comportement et vos émotions, vous entrez déjà dans le processus de guérison.
Sachant cela, vous pourrez alors arrêter de «boire les émotions négatives», et commencer le processus de nettoyage émotionnel qui vous fait tant défaut. Les symptômes disparaîtront alors, et vos sens redeviendront fidèles à la réalité.

https://nospensees.fr/5-comportements-indiquent-etes-lemprise-de-lintoxication-emotionnelle/
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 22:34

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Instabilité émotionnelle : passer du rire aux larmes
Hier, vous adoriez la poésie, et aujourd’hui, vous détestez ça. L’an dernier, vous vouliez faire de l’exercice, et dès le début de cette année, vous avez arrêté d’aller à la salle de sport. Vous riez toujours dans des situations gênantes ou vous pleurez sans comprendre pourquoi.
Ce sont certainement des indices qui vous montrent que vous souffrez d’“instabilité émotionnelle”.
Si vous passez du rire aux larmes, de la passion à l’indifférence et de l’amour à la haine en un clin d’œil, peut-être avez-vous besoin de comprendre un peu mieux vos sentiments et de trouver le juste équilibre entre les deux.

Instabilité émotionnelle : les hauts et les bas







Nous ne pouvons évidemment pas être tous les jours d’humeur égale. Heureusement que nous disposons de mécanismes différents pour exprimer ce qui nous arrive.
Mais le problème se situe dans l’importance de la variation de nos états émotionnels, lorsqu’ils sont brusques et sans motif apparent.
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... Image-2-16
Les hauts et les bas dans notre humeur plus intenses que nous le voudrions, peuvent nuire à notre santé mentale et à la relation qu’on a avec les autres.
Vivre en permanence sur une “montagne russe émotionnelle” ne nous permet pas de garder nos affects ou de comprendre ce qui nous arrive.
Si, dans la même journée, vous passez par plusieurs états émotionnels comme la dépression, l’euphorie, les pleurs, l’énergie, la joie et l’angoisse, vous souffrez sûrement d’instabilité émotionnelle.

Émotions vs états d’âme







Pour pouvoir mieux comprendre l’instabilité ou le déséquilibre émotionnel, nous devrions d’abord savoir différencier les émotions et les états d’âme.



Les émotions sont intenses et variables, et elles apparaissent en réaction à un stimulus, qu’il soit extérieur, comme un embouteillage quand nous sommes pressés, ou intérieur, comme un souvenir.
Un embouteillage en voiture provoque la colère, une lettre d’amour occasionne la joie, et une perte fait naître la tristesse.
Au contraire, l’état d’âme est en général plus stable dans le temps. Il peut durer des semaines car il est plus profond, et il peut être déterminé par plusieurs facteurs qui vont du mode de vie au système nerveux.
Quand une personne est émotionnellement instable, son état d’âme varie fréquemment. Ce problème peut dépendre d’une circonstance concrète, comme la fatigue, la faible estime de soi ou l’absence d’objectifs, mais peut également être dû à une cause que nous ne savons pas expliquer.
D’une manière ou d’une autre, si votre état d’âme est négatif, vous avez besoin de nos conseils.

Comment savoir si je souffre d’instabilité émotionnelle ?







Nous vous recommandons de réfléchir et d’analyser comment vous vous sentez tout au long de la journée. Il est normal que vous soyez en forme et de bonne humeur le matin, et que durant l’après-midi, vos “batteries” soient un peu à plat et que vous deveniez irritable.
Mais c’est d’autre chose dont il est question. Vous arrive-t-il, durant la journée, de vous sentir d’humeur changeante, mais sans réussir à comprendre les raisons de ces variations importantes ?
Si vos changements d’humeur n’ont pas de raison particulière ou si vous avez du mal à vous rendre compte de vos hauts et vos bas, l’instabilité émotionnelle est probablement en train de prendre racine dans votre personnalité.
[url=https://twitter.com/intent/tweet?text=Si vos changements d%E2%80%99humeur n%E2%80%99ont pas de raison particuli%C3%A8re ou si vous avez%C2%A0du mal%C2%A0%C3%A0 vous%C2%A0rend...][/url]

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Les symptômes de ce syndrome se manifestent par 6 états différents : l’euphorie, la tristesse, l’inconstance, l’intolérance à la frustration, l’insécurité et la difficulté à isoler les problèmes dans leur contexte particulier (travail, famille, amitié,  etc). Par  exemple, quand on transpose des problèmes du travail à la maison, ou vice versa.

Pourquoi une instabilité émotionnelle se manifeste-t-elle ?






Les facteurs qui déterminent ce trouble sont variables. Parmi les plus habituels, on peut souligner les changements dans le métabolisme et le biorythme, les problèmes de concentration et de sommeil, ou encore la consommation de certaines substances nocives.
Dans la plupart des cas, le stress et le fait d’adopter un mode de vie déséquilibré provoquent tous types d’instabilités, et l’instabilité émotionnelle en fait bien sûr partie.
Les hormones chargées d’équilibrer nos émotions, comme la sérotonine, ne sont pas présentes à un niveau normal et provoquent des dégâts.
Il n’est pas rare que l’instabilité émotionnelle soit plus fréquente chez les femmes que chez les hommes, car les variations hormonales féminines sont supérieures à celles des hommes.


Il ne s’agit pas de sexisme ou de traiter les femmes de déséquilibrées, mais de comprendre que ce qui se passe à l’intérieur de nous a une répercussion sur notre façon de réagir face à chaque situation. Ou même de notre façon de réagir sans stimulus préalable !

Les conséquences de l’instabilité émotionnelle






Passer du rire aux larmes peut sembler une force pour surmonter les problèmes et se tirer brillamment de n’importe quelle situation.
Mais en réalité, l’instabilité émotionnelle est un poids très lourd dès lors qu’on ne trouve plus de stabilité sur laquelle asseoir nos projets.
Abandonner ses études, rompre une relation amoureuse ou ne pas accepter un changement dans le travail entraîne de la frustration et de la tristesse.
Une réaction disproportionnée à certaines paroles ou à ce que font les autres, tout comme le fait de ne pas savoir se comporter face à des situations données, peut amener à couper les liens avec des proches.
Tout cela affecte l’estime de soi, intensifie les changements d’humeur et conduit à la formation d’un cercle vicieux dont il est difficile de sortir. 
Alors, faites bien attention à ces hauts et à ces bas dans vos états d’âme. C’est peut-être que vous traversez un moment difficile et que vous avez besoin d’en parler avec quelqu’un ou au moins avec vous-même.
https://nospensees.fr/instabilite-emotionnelle-passer-du-rire-aux-larmes/
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 22:35

DOSSIER Trouble de personnalité limite: Impulsifs, hypersensibles et instables émotionnellement













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Marie-Ève Bourgoin-Alarie marie-eve.bourgoin-alarie@tc.tc 
Publié le 14 janvier 201




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Dr Fabrice Pelletier, de la Clinique du centre du CSSS de Trois-Rivières.
Photo TC Media – Marie-Eve Alarie


TROUBLE DE LA PERSONNALITÉ LIMITE. Une personne sur vingt souffrirait du trouble de personnalité limite et pourtant, c'est une maladie qui passe sous le radar.
«Le trouble de personnalité limite ressemble à la bipolarité de type 2, mais plus intense en ce sens où les up and down sont plus intenses et plus rapprochés dans le temps. Ces variations émotionnelles sont entre autres liées à ce qui se passe dans la vie de la personne. Les personnes ayant un trouble de personnalité limite ont donc le moral en montagnes russes en fonction de ce qui se passe dans leur journée. Elles sont hypersensibles et ça joue aussi dans leur perception d'elles-mêmes», explique le Dr Fabrice Pelletier, de la Clinique du centre.
Le trouble de personnalité limite ne se manifeste pas du jour au lendemain. D'après Dr Pelletier, la maladie découlerait de causes génétiques et environnementales.
«Toutes les expériences de vie sculptent la personnalité. Quand une personne vit beaucoup d'instabilité en bas âge, comme de l'intimidation ou de la violence physique par exemple, ça a un impact sur sa personnalité. En fait, les personnes ayant un trouble de personnalité limite n'ont pas maturé au niveau émotionnel. Ça les rend instables sur le plan émotionnel et c'est sans doute leur plus grand défi à relever jour après jour, car elles agissent sous le coup de l'émotion. Ça peut les pousser à quitter leur emploi sur un coup de tête ou encore à mettre fin à une relation impulsivement», précise Dr Pelletier.
Puisque la personnalité se modèle durant l'adolescence, les médecins ne peuvent diagnostiquer le trouble de personnalité limite avant l'âge adulte.
Reconnaître le problème
Ce que constate le Dr Fabrice Pelletier, c'est qu'au début de la vingtaine, les personnes atteintes ont tendance à ne pas reconnaître le problème.
«Ça crée de l'instabilité dans l'entourage, mais pour accéder à la psychothérapie, ça doit venir d'une volonté personnelle. Il faut que ça vienne d'eux-mêmes. Ça doit commencer par l'acceptation. Au début de l'évolution de la maladie, les personnes atteintes sont souvent en crise à l'urgence. D'habitude, c'est vers la fin de la vingtaine que les patients sont prêts à entamer le processus de maturation émotionnelle», indique Dr Pelletier.
Une clinique spécialisée
La Clinique du centre, située à Trois-Rivières, offre un traitement spécifique, sur base volontaire, aux personnes ayant un trouble de personnalité limite. Le traitement est basé sur la psychothérapie qui se décline dans une approche de groupe, puis dans un suivi individuel.
En groupe, l'équipe multidisciplinaire de la clinique propose des éléments concrets pour que les patients puissent voir venir leurs émotions et agir pour éviter des débordements émotionnels.
Durant les rencontres individuelles, la problématique est abordée de façon plus spécifique à chaque individu, car chaque personne a ses particularités.
Pour pouvoir profiter des services de la clinique, il faut que les personnes ayant un trouble de personnalité limite soient référées par un médecin.
«En majorité, la vie fait que tout le monde mature émotionnellement un jour, car la personnalité évolue constamment en fonction des expériences de vie. Les personnes ayant un trouble de personnalité limite seront toujours sensibles, mais ça a du bon aussi, par exemple pour les artistes ou encore les professionnels œuvrant dans des métiers de relation d'aide. Ce qu'il faut, cependant, c'est contrôler ses émotions», conclut Dr Pelletier.
http://www.lhebdojournal.com/actualites/societe/2015/1/13/dossier-trouble-de-personnalite-limite-4006153.html
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 22:35

.../...

Mécanismes biologiques en jeu[modifier | modifier le code]

La vision utilise la lumière afin de percevoir le monde : l’œil est tapissé de capteurs appelés cônes et bâtonnets.

  • Les cônes permettent la perception des couleurs sur une plage de longueur d'onde donnée, il faut en cumuler différents types (réagissant à différentes longueurs d'onde) pour diversifier les couleurs.
  • Les bâtonnets quant à eux sont spécialisés dans l'intensité lumineuse, plus réactifs que les cônes, ils sont davantage présents que les cônes dans la vision périphérique de l'œil humain et permettent ainsi de déclencher des réflexes. Ils sont également plus sensibles aux intensités lumineuses faibles que les cônes. Comme ceux-ci, s'ils ont été saturés de photons (les particules de la lumière), il leur faut un certain temps pour se décharger, et redevenir sensible aux basses lumières. Cela explique le temps d'adaptation nécessaire, plutôt rapide lors de l'entrée dans un tunnel en voiture ou plus long lors du passage dans une pièce peu ou pas éclairée (passant uniquement et indirectement par la porte par exemple) à pied.

Un nyctalope possède un nombre plus élevé que la normale de bâtonnets, il voit donc mieux en faible ou très faible lumière. En revanche, il aura probablement moins de cônes et percevra donc moins bien les couleurs.

Dans le monde animal[modifier | modifier le code]

Beaucoup d'animaux sont nyctalopes (le chat par exemple) et ne perçoivent pas du tout les couleurs. Cependant, en contrepartie, certaines espèces peuvent voir dans la plage des infrarouges ou des UV. [réf. nécessaire]

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nyctalopie
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 22:36

[size=24].../...[/size]
[size=24]La fonction visuelle dépend de l’organisation et de la structure du système visuel, or les gènes influent sur cette structure et cette organisation et sont, par conséquent, impliqués dans la vision. Ces unités d'ADN que sont les gènes, sont similaires chez tous les individus, ce qui donne initialement à chaque être humain une organisation du cortex commune donc, les mêmes capacités visuelles. De plus, le caractère plastique du cerveau permet un remodelage constant des structures cellulaires, influencé par l'expérience individuelle. Le traitement des messages nerveux n'est alors plus le même d'une personne à une autre, c'est pourquoi la perception visuelle de notre environnement est propre à chacun d'entre nous. Remarque: La plasticité cérébrale permet de réorganiser les connexions nerveuses en cas de lésions. [/size]
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... Amphore






[size=24]On peut ajouter que la compréhension des images de notre environnement, c'est-à-dire la reconnaissance des objets, provient en partie de la mémorisation et de l'apprentissage. L’illusion dépend strictement de l’intégration des informations visuelles par le cortex, de notre état d’esprit et donc de notre éducation et de notre culture. [/size]
 
 
 
← Cet exemple permet de prouver l'influence de l'expérience individuelle sur ce que l'on voit. En effet, une étude a démontré que des enfants voyaient sur cette bouteille 9 dauphins, là où des personnes plus âgés voyaient un couple enlacé. Il en a été déduit que l'expérience jouait un rôle sur l'identification des objets.






[size=24]     Contrairement aux autres espèces qui possèdent des yeux latéraux, les yeux de l'homme sont situés sur le plan frontal, ce qui lui fait perdre une partie du périmètre du champ visuel vers l'arrière. Même si cette organisation l'empêche de savoir ce qu'il se passe derrière lui, elle lui permet cependant de voir en trois dimensions, par superposition des deux yeux et rappelons que la perception du relief constitue l'un des principaux facteurs qui nous permet d'évaluer les distances.[/size]

[size=24]    Grâce aux informations regroupées, nous situons l’éloignement des objets qui nous entourent, ou plutôt nous croyons les situer. En effet, le cerveau peut se tromper en présence de caractéristiques inhabituelles de dimensions ou de perspectives. La modification de certains paramètres, dont l’éclairage, peut également l’induire en erreur.[/size]
Remarque : Dans un environnement obscur par exemple, un objet vivement éclairé paraît plus proche. Ces procédés sont bien connus en architecture.
 
 


CONCLUSION SUR LA PERCEPTION VISUELLE

      [size=24]Pour conclure, la perception visuelle est un système complexe dont le globe oculaire est l'organe principal. Semblable à une lentille convergente, l’œil est composé de différents liquides, enveloppes, membranes et dioptres permettant son fonctionnement. Le cerveau quant à lui, joue aussi un rôle important à savoir celui d'interpréter l'image transmise par le nerf optique vers le cortex visuel. Toutefois, le cerveau n'est pas infaillible et présente des cas particuliers tels que l'éblouissement, ou la persistance rétinienne.[/size]

http://tpe-mmkj.e-monsite.com/pages/partie-i/cat-2/ii-2-c.html
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 22:37

Illusion de mouvement
http://tpe-mmkj.e-monsite.com/album/illusion-de-mouvement/
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1 - Dysfonctionnement
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... Vive-martin-9


Des erreurs à l'origine de l'interprétation du cerveau :

     Tout d'abord, on parle d'illusion lorsque nous avons une interprétation fausse de la réalité. Qu'il s'agisse de sons ou d'optiques le cerveau est confronté à ce phénomène. De plus, l'illusion ou l'image ambiguë peut être perçue de différentes manières selon les personnes. Le cerveau entre alors en jeu. Celui-ci va rencontrer des dysfonctionnements dues à des messages nerveux erronés ou encore par la fatigue due au surplus d'informations. Cet organe principal, va essayer par plusieurs moyens de regrouper des sens alors qu'il n'y en a pas forcément.
Cette recherche de cohérences avec le milieu ou l'illusion visualisée va nous tromper en nous faisant perdre nos repères. Le cerveau va donc lancer des recherches sur ce qu'il a déjà vu pour fabriquer un lien entre l'illusion et le spectateur. Par conséquent, chaque individu a son interprétation propre.
     Nous venons de constater que ce n'est pas le système visuel qui commet des erreurs. En revanche, il contribue aussi à nous présenter une illustration qui a pour but de tromper notre cerveau en lui transmettant des signaux qu'il n'arrive pas à décoder.
Exemple : Tâche bleue :Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... Illusion-optique-saxophone
     Dans cette image ambiguë, on retrouve plusieurs réponses. Certaines personnes voient une tâche, d'autres un saxophoniste ou encore un portrait d'un homme aux cheveux long.
     Par ailleurs, une nouvelle étude de la BBC est apparue en 2012, traitant de la mauvaise interprétation du cerveau nommée « The Mind’s Eye » par la vue. Elle met en relation le surplus d'informations comme un « remplissage » de ce que nous voyons en se basant sur nos souvenirs.
C'est aussi par la recherche dans le domaine médicale où certaines personnes présentaient des troubles ou lésions affectant le cerveau. Enfin, à partir de ces caractéristiques, les chercheurs ont voulu aller plus loin et se demander comment les informations reçues par l'œil peuvent être modifiées par le cerveau.
Exemple : Portrait de deux expressions du visage.
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... Monstre
     Regardez cette image bien attentivement. Vous remarquerez que ces deux portraits mettent en évidence la même personne avec deux expressions. On y trouve de la colère à gauche et un visage neutre à droite. Maintenant, éloignez-vous d'environ trois mètres.
Regardez, les expressions s'inversent entre la photo de gauche et la photo de droite.
En réalité, durant la visualisation de loin, notre cerveau, au lieu de recréer l'image en s'appuyant sur les traits du visage, il va par lui même remplacer les oublis.



     L'action du cerveau par l'intermédiaire du système visuel est constamment remit en cause par des facteurs faisant apparaître les souvenirs qui sont propres à chacun. Ces facteurs s'appellent des illusions, figures ambiguës ou encore trompe-l'œil. Ils forment des contradiction avec le cerveau, formant des représentations plus ou moins, voire pas du tout en rapport avec la réalité comme les deux portraits ci-dessus.
Enfin, lorsque l’on se retrouve en face d’une illusion, notre cerveau se met à décoder des sons ou des images «riches» qui ont de multiples effets et informations. Les yeux fixent leur attention sur ce qu’ils perçoivent en premier. Puis, en déchiffrant l’œuvre en détail, il va se rendre compte qu’il s’est trompé. Le cerveau jongle alors avec les sens comme la vue et l’ouïe. On peut donc dire que le cerveau sature du surplus d’informations qu’il peut traiter en révélant ces dysfonctionnements.


Contexte historique des premiers dysfonctionnements recensés :
     Les illusions sont des mauvaises interprétations ou estimation de l’individu face à celle-ci.
     L’étude des illusions est apparue d’abord par des phénomènes « étranges » dans la nature observés par nos ancêtres. C’est pourquoi, ils ont décidés de s’y consacrer en utilisant des lois de la physique résultantes des tromperies visuelles et auditives. Certain phénomènes ont été mis à l’écart malgré leurs apparences trompeuses. Suite à l’évolution du savoir, quelques scientifiques ont énoncé que l’illusion est une indication révélant comment le cerveau utilise l’information de ses données sensorielles apportant la preuve par erreur. Ils les ont alors remis en question.
     De plus, de nombreuses illusions fascinantes voient le jour au XIXème siècle où le mouvement se manifeste dans une image fixe (illusions).
     Les premières œuvres illusionnistes sont apparues au Moyen Age par la magie ou encore dans les décors des théâtres. Au XIVème siècle, certains peintres florentins utilisaient les théories du grec Euclide (au IIIème siècle av-JC) mettant en avant le point de fuite pour former une perspective. Ce n’est qu’au XIX ème siècle que l’illusion est étudiée par exemple dans la psychologie expérimentale (tâches à l’encre et études des perspectives « nulles » donnant l’impression de vide). Nous retiendrons les illusionnistes les plus connus aujourd’hui sont Delboeuf, Arcimboldo, Müller-Lyer ou même Hering. On compte donc plus de 200 millions d’œuvres illusionnistes dans le monde. Nous remarquons cependant que le domaine le plus utilisé pour produire une illusion est la mesure de la géométrie. Cette discipline se révèle très ancienne par des études du « nombre d’or » pour des portraits ou dans l’architecture. Les artistes sont obligés de faire des mesures afin que leur travail final transmette soit un mouvement, une profondeur ou même, produire le malaise chez le spectateur.
     Enfin, nous verrons par la suite comment certains sons familiers peuvent former des illusions sonores sans que nous nous en rendions compte. Pourtant, ce sont des effets auditifs les plus flagrants car une fois alerté par ces mystères nous nous comprenons de suite l’ampleur de la tromperie.
     Notre T.P.E forme à lui seul, un guide raisonné d’illusions aussi bien visuelles qu’auditives. Nous retraçons, cette histoire à travers plusieurs époques et divers artistes.
http://tpe-mmkj.e-monsite.com/pages/partie-2/cat-1/
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 22:37

B / Trajet du son dans le cerveau
     Le cerveau est le centre de notre organisme. Parmi ses diverses fonctions, il  a un rôle quant au décryptage des informations envoyées par les neurotransmetteurs (ici l’oreille).  Une fois transformé en message nerveux et envoyé dans le nerf auditif, le son arrive dans le tronc cérébral. De là, il se rendra dans un endroit spécifique de l’encéphale appelé cortex auditif. Il devra cependant passer par plusieurs « relais » avant d’atteindre le cortex.
        Le premier relais se situe au niveau du tronc cérébral au débouché du nerf auditif. Le tronc cérébral correspond au haut de la colonne vertébrale. Il reçoit toutes les informations sensorielles envoyées par les récepteurs, les traite partiellement puis les envoie dans les zones appropriées du cerveau.  Ce relais traite donc une première fois le stimulus. Si une menace potentielle est repérée, il agira en conséquent par la formation d’un réflexe protecteur. Par exemple, si le tronc cérébral reçoit une information sonore qui indique le sifflement d’une balle de tennis, les bras de l’individu se lèveront pour le protéger.
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... Schema-tronc-cerebral


Arrivée du son dans le tronc cérébral    

Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... Reflexe
  

Schéma de la formation d'un réflexe protecteur
     Le deuxième relais se situe au niveau des tubercules quadrijumeaux. Le son est ici de nouveau traité afin de découvrir une potentielle menace. Si un danger est repéré, les centres amygdaliens responsables de la gestion de nos émotions telles la peur ou la colère sont avertis.
     Le troisième et dernier relais se situe dans le thalamus. Ce centre interroge nos cinq sens tous les 1/40èmes de seconde et envoie les signaux vers les centres spécialisés d'interprétation. Mais il fait aussi des synthèses entre les diverses perceptions vue, ouïe, toucher, odorat et gout, pour caractériser leur origine afin de renseigner le cortex central     
                                                                               
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... Trajet-du-son-dans-le-cerveau
Trajet du son dans le cerveau
     Le son arrive à présent dans le cortex auditif. C’est là que le cortex va analiser l’information avec l’aide des trois relais. Tout d’abord, les tubercules quadrijumeaux aidés du cortex vont determiner la provenance du son en étudiant les différences d’intensité transmises par les deux oreilles. La distance entre la personne et le son sera également approximativement évaluée à ce moment là. Ensuite, un centre contenu dans l’hémisphère gauche du cerveau va essayer d’identifier le son. Pour cela, il envoie l’information au thalamus et au cortex qui vont la comparer à notre mémoire qui possède une « banque de son ». Un second centre également situé dans l’hémisphère droit va ensuite repérer et identifier les sons isolés. Ce centre est majoritairement utilisé lorsque quelqu’un parle ou quand un musicien accorde son instrument. Un troisième et dernier centre, appelé centre du cerveau limbique et situé dans l’hémisphère droit va analiser également le son. Il a cependant pour particularité d’être relié à une banque de données émotionelles : il examine les données sentimentales des sons.
 
     En outre, le cortex élimine les son habituels pour ne pas que les tubercules quadrijumeaux et le thalamus envoient une information aux centres amygdaliens chargés de la formation de réflexes protecteurs.
    Le son est à présent entièrement analysé par le cerveau qui fournit, en fonction des cas, une réponse appropriée.

http://tpe-mmkj.e-monsite.com/pages/partie-i/cat-3/ii-3-b.html
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 22:38

C / Les hallucinations auditives : le discernement d'un son irréel
     Imaginez-vous dans votre chambre la nuit, tranquille sous vos draps. Il n'y a aucun bruit. Pas de craquements, pas de mouvements... Tous les bruits extérieurs, dans la rue, vous semblent lointains. Tout d'un coup, vous entendez un bruit. Un son que vous ne connaissez pas. Surpris, vous vous imaginez plein de choses, vous essayez de trouver la source de ce son... Continuant votre analyse, vous vous rendez finalement compte que ces sons sont en fait des chuchotements... Des paroles dîtes lentement... Mais vous ne comprenez pas ce que cette personne, cet objet essaie de vous communiquer. Vous commencez à paniquer, à vous demander si quelqu'un est dans votre chambre. Vous allumez votre lumière en sursaut. Rien. Pas « d'homme » dans la chambre. Votre lit est toujours là. Tout est normal et le son a disparu.


Vous venez de subir une hallucination auditive.

     Qui dit hallucination auditive dit sensation de percevoir un son irréel. Comme les hallucinations visuelles, les auditives peuvent être classées en deux sortes différentes :

- Les hallucinations auditives élémentaires sont des hallucinations simples puisque le sujet est souvent confronté à des sons simples.
- Les hallucinations auditives complexes, elles, sont des hallucinations plus recherchées. On peut percevoir des voix, des dialogues, des chuchotements, des musiques... Elles sont beaucoup plus rares que les hallucinations élémentaires.
Elles ont pour nom hallucinations acoustico-verbales. Ces hallucinations sont la plupart du temps adressées au sujet. Il est bon de savoir que ces hallucinations sont très souvent malveillantes. En effet, elles peuvent ordonner toutes sortes d'actions, influencer les pensées le sujet, leurs jugements... Ainsi ces voix prennent des tournures directives, ou des tournures commentatrices. 


     Ces hallucinations ont, elles aussi, des caractéristiques variées : la voix peut être chuchotée ou au contraire criée. De plus, elle peut vous sembler venir de loin, ou de près. Contrairement à ce que peuvent penser la majorité des gens, la « voix entendue » peut être d'une langue étrangère, d'une langue inconnue ou bien de votre langue maternelle.

     Si vous n'avez jamais eu d'hallucinations auditives et que vous êtes curieux, la partie suivante vous intéressera.

Il y a quelques années, un logiciel, nomme iDoser a fait son apparition en France. Ce logiciel permet, a l'aide de sons, de provoquer toutes sortes d'hallucinations. Stimulant le cerveau a l'aide de pistes audio appelées les Doses, ce logiciel est considéré, par les amateurs, comme une « drogue légale » car elle ne créait aucune dépendance. Néanmoins, on ne sait toujours pas si ces sons ont des effets néfastes, ni ce qu'ils peuvent provoquer sur le cerveau.

     Voici un exemple d'hallucination auditive du logiciel iDoser : commencer l’expérience !
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... Safe_image.php?d=AQCZqJKZDy1OgLzs&w=90&h=90&url=http%3A%2F%2Fi2.ytimg.com%2Fvi%2Fyw-WcMC4UbE%2Fmqdefault
 

     Pour avoir le maximum d'effet, le meilleur serait de vous allonger sur votre lit, avoir un casque à disposition, le mettre sur vos oreilles et faire lire la vidéo. La vidéo ci-dessus est juste un extrait. Normalement, la prise d'une dose devrait durer entre 45min et 1h.
Vous pouvez être très réceptifs ou au contraire, non réceptifs.

Concernant ceux qui sont réceptifs : vous pouvez avoir toutes sortes d'hallucinations. Les effets existent par milliers. Ils dépendent essentiellement de la dose choisie (il y en a environ 200 recensées aujourd'hui) et de la personne sujette à ces sons.
Concernant ceux qui ne sont PAS réceptifs : cela peut arriver que vous n'ayez aucun effet, que rien ne se passe autour de vous et que cette vidéo vous semble juste être un ensemble de sons comme un autre. Si vous voulez toujours tenter de créer des hallucinations, vous pouvez tenter des doses plus fortes, mais ATTENTION : certaines doses peuvent être tellement fortes que vous pouvez être choqués, et terrorisés par ces sons. Encore une fois, cela dépend de la personne...

     Les hallucinations auditives sont courantes: vous entendez votre portable vibrer alors que rien ne se passe réellement, votre mère semble vous appeler par votre prénom alors qu'il n'y a personne dans la maison, vous êtes dans la rue, vous entendez un bruit strident, gênant, alors que les personnes autour de vous n'ont pas l'air d'entendre ce bruit... 

Ainsi les hallucinations auditives sont diverses et variées, peuvent être élémentaires ou complexes...









CONCLUSION HALLUCINATIONS VISUELLES ET AUDITIVES :

     La confrontation des hallucinations avec notre quotidien se révèle être quelque chose de commun. Les hallucinations visuelles et auditives sont les hallucinations les plus variées mais aussi celles qui sont le plus répertoriées parmi les nombreuses autres hallucinations qui existent. En ce qui concerne les hallucinations visuelles, nous avons vu qu'elles se produisaient principalement selon le vécu de l'individu. Pour les hallucinations auditives, c'est beaucoup plus complexe, étant donné que le vécu de l'individu n'influence pas tellement ce type d'hallucinations. Néanmoins, nous avons vu qu'elles étaient, elles aussi, diversifiées et uniques selon l'individu. Les hallucinations sont donc considérées comme des maladies une fois qu'elles deviennent omniprésentes et gênantes dans la vie de l'individu.
 

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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 22:39

Hallucinations auditives (entente de voix)
le 28 mai 2015
Les hallucinations sont généralement définies comme étant des « expériences perceptuelles en l’absence de stimulation externe [qui apparaissent] à l’état d’éveil et qui ne sont pas sous le contrôle volontaire [de la personne] (Beck et Rector, 2003). » 
Les hallucinations auditives font partie des hallucinations psychosensorielles au même titre que les hallucinations visuelles, olfactives ou tactiles. On distingue généralement les hallucinations auditives (bruits, sons) des hallucinations acoustico-verbales (voix qui s’adressent directement au sujet souvent sur un ton directif, voir injurieux ou moqueur).

Caractéristiques des voix



  • Les « voix » peuvent  être perçues de différentes manières (Romme, 1998) : provenant de l’extérieur (oreilles) ou de l’intérieur (tête ou d’autres parties du corps) ;
  • comme appartenant à la personne ou pas ;
  • la communication avec elles est possible ou pas ;
  • elles parlent à la deuxième ou à la troisième personne.

Selon Nayani et David (1996), le volume des voix est semblable à une conversation normale. Les voix sont généralement masculines et elles proviennent de personnes d’âge moyen.
Les différences de pouvoir entre la personne et ses voix se présentent de façon parallèle aux différences de pouvoir entre la personne et les autres membres de sa collectivité. Ainsi, celles qui croient appartenir à un rang social inférieur à leurs voix se perçoivent de la même façon par rapport aux autres personnes de leur entourage  (Birchwood et al, 2000).

Les voix « malveillantes »


Certaines personnes rapportent être la cible des voix : ces voix commentent leurs pensées ou leurs actions (Leudar et al., 1997). La fonction la plus commune des voix est la régulation des activités, prenant la forme de directives, d’évaluations ou de questions. Les voix apparaissent généralement de façon individuelle et s’adressent uniquement à la personne, rarement aux autres voix ou aux personnes de l’entourage.
Lorsqu’il s’agit de voix malveillantes, les personnes utilisent généralement des stratégies pour éviter les voix et tenter de les ignorer. Plus les personnes évitent leurs voix, plus elles deviennent fortes (Sayer et al., 2000, Birchwood et Chadwick, 1997). À l’inverse, l’attribution d’une nature bienveillante aux voix encourage les personnes à utiliser des stratégies d’engagement, autrement dit, elles ont une écoute sélective envers leurs voix et entrent volontairement en relation avec elles.
On note une prévalence plus élevée de dépressionsparmi les personnes qui qualifient leurs voix de malveillantes ou intrusives (Soppitt et Birchwood, 1997). Les voix sont alors perçues comme ayant un certain pouvoir sur la personne, ce qui renforce les symptômes anxieux et dépressifs.

Qui est concerné ?


La prévalence sur la vie des hallucinations auditives est de 4 à 25 % dans la population générale. Les personnes ayant fait l’objet d’un diagnostic de schizophrénie sont particulièrement concernées (50-70% de ces patients présentent des hallucinations). Mais ce symptôme apparaît également dans une variété de déficiences organiques, telles que la perte d’audition et la surdité (Beck et Rector, 2003).

Quelles sont les causes ?


Différentes théories ont tenté d’expliquer l’apparition de ce phénomène.

  • Le modèle social : selon Behrendt (1998), les hallucinations acoustico-verbales interviennent dans un contexte de fragilité du sujet face à des contraintes environnementales. Il s’agirait d’un trouble de la perception. Une production excessive de pensées ressemblant à l’activité onirique sur un mode défensif produirait alors cet effet ;
  • Le modèle psychanalytique : selon ce modèle,  les hallucinations acoustico-verbales sont associées au surmoi et constituent alors une tentative d’assimilation de l’autorité parentale et de la loi. Il s’agirait d’une forme d’identification projective ou de tentative de symbolisation mettant en évidence un défaut d’acquisition de la fonction symbolique du langage ;
  • Le modèle biologique : les hallucinations acoustico-verbales seraient liées à une lésion corticale et une défaillance de la mémoire de travail. Le discours intérieur ne serait alors plus repéré en tant que tel, mais comme une production extérieure (Hoffman, 1999).

Comment traiter les hallucinations acoustico-verbales ?



  • Médicaments : Les neuroleptiques permettent dans la plupart des cas de diminuer les hallucinations auditives. Néanmoins, dans 20-30% des cas, celles-ci résistent aux neuroleptiques.
  • Stimulation magnétique transcranienne (TMS) : des recherches semblent indiquer l’efficacité de la stimulation magnétique transcranienne dans le traitement des hallucinations auditives. La stimulation des régions temporo-pariétales gauches (impliquées dans le traitement perceptif du langage) à basse fréquence (non douloureuse) aurait pour conséquence une diminution de ces hallucinations. 
    Cette technique a néanmoins deux limites : l’effet ne se maintient pas dans le temps et il est variable, car la localisation des aires du langage dépend d’un sujet à l’autre (elle ne se situe pas toujours dans l’aire temporo-pariétale).
  • Les psychothérapies : certaines formes de thérapies (les thérapies comportementales et cognitives, les thérapies psychanalytiques) peuvent contribuer à réduire les hallucinations auditives.
  • Les réseaux d’entraide : un de ces réseaux, Intervoice , fondé en 1997, est très actif au Royaume-Uni. Cette association vise à rompre l’isolement des personnes ayant des hallucinations auditives, en leur apportant des perspectives au-delà du système de soin psychiatrique. 
    A travers des groupes de parole et des formations spécifiques, ce réseau veut permettre aux personnes entendant des voix de mieux maîtriser les effets délétères de cette expérience. Il ne s’agit alors plus de supprimer les voix, mais de les accepter et de s’adapter à ce phénomène.
    Une branche française du réseau, Rev France Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... Lien_externe01, a été créé récemment et développe des actions de formation et des groupes.

Où trouver de l’aide ?



  • Médecin généraliste : il est conseillé de demander l’avis de son médecin généraliste qui peut, le cas échéant orienter vers un spécialiste ;
  • Centres médico-psychologiques : les services de psychiatrie publique proposent des consultations et prises en charges pour tous les troubles psychiques (adresses dans les Pages jaunes) ;
  • Le réseau français sur l'entente de voix, REV France Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... Lien_externe01
  • Les associations d’usagers et les groupes d’entraide mutuelle apportent information, entraide et soutien.

 

Rédaction


Synthèse réalisée à partir de l’article « Entendre des voix : nouvelles voies ouvrant sur la pratique et la recherche », Myreille St-Onge, Hélène Provencher et Carl Ouellet, Santé mentale au Québec, vol. 30, n° 1, 2005, p. 125-150, octobre 2011.
Relecture : Yann Derobert (membre du réseau français sur l'entente de voix - REV Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... Lien_externe01). Mise à jour Psycom, septembre 2016.

http://www.psycom.org/Espace-Presse/Sante-mentale-de-A-a-Z/Hallucinations-auditives-entente-de-voix
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 22:40


APRES L'ATTAQUE CEREBRALE
INSTABILITE EMOTIONNELLE


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INSTABILITE EMOTIONNELLE

Les personnes ayant subi récemment une attaque, perdent souvent partiellement le contrôle de leurs émotions. Elles peuvent passer du rire aux larmes sans raison apparente. Les larmes semblent être le problème le plus fréquent, souvent lié à la dépression.

La plupart des personnes ayant subi une attaque ont de bonnes raisons de se sentir déprimées. La dépression est une conséquence naturelle de la perte de capacités ou de changements de vie brutaux. Mais souvent aussi, les larmes de ces personnes sont dues à l'atteinte cérébrale et ne sont pas directement liées à des déficits perçus.

Habituellement, il est possible de distinguer la perte de contrôle émotionnel due à une atteinte cérébrale (instabilité émotionnelle organique) de la tristesse due à la dépression. L'instabilité émotionnelle organique est caractérisée par une relation faible ou peu évidente entre le début de l'émotion et ce qui se passe autours de la personne. Le comportement émotionel est aisément interrompu en détournant l'attention de la personne.

Si une homme se met à pleurer et s'arrête immédiatement quand vous claquez des doigts, ou l'appelez par son nom ou lui posez une question, alors ses larmes sont probablement dues à une instabilité émotionnelle d'origine organique, et c'est bien de l'interrompre. Des rires sans raison, des accès de colère ou de gémissements peuvent être interrompus de la même façon.

Les personnes souffrant d'instabilité émotionnelle organique disent souvent : "J'étais déprimé parceque je ne pouvais pas arrêter de pleurer" plutôt que "Je pleurais parce que j'étais déprimé".

Ne faites pas l'erreur de penser qu'une personne ayant subi une attaque est terriblement triste parce qu'elle pleure, ou qu'elle est particulièrement heureuse parce qu'elle rit.

Même les personnes ayant eu un accès de colère peuvent être étonnés un peu plus tard, en apprenant que leur proches les avaient jugées agressives. Chez ces personnes, l'émotion et les apparences de l'émotion ne sont pas toujours liées.

C'est généralement une bonne idée d'interrompre un comportement émotif chez une personne instable. Si l'expression émotionnelle est due à une atteinte cérébrale et si le patient la contrôle mal, l'interrompre peut lui épargner embarras et fatigue.
Cliquez ici pour lire la suite (Privation sensorielle, Conclusion).

Le contenu de l'article ci-dessus a été reproduit avec l'aimable autorisation de la Fédération Française de Cardiologie. La Fédération Française de Cardiologie (F.F.C.) est reconnue d'utilité publique depuis 1977. Elle rassemble 27 Associations Régionales créées et animées par des cardiologues.










APRES L'ATTAQUE CEREBRALE
PRIVATION SENSORIELLE
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PRIVATION SENSORIELLE
Les problèmes de privation sensorielle sont fréquents chez les personnes ayant subi une attaque. Ils surviennent quand les signaux du monde extérieur sont interrompus ou considérablement atténués.

Les chercheurs dans le domaine comportemental ont montré qu'ils pouvaient induire l'irritabilité, la confusion, la psychose, des fantasmes et même des hallucinations chez de jeunes volontaires normaux et sains, en réduisant les influx sensoriels. Ils l'ont expérimenté en mettant ces volontaires au lit, après avoir placé des casques antibruit sur leurs oreilles, après les avoir gantés avec des gants de coton pour éliminer le toucher, et après avoir estompé leur vision à l'aide de lunettes opaques. Les symptômes apparaissent en quelques minutes.

Revenons à nos personnes ayant subi une attaque. Elles sont souvent plus âgées, ne voyaient peut-être pas trop bien sans lunettes avant l'attaque, et leur vision a peut-être même diminué après l'attaque. Elles peuvent aussi ne pas bien entendre. Elles peuvent avoir perdu les sensations tactiles, de pression, de position et de douleur dans certaines parties de leur corps. Elles peuvent être contraintes à rester au lit pour de longues périodes. Et elles peuvent avoir perdu la capacité d'interpréter des influx-stimulus à cause d'une atteinte cérébrale.

Ces personnes non seulement ont, pour la plupart, les mêmes problèmes que les jeunes volontaires sains dans les expériences de privation sensorielle, mais de plus, elles peuvent avoir les problèmes propres à la maladie. Et au contraire des volontaires qui peuvent sortir de l'expérience quand ils le souhaitent, elles sont "coincées" avec leur perte sensorielle et il n'est pas étonnant qu'elles deviennent souvent irritables, confuses, agitées et aient parfois des fantasmes ou des hallucinations. C'est encore plus fréquent quand ces personnes sont immobilisées au lit pour une longue période.

Il est surprenant que, parmi les personnes ayant subi une attaque, il n'y en ait pas davantage qui développent des symptômes de privation sensorielle ! C'est peut-être parce que souvent la perte de sensibilité est progressive. En vieillissant, elles ont eu le temps de s'habituer à leur déficits.

Les effets de la privation sensorielle induits expérimentalement ne persistent pas longtemps. Dès que les volontaires retournent à leur environnement normal, ils guérissent complètement. Les personnes ayant subi une attaque ne sont pas si favorisées. Bien des effets de la privation sensorielle peuvent cependant être minimisés en prenant les initiatives adéquates.

La nuit est souvent redoutable pour les personnes souffrant de tels déficits. Durant le jour, c'est un tourbillon d'activités. Les gens bougent, font du bruit, parlent. Le patient est touché, remué, interpellé et il mange, voit, touche, ressent, entend et sent. Mais la nuit, l'environnement peut ressembler à un trou noir.

Beaucoup de personnes répondent positivement à cette situation atténuée quand l'environnement sensoriel est quelque peu enrichi. Une radio émettant doucement ou une lumière voilée à côté du lit peuvent être utiles.

Tout le monde n'aura pas besoin d'un environnement sensoriel enrichi, bien sûr. Il y a des personnes qui se sentent submergées par trop de stimulations. Une erreur fréquente commise par des amis ou des parents est de rendre visite en groupes trop nombreux. Le patient pourra ne pas être capable de participer à la conversation ou de suivre les mouvements de personnes trop nombreuses. Il pourra se sentir bien plus à l'aise dans un petit groupe. Chaque personne doit être évaluée individuellement. Il est important de réaliser que des changements considérables de comportement peuvent survenir à cause du confinement, du manque de relation humaine et d'un influx sensoriel atténué.
Une erreur fréquente commise par des amis ou des parents, est de rendre visite en groupes trop nombreux.

CONCLUSION
Cette série de documents souligne bien des déficits oridnaires, intellectuels et comportementaux, constatés chez des personnes ayant subi une attaque. Elle suggère aussi quelques démarches pour les aider à améliorer leur sort.

Les personnes ayant survécu à une attaque et leur famille, ont des problèmes spécifiques. La plupart d'entre eux ne peuvent être résolus qu'en évaluant soigneusement les déficits et l'environnement de ces personnes. Ne soyez pas effrayé par une "atteinte cérébrale". Vous pouvez faire beaucoup de chose. Soyez ingénieux. Même si vous ne pouvez pas "guérir" ces personnes et leurs déficits, vous pouvez toujours améliorer leur qualité de vie.
Le contenu de l'article ci-dessus a été reproduit avec l'aimable autorisation de la Fédération Française de Cardiologie. La Fédération Française de Cardiologie (F.F.C.) est reconnue d'utilité publique depuis 1977. Elle rassemble 27 Associations Régionales créées et animées par des cardiologues.
http://www.distrimed.com/ffc/ffc20sept.php
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Message par I am So Sure Mar 20 Déc 2016 - 22:41

De l’instabilité émotionnelle des parkings

BB

BRUCE BÉGOUT
 



Jan 2 2011, 1:00am
B., un directeur des ventes, rangeait ses dossiers multicolores dans le tiroir de son bureau high-tech, pas mécontent de finir sa journée de travail qui avait débuté quatorze heures plus tôt dans l'harassement matutinal du « il faut y aller ».





DE BRUCE BÉGOUT
Pour Lou-Andréa, chasseresse
 Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... B2, un directeur des ventes, rangeait ses dossiers multicolores dans le tiroir de son bureau high-tech, pas mécontent de finir sa journée de travail qui avait débuté quatorze heures plus tôt dans l’harassement matutinal du « il faut y aller ». Il était à présent gagné par la perspective de regagner au plus vite son domicile et de s’y faire couler un bon-bain-chaud-et-mousseux. Son état d’esprit atteignait le paroxysme du ras-le-bol. Il regarda par acquit de conscience l’horloge géante de l’open space qui affichait onze heures moins le quart. Il était temps de déguerpir, d’autant que les femmes de ménage en blouse asexuée commençaient à s’activer autour de lui comme des voitures téléguidées et empêchaient toute concentration favorable à l’achèvement de sa tâche professionnelle. Deux étages plus haut, F., conseillère bancaire spécialiste des placements financiers et des assurances-vie, constatait avec une pointe d’amertume l’inanité de son projet de terminer le rapport qu’elle devait remettre le lendemain et se résignait-elle aussi à rentrer chez elle en dépit du sentiment de culpabilité qui l’étreignait et contre lequel elle allait devoir lutter toute la nuit à l’aide d’exhortations autoconsolatrices, et d’une série U.S. stupidement récréative sur le câble. Elle fourgua quelques feuilles volantes dans un classeur, imprima un texte qu’elle plia en quatre et glissa dans la poche intérieure de sa veste, puis s’en alla.

Hormis les femmes de ménage et le vigile qui veillait dans le hall, distribuant son regard en tranches équitables, un tiers pour ses écrans gris, un tiers pour sa revue porno, un tiers pour ses ongles encrassés, c’étaient les deux seuls occupants de l’immeuble. On aurait pu à partir de là décrire leurs trajectoires parallèles dans le cube de verre et d’acier, suivre, sur un écran géant, la progression régulière de deux points clignotants dans l’architecture réduite à un dessin industriel censé représenter l’immeuble en coupe. Mais à quoi cela nous aurait-il menés, si ce n’est au constat désabusé que les données objectives glissent sur le réel comme sur un galet granitique. Il va sans dire que B. et F. ne se connaissaient pas, ne travaillant pas pour la même entreprise, même si la loi des probabilités nous apprendrait qu’étant donné leur ancienneté dans la place et leurs horaires de bureau quasi semblables, ils avaient nécessairement dû se croiser dans le hall ou se tasser dans les ascenseurs du building moderne et partager ainsi l’espace d’un instant les effluves chimiques de leurs déodorants. Ils avançaient donc, encore abrutis par les derniers efforts intellectuels de ce que l’on nomme l’expertise, tenant à la main une mallette de cuir noir qui contenait l’essentiel de leur vie, nonobstant le disque dur de leur ordinateur. Ils faisaient attention à bien répartir le poids de leur corps dans leurs membres inférieurs afin de compenser le léger balancement dû à la fatigue et qui aurait pu entraîner un léger faux pas, voire la chute, ce qui, dans cet univers dépaysé de silence nocturne aurait pris une connotation burlesque, même si, en vérité, à cette heure tardive, nul spectateur n’était présent pour se gausser de cette conduite d’échec, à part bien entendu les éventuels visionneurs des bandes vidéo des caméras de surveillance. Ainsi cheminaient-ils dans les couloirs déserts éclairés par des rangées mathématiques de spots encastrés dans le plafond selon la mode récente du minimalisme discret et chic, sous une lumière crue qui soulignait avec l’implacable rigueur de l’artificialité des ampoules à basse consommation les traits creusés de leur visage. Leurs pas plus ou moins lourds extrayaient du béton gris, qui avait remplacé le mois dernier une moquette élimée devenue nid d’acariens allergènes, des bruits de ventouses qui se décollent, de succions courtes mais décidées. Cela ne prêtait pas à rire, jamais, pas même ce soir-là. Ils étaient à présent, à leur étage respectif, postés devant la cage de l’ascenseur qu’ils attendaient sans marquer la moindre indignation. Ils l’entendaient arriver lentement vers eux accompagné par une musique kraftwerkienne de câbles qui claquent, de poulies qui grincent, de roulements qui grondent. Ils étaient comme impatients de s’engouffrer dans cette nouvelle boîte et de rejoindre le parking réservé aux cadres supérieurs (les employés possédant le leur, identique en tous points et pourtant absolument autre, selon une différence imperceptible physiquement que, pourtant, tout le monde observait et respectait). C’est alors, juste avant que les portes ne s’entrouvrent, dans l’instant qui précède l’instant décisif, qu’ils ­perçurent distinctement, de manière quasi tactile et motrice comme un contact froid et rugueux, la présence de l’immeuble autour d’eux. Ce fut comme une intuition soudaine. Ils sentaient son souffle tiède et métallique qu’exhalaient les conduits de chauffage. Ils discernaient sans nulle médiation, dans une sorte de fusion sujet/objet typique des moments extatiques, ou des abrutissements, sa masse impressionnante qui, par rapport à leur corps relativement petit, provoquait en eux une forme de démesure sublime que, seule, l’extrême solitude de leur situation nocturne canalisait. Chacun comprit, sans même avoir besoin de formuler cette vérité qu’ils saisissaient de manière infra-linguistique, que les lieux, au-delà de leur fonction, exprimaient un sens irréductible à ce que les anciens, faute d’un nom plus approprié, avaient appelé une « âme », à savoir un principe de mouvement immatériel. Mais, ici et alors, ce n’était pas d’âme qu’il s’agissait. L’immeuble ne se manifestait pas comme quelque chose de vivant, organisme de béton ou que sais-je encore. Non, il révélait son pur être-là comme structure symbolique, comme architectonique mentale, agglomérant en une sensation neuve les milliers d’idées qui avaient présidé à sa construction, synthèse intellectuelle de tous les savoirs qui l’avaient rendu possible, et plus que tout, comme le résultat non fortuit de tout ce processus d’intussusception anorganique, sentiment profond d’abattement et d’ennui qui avait succédé à son érection. Et c’était là, au cœur de la nuit, là où les révélations se font dans la discrétion des obscurités propices à la sélection des initiés, que l’immeuble avouait sans ambages sa nature suprasensible.

C’est surtout B. qui, tout en suçotant une pastille mentholée, remarqua avec une acuité toute particulière, quasi animale, le caractère métaphysique de l’espace qui le cernait. Tandis qu’il pénétrait dans l’ascenseur avec cette réserve minimale qui compose inconsciemment une sorte de sixième sens en s’assurant que le vide létal n’usurpe pas en douce la place attendue de la plate-forme, il voyait le lien substantiel qui existait entre cette architecture faite de chiffres et de lettres, d’équations complexes et de théories philosophiques et les tâches qu’on lui imposait. Mais, au-delà de la correspondance intellectuelle entre l’esprit objectivé dans l’immeuble et son propre esprit qui, fourbu et gourd, peinait à extérioriser la moindre idée sensée, il pressentait également une immense mélancolie urbaine qui sourdait des piliers gigantesques soutenant des mégatonnes de béton pour venir se figer au centre même de ses entrailles affamées.

Pendant ce temps, F. faisait une sorte de panorama rétrospectif de sa journée selon les techniques d’autocontrôle qu’elle avait apprises dans des manuels de développement personnel, sorte de grimoires postmodernes écrits dans la langue managériale mais qui, de fait, relevaient de l’ésotérisme pur. Puis faisait le vide. Elle ne ressentait plus l’urgence de rentrer chez elle, mais, dans un état de suspens, jouissait pour quelques instants de l’absence. Elle s’engagea elle aussi dans l’ascenseur et se soumit à la chute des graves avec une résignation toute stoïcienne qui, paraît-il, était le propre de la sagesse depuis plus de deux mille ans. Elle adorait sentir son corps chuter dans l’espace, ce laisser-aller serein et impersonnel qui exigeait une entière confiance dans la technologie moderne et ceux qui en avaient la charge et l’entretien. Le temps ne s’écoulait plus, il coagulait dans son tube de verre. Tout semblait à la fois suspendu et en mouvement. C’était une micro-impression délicieuse pour celui qui savait cultiver les jeux pervers de l’observation des détails infimes. Et F. possédait à un degré inouï ce don d’abstraction des grandes choses, de conversion paulinienne aux infra-faits.

B atteignit le premier le sous-sol. Il dénoua sa cravate en signe d’émancipation. C’était un homme grand, musculeux, au visage carré, taillé à la serpe, le profil idéal pour une campagne de costume griffé. La quarantaine grisonnante, l’allure déterminée. Il jeta tout de suite un coup d’œil à son coupé Toyota garé sur son emplacement réservé. Le parking était quasi vide, laissant apparaître la géométrie implacable de ses lignes pures, de ses couleurs primaires. Le plafond comme une chape était bas, étouffant. Quelques loupiottes au sodium disséminées çà et là éclairaient couleur de pisse l’immense garage fatigué. Ce n’était pas le spectacle de ces murs gris et psychotiques qui rebutait le plus le visiteur, mais l’odeur âcre d’essence brûlée, cette senteur si caractéristique des lieux suspects. En dépit de l’habitude, censée transformer progressivement l’inquiétant en familier, B. ressentait toujours dans ce lieu si inhospitalier un pincement d’anxiété. Il pensait qu’il en allait de même pour tous les citadins qui, depuis un siècle, ne s’étaient jamais vraiment accoutumés à traverser ces zones de manière insouciante. Quelque chose en elles nouait la gorge et renvoyait aux peurs ancestrales des savanes mortelles, des agressions subites et dégénérées. Les promoteurs avaient beau introduire musique classique, senteurs florales, couleurs pastel, rien n’y faisait. Les parkings demeuraient les autels géants du sacrifice urbain. Mais rien ne soulignait mieux ce sentiment irrépressible de malaise que l’écho des chaussures sur les parois bétonnées. Ces claquements réitérés donnaient la chair de poule. Le silence même qui portait ces sons et les accentuait par contraste confinait à la torture. Elle était loin à présent l’impression d’unio mystica avec l’immeuble, l’harmonie homme-machine. Le sous-sol révélait le véritable visage des lieux : une indifférence criminelle envers nos destins. Car les parkings ont été conçus comme des tests d’effort. Ils apprennent à canaliser l’angoisse et à réguler le souffle. Mais B. ne s’y faisait toujours pas. Il s’avança tout de même comme si tout cela n’était que fable. Sur le chemin qui le menait à sa voiture, il fit tinter son trousseau de clefs dans sa poche conférant à ce bruit métallique la vertu magique d’un talisman censé éloigner le mauvais sort. Puis il songea au ridicule de la situation, à la crainte enfantine qui l’étreignait de manière grotesque. Il se ressaisit, et affermit ses pas. Par un effet de basculement, aussi soudain que radical, cette victoire minuscule contre la peur se mua en une confiance virile. B. était passé en un instant du stade de victime potentielle à celui de prédateur féroce, prêt à en découdre avec un quelconque ennemi qui surgirait de derrière un pilier, ce qui était plus en phase avec son style sportif-agressif-performant. Arrivé devant son bolide, que son ex-compagne avait décrit, dans un accès de rage contenue, comme un papier cadeau étincelant qui empaquetait une grosse merde, il fit malencontreusement tomber à terre son trousseau de clefs trop vite sorti de sa poche. B. pesta. Son gros mot se répercuta sur les murs en un ping-pong sonique. Il ne songea pas à interpréter cette maladresse comme le résidu gestuel de son inquiétude précédente.

C’est ce moment-là que choisit F., conseillère bancaire spécialiste des placements financiers et des assurances-vie, pour sortir de l’ascenseur. Elle fit quelques pas, puis, avisant rapidement à quelques mètres d’elle un homme à quatre pattes devant un véhicule, s’arrêta net. Le souffle des portes se refermant bruissa comme le soupir d’un moribond dans la chambre humide et froide d’un hospice municipal. Le claquement électrique d’une minuterie se fit également entendre. F. restait clouée sur place, sans que cette immobilité fût le quelconque signe d’une inquiétude curarisante. Elle ressortait plutôt à une forme inédite de curiosité déplacée. De son côté, B. observait F. par-dessous son bras, en un ovale mal dessiné, sans lui-même ressentir la gêne attendue dans une position aussi ridicule. Ils ne se connaissaient pas, ne se rappelaient pas s’être croisés, encore moins parlé. Une ignorance réciproque les laissait hors de toute relation, à part celle en train de s’instaurer et qui allait de toute manière bientôt prendre fin. On entendit le crissement de pneus d’une voiture quelques étages plus haut, mais ce bruit, pourtant d’ordinaire si dérangeant, ne modifia en rien la paralysie mutuelle qui caractérisait les deux protagonistes de la scène. Ils étaient étrangers l’un à l’autre, définitivement. Et puis, sans raison, B. sortit le premier de sa torpeur, peut-être à cause de la douleur de son genou droit planté dans le béton, et, au moment de son réveil sensoriel, comme une récompense offerte à son regain d’activité, repéra son trousseau de clefs qui brillait telle une pièce d’argent derrière la roue avant. Il tendit le bras pour l’attraper, délaissant la présence de F. Il n’avait même pas songé à lui dire bonsoir ou à esquisser un geste avenant qui témoignerait de sa reconnaissance de l’autre. À dire vrai, la présence de F. lui paraissait tout à fait superflue comme l’est toute présence humaine dans un lieu qui n’est pas fait pour elle. Il n’avait pas envie d’engager de dialogue civil, de se livrer au protocole conversationnel. Il voulait simplement retrouver ses clefs et rentrer chez lui au plus vite. Mais, soudainement, alors même qu’il touchait au but, il prit peur, une peur panique et totale. Il n’entendait aucun bruit, pas même celui de celle qui, quelques instants auparavant, occupait une portion non négligeable de son champ de vision et qui aurait dû logiquement bouger, à tout le moins, se manifester d’une quelconque manière. Ce vide l’angoissa. Sans même saisir ses clés qu’il caressait du bout des doigts, il se releva d’un bond, et se mit à courir dans la direction opposée à la porte ­d’ascenseur, à savoir vers la rampe d’accès qui conduisait en spirale à l’étage supérieur. L’écho de sa course se diffusa aussitôt, mat, brut, dans ce lieu au confinement oppressant. On aurait dit le martellement désespéré d’un séquestré dans une chambre souterraine. B. ne savait pas ce qui le prenait, il n’avait pas eu le temps de réfléchir à la nature de la menace qu’il sentait peser sur lui, mais il était persuadé à un degré ultime de conviction qu’il devait s’enfuir à tout prix, sous peine d’y laisser sa peau. Il avait abandonné sur place sa mallette et ses clés, sa voiture et son statut, et se dirigeait à toute vitesse vers ce qui lui semblait être une issue. Il n’osait se retourner de peur de perdre du temps, de désynchroniser sa course. Il glissa sur une flaque d’huile, chuta lourdement, gémit, se releva, le pantalon déchiré tout du long et l’avant-bras esquinté, et reprit sa course avec une ardeur décuplée. Il n’était plus sensible aux odeurs de brûlé, de pisse et de gaz, aux courants chauds de la nuit poisseuse, à l’humidité cancérigène des piliers, au salpêtre crayeux et aux gommes pneumatiques, aux enduits desquamés, aux rumeurs nocturnes du trafic, bref à l’ambiance urbaine et occidentale qui, depuis deux siècles, sert de pitance à la dégénérescence esthétique prisée par les milieux arty, une seule chose le préoccupait : décamper.

F. ne fut pas vraiment surprise par ce départ en trombe. Elle observa avec une neutralité bienveillante la course de l’homme à travers le parking. Elle ne laissa paraître aucune réaction immédiate : stupeur ou incompréhension. Elle ressemblait à une spectatrice désintéressée qui est tellement absorbée dans une contemplation absolue qu’elle met entre parenthèses toute volonté de vivre. Elle coïncidait avec le dehors, en une alliance complète qui suspendait toute individuation. La vision pour le moins incongrue de ce cadre dirigeant détalant dans un parking vide lui procurait un plaisir pur dénué de toute satisfaction empirique. Elle n’esquissa même pas un sourire, ne cligna d’un œil. Elle était spectacle. À aucun moment, elle ne se demanda ce qui avait poussé cet homme à déguerpir comme cela. Cela ne lui traversa pas l’esprit. Mais, au bout de quelques secondes, peut-être une minute, son attitude changea du tout au tout. Le voile d’impassibilité tomba. F. déchira d’un geste ferme sa jupe, une longue fente parcourant sa cuisse droite galbée dans un collant soyeux. Elle ôta sa veste, laissa tomber à terre son sac à main d’où s’échappa une bouteille d’eau minérale, déposa sur le sol sans plus de précaution sa sacoche en cuir, enleva ses chaussures à talons qu’elle fit valser d’un coup de pied à l’autre bout du parking, défit sa coiffe, dégrafa son chemisier, et, les yeux écarquillés de haine pure, la bouche distendue en une grimace horrible, se mit à crier comme une bête assoiffée de violence et de ­terreur, de morsures profondes et de chairs sanguinolentes.
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Message par I am So Sure Mer 21 Déc 2016 - 12:06

[size=34]Lucy Vincent, chimiste de l'amour[/size]
Elle a découvert le rôle d’une hormone, l’ocytocine, dans le coup de foudre. Dans sa vie privée, pourtant, cette Anglo-lituanienne installée en France ne maitrise pas grand chose.
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... Lucy-Vincent_pics_390Paru dans leJDD


Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... BlankLucy Vincent explique que l'être humain est programmé pour aimer son partenaire trois ans. (Jérôme Mars pour le JDD)
On peut avoir démontré à la terre entière que l’amour est une affaire d’hormones et néanmoins posséder un cœur tendre. On peut être née dans la ville la plus moche du pays de Galles, "trou paumé et ravagé par la révolution industrielle", et avoir été touchée par la lumière. A cette époque, Lucy Vincent s’appelait Kustas, jeune Anglo-Lituanienne élevée à la dure dans une école catholique, destinée à devenir sage-femme, comme sa mère et sa sœur. Mais, à 7 ans, la petite fille découvre le caractère miraculeux du phénomène de la photosynthèse et cela va changer sa vie: "La lumière se transforme en sucre, tu te rends compte !" hurle-t-elle à sa mère. Quarante-cinq ans plus tard, l’émotion est intacte. Chaque jour ou presque, Lucy Vincent s’offre des moments d’extase scientifique, des exclamations jouissives, des "eurêka".
Elle donne rendez-vous dans son appartement parisien. L’immeuble, tout en courbes et fer forgé, a été dessiné par l’architecte Hector Guimard, "l’homme des bouches de métro". Psychédélique et végétal, comme serait la résidence parisienne d’Alice au pays des Merveilles. "Je suis une romantique", murmure-t-elle. La preuve : à 18 ans, Lucy plaque tout pour suivre le jeune Nick dans le Yorkshire, à l’université Sheffield. Trois ans plus tard, alors qu’elle ramasse des grappes de raisin dans un domaine de Saint-Emilion, en Gironde, elle est foudroyée: "Le fils du propriétaire a traversé la cour et j’ai su." Elle emménage avec lui, elle a 21 ans. Elle le quitte sept ans plus tard pour épouser le neurobiologiste Jean-Didier Vincent: "Je marche aux coups de foudre. J’adore ça."
Lucy Vincent sait maintenant que son cœur n’y est (presque) pour rien. Responsables de ces frasques amoureuses, ses milliards de neurones. En 2003, c’est dans le laboratoire bordelais de son mari que la neurobiologiste découvre l’ocytocine, une hormone sécrétée dans le cerveau qui favorise "le lien" chez le campagnol des plaines, rongeur fleur bleue. En se plongeant dans la littérature des Américains Young et Insel, Lucy Vincent comprend que l’ocytocine pourrait être "le chef d’orchestre des sentiments". En 2004, la biologiste publie Comment devient-on amoureux ? (Odile Jacob). Suivent deux autres essais et un roman sur le même thème: "L’amour chimique est un sujet inépuisable", explique la scientifique, qui écrit en ce moment son cinquième livre, un dictionnaire de l’amour.
A la lecture, on balance entre désespoir et soulagement. "Lors de mes conférences, les gens hochent tristement la tête", avoue la biologiste. Lucy Vincent soutient la thèse que l’homme et la femme, portés par la nécessité de se reproduire, se choisissent grâce aux odeurs et phéromones qu’ils dégagent (urine, transpiration). L’objectif : détecter un patrimoine génétique assez proche du sien, mais assez différent pour optimiser le génome de ses enfants. L’homme choisira une partenaire féconde (bouche pulpeuse, peau saine). La femme cherchera un conjoint qui a du pouvoir pour assurer la survie de son foyer. "Nous avons hérité des comportements de nos ancêtres préhistoriques" sourit Lucy Vincent. Si les phéromones accrochent et que la forme physique et intellectuelle nous convient, c’est le coup de foudre.
L’être humain est alors "programmé" pour aimer son partenaire trois ans, temps nécessaire pour qu’un enfant tienne debout. Pendant cette période, le cerveau est saturé d’ocytocine. Sa sécrétion s’accompagne de doses de dopamine (motivation) et de bouffées d’endorphine (plaisir). Il occulte les parties négatives du partenaire ("Je te jure que Jean n’est pas radin"). L’amoureux pense à l’autre quatre heures par jour, en moyenne. Il souffre littéralement de trouble obsessionnel compulsif. Avec le temps, le cerveau reprend son activité normale. Les défauts du partenaire sautent à la gorge ("Je réalise que Jean est très radin"). "Cette phase est cruelle et décisive", tranche la neurobiologiste. Elle cite Stendhal: "L’amour est comme la fièvre, il naît et s’éteint sans que la volonté y ait la moindre part."
Il ne se passe pas un jour sans que quelqu’un reproche à Lucy Vincent de tuer l’amour: "On me traite de menteuse et même d’homophobe, parce que je lie l’amour à la reproduction." Elle voudrait nous persuader que ressembler à un campagnol n’est pas si terrible. Ces trois ans "sous emprise" sont merveilleux. Dans un rire de gorge incontrôlé: "On sait tout, mais cela ne change rien. Regardez-moi. Dix ans de recherches et je suis aussi idiote qu’à 20 ans ! Je m’observe dans mes histoires, sans pouvoir rien contrôler." Oui, mais le premier jour de la quatrième année, faut-il allumer des cierges? "Faites comme les autres jours, ce n’est pas une fatalité."
Avec Jean-Didier Vincent, ils ont "tenu" dix-sept ans ensemble. Soit quatorze ans "sobres" (sans endorphines). "Cela peut durer au-delà, quand on s’entend vraiment bien et qu’on fait encore l’amour…" Et de conseiller: "Si on veut une relation durable, il faut choisir son partenaire sur des critères objectifs : le partage des valeurs, l’admiration, les projets. Si cela a duré si longtemps avec mon mari, c’est aussi parce que nous étions tous les deux passionnés par la science." Frédéric Beigbeder, qui tourne en ce moment l’adaptation de son roman L’amour dure trois ans, confie: "Moi j’essaie de vaincre la biochimie, en faisant appartement séparé. Ce n’est pas évident."
En réalité, Lucy Vincent le sait bien: "Après des années, la vie à deux devient forcément pénible. Quand ça marche trois jours sur quatre, c’est déjà exceptionnel." Elle met en garde, de son accent birkinien: "Repérez dès le début ces “petites” indices significatifs qui vous exploseront ensuite au visage. Testez par exemple votre mari en lui disant que vous avez été augmentée, pour voir comment il réagit."
Lucy Vincent a quitté le CNRS "par amour". Elle travaille désormais dans un labo pharmaceutique et espère sa prochaine passion comme on attend le bus. Des phéromones compatibles vont bien finir par croiser son chemin. La chercheuse ferait-elle peur aux hommes? Acquiescement. "Ils se disent que je vais prendre des notes." Aucun risque, Lucy Vincent sait peut-être tout, mais elle ne maîtrise rien et, surtout, pas besoin d’être une chimiste du XXIe siècle pour être experte en sentiments. Elle relit actuellement Orgueil et Préjugés. "Jane Austen a tout compris. C’est très moderne."
Nolwenn Le Blevennec - Le Journal du Dimanche
samedi 13 février 2010


 





BIO EXPRESS


1958: Naissance au Pays de Galles
1981: S'installe à Bordeaux et découvre l'ocytocine
1993: Mariage avec le neurobiologiste Jean-Didier Vincent
2004: Sortie de son premier livre Comment devient-on amoureux? (Odile Jacob)
2005: Petits arrangements avec l'amour (Odile Jacob)
2007: Où est passé l'amour? (Odile Jacob)
2009: La Formule du désir (Albin Michel)
Septembre 2010: Sortie de son dictionnaire scientifique de l'amour


Le lexique de Lucy Vincent


Phéromones : Les phéromones, qu'on trouve dans les urines, la transpiration, les selles ou sur la peau, sont libérées dans l'espace extra-corporel pour faire communiquer entre eux les individus d'une société donnée.
Ocytocine : C'est l'hormone qui lie. Elle intervient dans la formation du lien romantique ou maternel. " Vous le trouvez parfait, vous ne voyez pas ses défauts et vous communiquez avec un langage infantilisé ". Son influence peut perdurer au-delà des trois ans.
Dopamine : Certains symptômes de l'état amoureux rappellent l'action des amphétamines ou de la cocaïne : perte d'appétit, insomnie. Votre motivation reçoit un coup de fouet.
Endorphine : La dépendance amoureuse vient des endorphines, " morphines endogènes ", présentes dans le corps et le cerveau. En présence de son partenaire ou en entendant sa voix, sa sécrétion provoque des " bouffées de bonheur ".
http://www.lejdd.fr/Societe/Sciences/Actualite/Lucy-Vincent-chimiste-de-l-amour-172299
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Message par I am So Sure Mer 21 Déc 2016 - 12:06

L’amour expliqué par les sciences 
Qu'est-ce que l'amour ? Le sentiment amoureux né d'un cocktail chimique "C'est l'état naissant d'un mouvement collectif à deux" dixit le sociologue Francesco Alberoni dans son livre "Le Choc amoureux ". Il existe toute forme d'amour : amouramitié, amour-complicité, amour-maternel, amour-fraternel... Mais celui qui nous importe le plus est bien évidemment le grand Amour. Ce lien si fort qui vous lie à une personne ; cette envie de tout partager, de construire un foyer, de vieillir à ses côtés. Les scientifiques se sont mêlés de ce sujet et ont tenté de comprendre ce qu'est véritablement l'amour et ce qui nous différencie ainsi des autres animaux. Le cerveau agit face aux stimuli sensoriels perçus. © Un cerveau très émotif Les neurobiologistes ont réussi à cerner les régions cérébrales qui s'activent pendant le processus amoureux. Les scientifiques parlent du cerveau "émotionnel" qui se situe essentiellement dans le système limbique. Il comprend différentes régions du cortex cérébral, des régions sous corticales comme l'amygdale, mais aussi l'hippocampe, la région ventrale du striatum, etc. Bref, ces différentes zones cérébrales libèrent différentes molécules qui vont jouer un rôle très important dans le processus amoureux, à savoir le désir, le plaisir/souffrance et l'attachement. C'est ce dernier paramètre qui nous distingue des autres Vertébrés. Au commencement : la passion... La toute première sensation à se manifester est le désir soit de manière immédiate et explosive, le coup de foudre, soit au fur et à mesure, de manière progressive. A qui doit-on cette décharge d'excitation, de joie ? A l'adrénaline et à la dopamine bien sûr. Elles augmentent le rythme cardiaque, la vasodilatation des vaisseaux, d'où les rougissements embarrassants, ainsi que la sudation. Son action est renforcée par la phenyléthylamine, une amphétamine naturelle, qui accentue l'euphorie et l'excitation. Certains la qualifient d'hormone de la passion. ... Ensuite vient l'attachement Comme beaucoup de gens en ont fait l'expérience, la passion ne dure pas. Elle est fugace. La faute à notre cerveau ; les récepteurs spécifiques à la phenyléthylamine se saturent et perdent toute action. L'hypophyse, une glande du cerveau prend le relai et secrète deux autres neurotransmetteurs-hormonaux : la vasopressine et l'ocytocine. En plus de la dopamine, hormone du bonheur, ces deux molécules provoquent l'attachement. L'ocytocine est l'hormone du premier attachement qui lie l'enfant à sa mère. Elle se déclenche à nouveau lors du premier rapport sexuel. Les neurobiologistes ont clairement établi le lien entre sa sécrétion et ses répercussions physiologiques et surtout émotionnelles. Pourquoi aime-t-on ? Un besoin conditionné par nos gènes Vous avez les mains moites, le cœur qui bat la chamade, vous ne pensez qu'à l'autre en permanence, pas de doute vous êtes en train de tomber amoureux. Les magazines féminins font beaucoup de Une sur le coup de foudre, l'amour parfait ou encore les moyens de trouver son "âme sœur". Bref, un programme fort réjouissant et surtout très intemporel. L'amour gouverne nos vies, qu'on le veuille ou non. Mais pourquoi un tel besoin d'aimer et d'être aimé ? Aimer pour survivre Pourquoi cette quête perpétuelle et parfois douloureuse de l'amour ? Alors les scientifiques ont une réponse toute trouvée : c'est inscrit dans nos gènes. Nous voilà bien avancé. Nous avons tendance à oublier que nous sommes des animaux et que notre fonction première est de nous reproduire et d'assurer la pérennité de notre espèce. La neurobiologiste Lucy Vincent parle carrément de programme génétique dans ses nombreux ouvrages consacrés à ce sujet. Les hommes et les femmes assurent leur descendance mais doivent surtout protéger les bébés, très vulnérables. Pour cela, il faut que les deux parents restent auprès de leur progéniture d'où le besoin d'un lien fort entre eux : l'amour. Aimer pour le plaisir Les neurobiologistes ont constaté que les Vertébrés, dont nous faisons partie, doivent éprouver des émotions comme le plaisir. Cela est un moyen de survivre dans leur environnement. Comme la nature est bien faite, ils ont mis en place des mécanismes automatiques comme celui de la récompense. Et l'évolution au cours du temps a conservé ce système. Ce processus fournit la motivation nécessaire aux organismes pour que ceux-ci fassent ce qu'il faut pour pérenniser leur espèce ; Par exemple, manger, boire sont des actions qui donnent du plaisir à l'homme. Et bien il en est de même pour la reproduction. Le désir est le facteur déclenchant de ce circuit de récompense. L'Homme sait que cette émotion va lui provoquer du bien être, de la joie et donc il va vouloir le reproduire un maximum de fois. Le cerveau est complètement conditionné. Sa partie moyenne, le mésencéphale, secrète en quantité de la dopamine qui anticipe le plaisir de la sexualité. Quant à l'hypothalamus, centre du comportement (entre autres), il libère aussi de la dopamine qui elle va fournir du plaisir. Le circuit de la récompense est un mécanisme conservé par l'évolution Aimer pour se construire La biologie n'a pas réponse à tout et ne peut pas expliquer le pourquoi du comment de l'amour. Les psychiatres, psychanalystes, psychothérapeutes apportent leur pierre à l'édifice. Le sentiment amoureux serait un besoin purement égoïste. Les humains l'utilisent pour combler un manque aussi bien matériel qu'immatériel qu'ils sont incapables d'assouvir eux-mêmes. L'homme ne sait pas vivre seul et nécessite la présence d'autrui à ces côtés pour vieillir avec lui. L'amour rassure, d'où cette recherche effrénée par l'Homme. Comment tombe-t-on amoureux ? L'amour dès les premières secondes "Au premier regard, j'ai su que c'était lui/elle". Ah le fameux coup de foudre ! Ce sentiment incroyable qui vous envahit et ne vous lâche plus. Ce n'est en rien un passage obligé pour connaître l'amour. Nous ne sommes pas égaux face à ça. Oui, c'est injuste mais certaines personnes sont plus "sensibles et réceptives" à cette explosion de désir. Que se produit-il en nous ? Deux corps qui se parlent Comme dirait une célèbre publicité pour un déodorant " Laissez le charme agir " et bien là c'est un peu pareil. Inutile de parler, l'homme et la femme communiquent. Comment ? Le langage du corps. Il est totalement inconscient, les protagonistes ne s'en rendent absolument pas compte. Un regard, des échanges de sourires, des mains qui se frôlent... Tout ceci est visible pour les observateurs assidus. On qualifie ces moments de complicité. Des chercheurs américains sont allés plus loin et expliquent que les hommes sont capables de détecter inconsciemment le désir qu'ils suscitent chez leur partenaire. Comment ? La pupille des femmes se dilate, c'est l'expression de leur désir et l'homme le "voit". Un odorat très fin Les scientifiques ont trouvé que le nez jouait un rôle crucial dans cette communication. En effet, les deux sexes libèrent des molécules parfaitement inodores, les phéromones. Celles-ci sont secrétées par des glandes disposées au niveau des aisselles, des mamelons et des organes génitaux. Ces molécules chimiques sont perçues non pas par le nez mais par l'organe voméronasal, une glande logée sous le nez et reliée au bulbe rachidien, partie du cerveau de l'Homme. Ces phéromones constituent notre carte génétique et semble apporter toutes les informations dont notre partenaire a besoin pour faire son choix. A l'heure actuelle, les scientifiques n'ont toujours pas réussi à démontrer leur mode d'activation, ainsi que leur mode d'action. Une chose est sûre, les odeurs corporelles -à ne pas confondre avec les phéromones- sont elles aussi sources de renseignements pour le partenaire. Comment choisit-on notre partenaire ? Choix du partenaire : libre ou imposé ? Chercher son âme sœur, son alter ego avec qui vous avez envie de construire votre vie et avoir des enfants. Et bien, ce n'est pas si facile. Là encore, notre choix n'est pas si libre que ça quoi qu'on en pense. Les hormones guident notre préférence, mais aussi notre niveau social ainsi que la société dans laquelle nous évoluons. Pas facile de se retrouver dans tout ça Donner les meilleures chances à sa descendance Les odeurs corporelles jouent un rôle prépondérant dans le choix du ou de la conjoint(e). Lucy Vincent, neurobiologiste, explique bien dans son livre "Petits arrangements avec l'amour" que ces odeurs émises par notre organisme traduise des informations génétiques concernant notre système immunitaire. Qu'est-ce que cela vient faire dans l'amour ? Et bien, les scientifiques pensent que le cerveau tend à chercher inconsciemment une complémentarité chez l'autre. Des études ont montré que majoritairement chez les couples, les deux individus ont un système immunitaire opposé et complémentaire. Pourquoi ? Ils offrent un patrimoine génétique extrêmement varié à leurs enfants leur permettant ainsi d'être immunisés contre un grand nombre de microbes. Ainsi, ils seront mieux armés pour survivre et aussi procréer. On revient toujours à cette notion de maintien de l'espèce. Un choix guidé par la société "Tu es célibataire, ma (mon) pauvre". Oui, on vous l'a déjà faite sentir cette pressionlà. Cette obligation d'être en couple, d'avoir des enfants, de fonder une famille. Alors mieux vaut se mettre rapidement en quête de l'être aimé. Michel Bozon, directeur de recherche à l'Institut national d'études démographique, a effectué de nombreux travaux sur l'amour contemporain. Il en ressort que les jeunes gens ont tendance à chercher leur moitié auprès de leurs semblables, en d'autres termes, dans leur milieu social. Michel Bozon explique que les femmes privilégient le statut social dans leur choix. Les femmes venant d'un milieu populaire auront plus tendance à choisir un homme musclé symbole de force, de stabilité et de sérieux. Alors que celles de milieux plus aisés cherchent essentiellement des hommes grands, minces, gage d'intelligence, d'assurance et de sécurité financière pour subvenir aux besoins de la famille. Quant au sexe masculin, les critères physiques rentrent en ligne de compte. La beauté est le premier facteur sur lequel porte le choix des hommes. Contrairement à la mode actuelle de la minceur, voire de la maigreur, les jeunes hommes aiment les femmes ayant des formes, symboles de fertilité et de maternité. Leur objectif est de trouver une femme capable de porter leur enfant. L'amour rime-t-il avec toujours ? L'amour est limité dans le temps Est-ce la bonne personne ? Est-ce que notre amour va durer pour toujours ? Généralement, les futurs mariés se posent cette question cruciale avant de sauter le pas devant monsieur le Maire. Certains sont plus fatalistes et n'hésitent pas à comparer l'amour à une roulette russe. Ça passe ou ça casse ! Les scientifiques ont un avis sur la question. Pour les âmes romantiques, abstenezvous de lire la suite, cela risque de vous déprimer pour un bon moment. Le temps de l'amour est compté Comme nous l'avons vu dans le premier chapitre, le cerveau secrète un cocktail hormonal : dopamine, adrénaline/sérotonine, endorphines, ocytocine. Ces molécules sont respectivement responsables de l'excitation, de la joie, du bonheur et de l'attachement. Le cerveau va peu à peu se désensibiliser à la dopamine et à l'adrénaline. C'est là où les choses se compliquent pour le couple. La neurobiologiste Lucy Vincent avance que ces molécules agissent sur le cerveau pendant trois ans, pas plus. La scientifique explique que cette durée est pile le temps imparti pour que l'enfant du couple soit viable, c'est-à-dire qu'il est capable de se débrouiller seul avec un seul parent. Dès lors le couple n'a plus raison d'être. Cette date de péremption colle avec notre fonction première : maintenir l'espèce en se reproduisant. L'évolution reste très terre à terre et a mis en place des mécanismes simples dont le bonheur n'est pas le but ultime. Un amour condamné ? Heureusement que l'amour n'est pas uniquement une histoire d'hormones. Les chercheurs sont loin d'avoir fait toute la lumière sur ce sujet et assurent eux-mêmes que la biologie n'est pas seulement à l'origine de ce sentiment. Heureusement des couples durent pendant des décennies et l'ocytocine y est pour quelque chose. Elle va continuer à procurer du bien être chez les deux partenaires. Mais tout le secret de longévité est de cultiver sa complicité, comme le préconisent bon nombre de thérapeutes. La communication, la surprise... sont les ingrédients pour cultiver l'amour du couple. Il n'y a plus cette addiction l'un envers l'autre due aux hormones- mais juste de la sérénité et du bonheur. De nombreuses études ont prouvé que les couples où la parole est d'or durent plus longtemps que les autres. L'épanouissement intellectuel est crucial pour la survie du couple Le cap difficile de la rupture Certains duos malheureusement ne durent pas et la rupture est alors inévitable. La personne qui se fait quitter est souvent cent pieds sous terre. Perte d'appétit, apathie, perte d'envie, dépression. Tous ces symptômes sont comparables à un drogué en état de manque. Le début d'une relation est essentiellement passionné car nous libérons beaucoup de dopamine et d'endorphine. Dès qu'il y a rupture, le cerveau ne reçoit plus sa dose, le corps le manifeste. Et oui, l'amour est une drogue ! Une bonne cure de désintoxication permet de reprendre le cours de sa vie amoureuse et de s'ouvrir à de nouvelles rencontres. Ce dossier a été réalisé par Charlotte Portalis et publié en journal du net. Par : Nes.D
http://magazine-sputnik.freevar.com/archives/N4/includes/article/amour.pdf
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Message par I am So Sure Mer 21 Déc 2016 - 12:07

Pourquoi certaines personnes aiment écouter de la musique triste ?






Un des rares regrets dans ma vie : je n'ai pas appris à bien jouer d'un instrument de musique. 



Vous avez que la lecture est très importante pour le développement de votre cerveau et aussi pour être autodidacte et peut-être même pour devenir un agent de changement de notre société ;-)


Mais la musique est aussi quelque chose de super important. Quand vous essayer de jouer une pièce de piano ou d’un autre instrument, cela fait travailler plusieurs parties de votre cerveau davantage encore que la lecture. Ça sert aussi à extérioriser vos émotions. Même si je ne sais pas très bien jouer de la guitare, j'arrive à improviser des morceaux vraiment triste et mélancolique !!!


C’est une des choses que je regrette dans ma vie, c’est de ne pas mettre mis à la musique sérieusement. En effet, en secondaire 2 lorsque j’ai choisi de prendre mon cours de lecture rapide comme cours à option, et bien j’ai dû laisser tomber l’autre cours qui était un cours de guitare. Malheureusement, choisir quelque chose c’est aussi se priver de d'autre chose ;-)


Quelques années plus tard, à l’université, je me suis mis à la guitare en autodidacte grâce à un des mes amis qui s’appelait Clément. Malheureusement, ça m’aurait pris des cours pour me donner le petit coup de pouce pour aller plus loin.


Vous allez me dire que rien ne m’empêche de prendre des cours aujourd’hui. Et c’est vrai, mais je ne le fais pas sous prétexte que je suis trop occupé. À ma retraite peut-être, quelle retraite ??? J’y reviendrai ;-)


La musique est en fait un mystère que les scientifiques étudient depuis nombre d’années.


Tous autant que nous sommes, nous savons de façon instinctive que la musique a effet un effet sur nos émotions, nos sentiments, notre humeur, notre motivation et aussi notre cerveau. En effet quand vous écoutez de la musique ou que encore plus quand vous en jouez, cela active à peu près toutes les zones de votre cerveau.  C’est ça qui complique la recherche sur le cerveau et la musique, parce qu’il n’y a pas un point principal pour la musique dans le cerveau.


La musique n’est pas magique mais quand même, elle est spéciale. Par exemple, il y a des preuves scientifiques que si vous jouez de la musique, ça aide à la concentration et à la lecture. Ou encore les patients atteints de la maladie de l’Alzeihmer garde la mémoire de la musique ou du moins d’une partie.


Tout ça pour vous dire qu’écouter ou encore plus jouer de la musique demande la mise en place d’un énorme réseau dans notre cerveau, ce qui le maintient en forme et en bonne santé pour la vie.


Mais la musique a d’autres fonctions, elle peut nous aider à relaxer et à nous détendre. Mais elle peut aussi nous nuire parfois.


Voilà bien des années, j’ai arrêté d’écouter de la musique. En effet, j’avais tendance à écouter beaucoup de musique triste et mélancolique et cela m’entrainait dans la tristesse. Mais il y a à peu près un an, j’ai recommencé à écouter de la musique.


Quel plaisir, quelle joie ? Mais de nouveau je me suis mis à écouter de la musique triste et des fois à me retrouver dans une tristesse ultra profonde. Par contre, des fois j’étais relaxé, détendu et de bonne humeur, même si j’écoutais de la musique triste. C’est là que je me suis demandé pourquoi je réagissais comme ça. D’autant que je ne suis pas la seule personne à être comme ça dans mon entourage. Curieux comme je suis, j’ai commencé à chercher.


D’abord la tristesse, il faut bien comprendre cette émotion. La tristesse est semble-t-il un des 4 émotions principales de base avec la joie, la peur et la colère. Cette émotion reflète chez nous de la peine, du chagrin et aussi de la douleur émotive. Elle apparait quand nous faisons face à un manque affectif IMPORTANT. Il nous manque quelque chose comme par exemple « quelqu’un nous manque ».


La tristesse est comme le témoin lumineux qui nous signale dans une voiture que le moteur manque d’huile. Ce signal restera allumer tant qu’on ajoutera pas d’huile dans le moteur afin que nous évitions de le bruler. La tristesse est là pour nous avertir qu’il nous manque quelque chose. À nous de voir ce qui nous manque parce que si ça dure trop longtemps, si ce manque affectif persiste, notre malaise va s’amplifier. Nous allons manquer d’énergie, nous ferons de moins en moins d’activités enthousiasmantes et nous manquerons encore plus d’énergie. Cercle vicieux en vue.


Autre point important de la tristesse, c’est qu’elle peut se transformer en colère. Pour pouvoir ressentir sa tristesse, il faut accepter d’être vulnérable. Nous sommes vulnérables lorsque nous sommes tristes. Si nous sommes trop sensibles et que la tristesse devient trop grande pour notre sensibilité, nous la transformons en colère et nous la dirigeons vers la personne que nous jugeons responsable de cette tristesse.


Quel rapport avec la musique et les chansons tristes ? Et bien, étrangement, la musique triste peut nous faire du bien comme elle peut nous faire du mal.


Les chercheurs se sont aussi intéressés aux effets de la musique triste sur les gens. Et aussi incroyable que cela paraisse, il a même été démontré qu’une majorité de jeunes préférait la musique au sexe ou à la drogue. Pourquoi ? Et bien parce que la musique déclenche des drogues, des hormones et a des effets dans notre corps.


Par exemple, si vous êtes en deuil ou encore que votre chien vient de mourir, votre corps va sécréter de la prolactine afin de vous aider à passer à travers ce deuil. C’est comme si mère nature venait vous consoler. La musique triste a le même effet, vous vous mettez dans un état de tristesse, le cerveau pense que quelque chose ne va pas et il vous envoie de la prolactine. Mais une partie de votre cerveau sait que ce n’est pas un véritable chagrin, qu’il n’y pas de vrais deuils, de vraies douleurs dans le bas du ventre. Donc à la fin de la journée, grâce à la prolactine, vous vous sentez mieux.


La musique peut aussi agir d’une autre façon. Elle peut agir comme une catharsis, c’est à dire qu’elle nous permet d’épurer notre tristesse en écoutant des chansons tristes. On peut arriver à faire la même chose en écoutant un film triste par exemple.


La musique libère aussi parfois dans notre cerveau de la dopamine de la même manière que les autres plaisirs que sont la nourriture, le sexe ou la drogue. En effet, on peut par exemple apprécier la beauté d’une chanson triste.


Donc on peut jouir de la tristesse et de la mélancolie d’une chanson triste parce qu’elle déclenche des effets dans notre corps, mais en même temps nous savons que ce n’est pas réelle et dangereux. Donc nous en profitons.


Tout de même, à mon humble avis, la musique triste peut parfois devenir dangereuse. En effet, si la tristesse s’est installée chez vous pour signaler qu’il y avait un manque affectif important dans notre vie, que nous ne faisons rien pour changer cette situation et si cette tristesse s’intensifie parce que nous ne voulons pas écouter ce signal d’alarme et que nous nous mettons à écouter de la musique triste, non pas pour ce que ça aille mieux, mais pour s’enfoncer davantage dans notre tristesse. Il y a danger à cause du cercle vieux du manque d’énergie et du manque d’enthousiasme qui nous rendra encore plus triste.


En conclusion, apprenez à jouer d’un instrument et écouter de la musique le plus souvent possible, même de la musique triste. Cela vous fera du bien au niveau de l’humeur et cela maintiendra votre cerveau en forme.


Mais si la tristesse s’intensifie chez vous suite à l’écoute de musique, interrogez-vous sur le sens de ce signal d’alarme. Quel est le manque affectif important qui subsiste chez vous ? Et parlez-en à quelqu’un ?






Publié par Thierry Verviers à 13:58 Aucun commentaire: 
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mercredi 20 août 2014

Cerveau droit, surdoués, zèbres: science contre idées préconçues

Table des matières

  • Introduction
  • Petit problème lorsqu'on étudie les surdoués ?
  • Être surdoué, qu'est-ce que ça veut dire ?
  • Être surdoué, est-ce que c'est génétique ?
  • Les surdoués ont-ils un cerveau différent des autres enfants ?
  • Un surdoué est-il automatiquement hyperactif ou inattentif ?
  • Les surdoués souffrent-ils de troubles psychologiques plus que les autres enfants ?
  • Est-ce qu'un surdoué a le sens de l'humour ?
  • Et l'intelligence émotionnelle là-dedans ?
  • Les surdoués sont-ils plus créatifs que la plupart des autres personnes ?
  • Un surdoué est-il plus éthique au niveau du bien et du mal que les autres enfants ?
  • Les surdoués ont-ils une personnalité spéciale ?
  • L'encadrement de ces êtres différents ?





Cet article est inspiré du livre "Les surdoués ordinaires" de Nicolas Gauvrit paru au "Presses Universitaires de France", Mai 2014.
http://www.puf.com/Autres_Collections:Les_surdoues_ordinaires
Je recommande la lecture de ce livre super intéressant à toute personne qui veut creuser le sujet davantage. Cet article ne présente que quelques idées contenues dans ce livre.


Introduction
Depuis un certain temps déjà, je m'intéresse au phénomène des enfants surdoués (cerveau droit, zèbre, enfant précoce). Ces enfants qui pensent autrement que la moyenne des autres enfants s'adaptent souvent très mal à notre société et à notre système d'éducation.
Ayant eu affaire à certains de ces enfants dans ma vie privée et professionnelle et voulant le plus possible pouvoir les épauler et les aider, je me suis mis à lire beaucoup de livres, d'articles sur le sujet.
Ce qui saute aux yeux, c'est que beaucoup de choses circulent sur ses enfants "zèbres - différents des autres". Beaucoup des connaissances accumulées sont empiriques et basées sur l'expérience de plusieurs intervenants sur le terrain. Mais du point de vue scientifique, c'est beaucoup moins clair.
Le livre de Nicolas Gauvrit apporte un certain éclairage sur l'aspect scientifique des enfants "cerveau droit - créatif".
Voici les points qui m'ont le plus marqué et comment je les relie à ma propre expérience sur le terrain.


Petit problème lorsqu'on étudie les surdoués ?
Malheureusement, beaucoup de la littérature dédiée au "cerveau droit", "surdoués", "zèbres" est orientée négativement comme quoi tous les surdoués auraient nécessairement des problèmes.
C'est certain, puisque bon nombre de livres écrits sur le sujet le sont par des psychologues et autres intervenants qui ont eu à aider et intervenir auprès de plusieurs de ces jeunes qui avaient différents problèmes dont certains très sévères.
Est-ce que ça veut dire que tous ces enfants ont des problèmes ? Bien sûr que non. L'enfant surdoué qui fonctionne bien dans la société et dans le système d'éducation ne visitera jamais le bureau d'un intervenant social ou d'un psychologue.
Mais est-ce que ça veut dire que le "surdoué" qui fonctionne bien dans la société est "heureux" et a développé ton son plein potentiel ? Là aussi la réponse est "pas nécessairement". Il a peut-être seulement trouvé une façon de s'adapter.
Donc tout est très relatif quand on parle de ces enfants "zèbres" et cet article doit être lu en ayant toujours à l'esprit que nous sommes au début de la recherche sur ce type d'enfant. Toute médaille a au moins deux côtés et parfois plus. ;-) Tout est une question de perspective.



Être surdoué, qu'est-ce que ça veut dire ?
La moyenne du QI dans la population en générale est de 100. Vous avez 110 de quotient intellectuel, vous êtes au-dessus de la moyenne et vous êtes à l'aise à l'école. Vous suivez correctement et pas d'ennui à l'horizon.
Votre quotient est de 130 ou plus. Vous êtes très au-dessus de la moyenne. Vous vous ennuyez à l'école. C'est trop facile. Ce n'est pas intéressant. Ce n'est pas motivant. Donc bien que très intelligent et curieux, vous pouvez être un élève à problème. Vous pouvez même "coulé" des cours. Et dans des cas extrêmes, vous pouvez décrocher de l'école.
En fait, l'école qui est construite pour l'élève moyen au quotient de 100, ne vous convient pas du tout. Et donc même si vous avez tout ce qu'il faut pour réussir à l'école, un jour vous vous mettez à échouer vos cours sans que vos professeurs ne comprennent pourquoi ?
Évidemment, la mesure du QI est discutable comme mesure de l'intelligence. L'intelligence est quelque chose de complexe et aujourd'hui, on sait qu'il existe plusieurs types d'intelligence, par exemple l'intelligence émotionnelle.
De plus, on peut aussi analyser l'intelligence d'un point de vue fonctionnel et ainsi la mesurer par certains indices:

  • La vitesse d'exécution des tâches
  • La mémoire à court terme qui vous permet de retenir les chiffres nécessaires pour faire une multiplication complexe par exemple
  • La capacité à résoudre des problèmes nouveaux non reliés au langage comme résoudre un casse-tête
  • Et la capacité verbale: raisonnement et vocabulaire

Un enfant surdoué pourra être au-dessus de la moyenne dans tous les domaines, mais il peut aussi être moyen dans un domaine et être très supérieur dans les autres. 
En conclusion, il n'est pas facile d'identifier un enfant surdoué. Pour ma part, je les identifie souvent parce qu'il ne fonctionne pas bien dans mon mode d'entrainement traditionnel et que lorsqu'ils donnent leur avis sur quelque chose, leur perspective est souvent très différente de celle des autres enfants.





Être surdoué, est-ce que c'est génétique ?
L'intelligence vient-elle de notre hérédité ou est-ce que notre environnement influence notre degré d'intelligence.
Si comme moi, vous êtes du type socialiste et que vous voulez que la société donne des chances égales à tous; vous préféreriez que l'intelligence soit davantage fixée par l'environnement que par les gènes.
La science a fait des pas de géants dans la recherche entre autres en étudiant les jumeaux. Les études semblent maintenant démontrer de façon certaine que l'intelligence est beaucoup plus génétique que ce que l'on croyait de prime abord.
Chez l'enfant, les gènes expliqueraient de 40% à 60% des variations de QI. Et près de 70% à 80% chez les adultes, chez qui l'environnement semblerait avoir de moins en moins d'influence. Prendre note que ces pourcentages sont mesurés dans une société où tout le monde a accès au réseau d'éducation.
En conclusion, si vous êtes un "zèbre", il y a fort à parier que vous parents étaient eux aussi des "surdoués".
Sur le terrain, il est assez facile de remarquer qu'au moins un des parents des enfants que l'on peut identifier comme "surdoué" ou "zèbre" a une intelligence différente et qui semble au-dessus de la moyenne.


Les surdoués ont-ils un cerveau différent des autres enfants ?
Ça, c'est une question très intéressante. Comme entraîneur sportif et éducateur, ayant eu affaire à certains de ses enfants, j'ai pu remarquer que leur façon de penser et de réagir était différente et même parfois très différente des autres enfants.
De mon point de vue néophyte, je serais prêt à affirmer que leur cerveau ne fonctionne pas de la même façon à des degrés divers suivant le degré de douance.
Et bien surprises, les dernières recherches prouvent que le cerveau du surdoué ne fonctionne pas de la même façon. Le cerveau de l'enfant surdoué est plus efficace, semble plus puissant et semble se développer plus vite.
Quelques exemples:

  • Il y aurait une connectivité plus nette entre les différentes parties d'un même hémisphère cérébral et aussi entre les deux hémisphères du cerveau
  • Les enfants doués automatisent plus vite les tâches ennuyeuses et fastidieuses. Il utilise une partie de leur cerveau qui consomme moins d'énergie
  • Lorsqu'ils sont face à un problème complexe, ils activent différentes zones de leur cerveau que l'enfant ordinaire et consomme plus d'énergie. Tout indique l’utilisation d’un surplus de puissance cérébral.


Par contre, il reste une question à résoudre: est-ce que c'est le fonctionnement de leur cerveau qui fait qu'ils sont surdoués ou le fait qu'ils soient différents qui a amené leur cerveau a fonctionné autrement.
Et bien, la recherche n'a pas encore la réponse à cette question.
Autre point bizarre, de façon statistiquement significative, on retrouve souvent chez les surdoués des caractéristiques physiques comme la myopie, l'asthme ou le fait d'être ambidextre...



Un surdoué est-il automatiquement hyperactif ou inattentif ?
Suivant les recherches scientifiques, les enfants "zèbres" souffriraient plus souvent de TDAH que les autres enfants. Mais tous les scientifiques ne sont pas d'accord là-dessus. En effet, un enfant "surdoué" qui s'ennuie vraiment beaucoup à l'école se mettra à déranger et à avoir des comportements proches de l'enfant hyperactif. Donc prudence à ce sujet.
Par contre, ce qu'on sait c'est qu'il existe des enfants surdoués qui sont aussi TDAH en même temps.
Pour ce qui est des troubles de l'attention, il y a une différence majeure entre les enfants ordinaires et les enfants "zèbres". Chez ces derniers, l'inattention serait principalement provoquée par l'ennui, par un manque de stimulation. Tandis que chez les autres, ce serait vraiment un manque de capacité.
Sur le terrain, ils sont assez faciles à identifier. Ils sont le plus souvent inattentifs ou du moins ont l'air de l'être. Demandez-leur ce que vous venez de dire et ils vont vous le répéter à cause de leur mémoire à court terme puissante. Par contre, des fois vous allez les voir vraiment concentrés et attentifs contrairement à d'habitude. Pourquoi ? Très simple, c'est parce que le sujet les intéresse vraiment...
Très hypothétiquement, j'oserais affirmer qu'il est possible qu'un enfant qui s'ennuie depuis tant d'années à l'école perde petit à petit sa faculté de concentration et d'attention. Mais attention, la motivation entre aussi en ligne de compte avec ces enfants.


Les surdoués souffrent-ils de troubles psychologiques plus que les autres enfants ?
Ceux qui sont intéressés par l'autisme et qui ont lu beaucoup sur le sujet n'auront pu s'empêcher de faire certains parallèles entre certaines caractéristiques des autistes et des surdoués. Et bien, la recherche démontre qu'il n'y a pas de liens entre le fait d'être surdoué et le fait d'être autiste. Par contre, rien ne vous empêche d'être autiste et surdoué en même temps.
Pour les troubles anxieux, la recherche semble démontrer qu'ils seraient moins touchés que la moyenne.
Elle démontre aussi que les "zèbres" sont un peu plus touchés que la moyenne des enfants par les troubles d'apprentissage.
Il est étrange de constater que plusieurs de ces enfants ne sont pas très bons à l'école. Près d'un tiers finit par  se retrouver en échec scolaire surtout au secondaire. Les professeurs les identifient comme des "sous-performants" qui pourraient tellement faire mieux. En fait, chez les "surdoués", là où le bât blesse le plus souvent c'est au niveau de la motivation. Si la motivation n'est pas là, il ne se passe rien. Et ce n'est pas parce qu'on est plus intelligent que la moyenne que l'on voit nécessairement le lien entre l'effort que l'on fait maintenant et ce que ça nous apportera dans le futur.
Il y a aussi les surdoués, qui bien que motivés, échouent quand même à l'école. Ils font sûrement face à un trouble d'apprentissage du type "dys" pour dyslexie, dyscalculie, dysgraphie et autres. D'ailleurs, certaines recherches sembleraient démontrer que le risque de troubles d'apprentissage augmente avec l'augmentation du QI. Donc le "zèbre" n'est pas nécessairement paresseux, il peut aussi avoir un autre problème qui n'a pas été identifié. Le mythe du surdoué qui réussit tout facilement à l'école est tenace.
Sur le terrain, lorsque vous vous mettez à essayer d'aider ces athlètes dans leurs études, vous pouvez vous apercevoir que finalement le jeune est vraiment démotivé et ne voit plus aucune utilité à l'école. S'il a une intelligence supérieure, il est souvent en mesure de voir les incongruités de notre système d'éducation; ce qui le démotive encore plus. Mais parfois, le problème se situe aussi au niveau d'un trouble de l'apprentissage, mais aussi parfois au niveau des méthodes de travail
Plusieurs de ces jeunes réussissent à passer leur cours en ne faisant presque rien grâce à leur intelligence particulière et leur mémoire à court terme au-dessus de la moyenne et même grâce à leur créativité, et ce pendant plusieurs années. Ce type d'enfant verra rapidement comment trouver une partie de la réponse dans la question ou dans les autres questions de l'examen. Il ira même jusqu'à étudier la personnalité du professeur pour savoir quel type de réponse lui convient le mieux et sera capable de "broder" une réponse convaincante même s'il ne connaît pas vraiment la réponse.
Et un jour, ils font face à la réalité que leurs capacités ne suffisent plus pour passer leur cours. Ils doivent se mettre à travailler, à étudier et à lire. Pas facile pour quelqu'un qui n'a jamais eu à le faire. Ça leur prend une énergie considérable pour créer des habitudes de travail qu'ils n'ont jamais eu à utiliser. Et si en plus la motivation n'est pas là, c'est la catastrophe. 
Il faut alors les amener à se rendre compte de ce qu'ils sont: "des droitiers", des "zèbres", des "doués" et leur faire comprendre qu'ils sont rendus à l'étape où ils doivent construire de nouvelles habitudes. Ce n'est pas facile ni pour eux ni pour celui qui les encourage. Mais le résultat est là lorsque les deux tiennent le coup.


Est-ce qu'un surdoué a le sens de l'humour ?
Les "zèbres" auraient un sens de l'humour plus développé surtout chez les jeunes enfants du moins en ce qui a trait aux jeux de mots et aux expressions à double sens.
Ils auraient le sens de l'humour en avance par rapport aux autres enfants tout simplement parce qu'à cause de leur intelligence plus développée, ils ont la capacité de comprendre les jeux de mots avant les autres enfants. À 8-9 ans, ils peuvent déjà avoir le sens de l'humour d'un enfant de 12 ans.
Mon expérience sur le terrain est contradictoire à ce sujet. Certains surdoués ne semblent pas comprendre certains jeux de mots ou les comprennent en retard. D'autres prennent l'humour trop au pied la lettre. Souvent, ils trouvent certaines choses drôles alors que les autres ne trouvent pas ça très drôle. Mais il est vrai que leur maîtrise des mots est supérieure aux autres enfants et qu’ils prennent davantage intérêt aux conversations des adultes alors qu’ils sont encore très jeunes par rapport aux autres enfants.


Et l'intelligence émotionnelle là-dedans ?
Disons tout de suite que certaines recherches démontrent qu'ils ont un avantage au niveau du leadership et du jugement moral.
La recherche démontre que les "zèbres" sont très particuliers au niveau de l'intelligence émotionnelle. Une recherche en particulier semble apporter un éclairage sur la différence avec les autres enfants. Ils ont une capacité de compréhension des émotions très au-dessus de la moyenne.
Par contre, ils utilisent mal cette capacité. En effet, ils sont très talentueux pour comprendre les émotions des autres et ont même de très bonnes capacités pour la gestion de leurs propres émotions. Et pourtant ils n'en profitent pas. Ils seraient même très mauvais à ce niveau. Ils gèrent très mal leurs émotions, bien qu'ils en soient capables. En plus, ils ont l'impression de mal comprendre les émotions des autres alors que lorsqu'on les interroge, ils sont parmi les meilleurs pour décrire et expliquer ces émotions des autres.


Sur le terrain, cet aspect de leur personnalité est celui qui m’a toujours le plus désarçonné. Comment quelqu'un d'aussi habile pour expliquer ses émotions et celle des autres peut-il être aussi malhabile pour ce qui est de l'application de l'intelligence émotionnelle sur le terrain ? Comment cet athlète qui est si mature dans les discussions et les rencontres individuelles peut-il avoir si peu de maturité à certaines occasions dans la vie de tous les jours ? Pour moi, ça demeure un mystère.


Une partie de l'explication pourrait résider dans la différence qu'il y a entre connaître et appliquer ses connaissances. Les "zèbres" sont très habiles à comprendre et identifier leurs émotions, ce qui fait qu'en théorie, ils sont aussi très habiles à gérer leurs propres émotions. Par contre, ils ont besoin d'apprendre comment appliquer ces connaissances. Ils ont besoin que quelqu'un leur montre comment les utiliser, les rappelle à l'ordre et leur explique en quoi leur comportement est inadéquat et inefficace. Ils sont intelligents. Si vous leur dites calmement, ils vont vous écouter et apprendre de plus en plus vite.



Les surdoués sont-ils plus créatifs que la plupart des autres personnes ?

La recherche semble démontrer que les "zèbres" sont davantage imaginatifs et créatifs. L'intelligence, c'est être capable de résoudre un problème en appliquant la solution trouvée dans un problème semblable. Mais la véritable intelligence, c'est de résoudre un problème apparemment insoluble puisqu'on ne peut s'appuyer sur un problème semblable puisqu’il n'en existe pas. Il faut alors se servir de son imagination et de sa créativité. Et beaucoup de "zèbres" seraient très créatifs.
Il y a par contre un bémol. La créativité et le QI sont reliés, mais pas suivant une ligne droite. À partir d'un certain niveau de QI, son augmentation n'a aucun effet sur l'augmentation de la créativité. Donc vous pouvez avoir des "surdoués" au niveau du QI qui ne sont pas créatifs.
En fait, certains chercheurs proposent de plus en plus de poser la créativité comme un critère de douance. Un enfant doué pourrait avoir une haute intelligence non exceptionnelle, mais par contre avoir une créativité très au-dessus de la moyenne.

Sur le terrain, ce type d'athlètes est très créatif et développe très vite ses propres coups techniques. Certains aiment aussi la nouveauté et changent régulièrement de matériel et même de style de jeu. D'une année à l'autre, leur style peut être complètement différent. Ils ont beaucoup d’imagination et aiment le changement et la nouveauté.



Un surdoué est-il plus éthique au niveau du bien et du mal que les autres enfants ?

La recherche scientifique semble démontrer que ces enfants ont un sens "moral" plus développé. Ils ont aussi une meilleure sensibilité à ces choses et en plus un bon sens de la justice.
Par contre, aucune recherche n'a réussi à démontrer qu'ils avaient des comportements plus "éthiques" que les autres enfants.
Sur le terrain, il est très clair que ces enfants ont une vision beaucoup plus claire de ce qui est bien ou mal. Ils peuvent souvent discuter très fermement avec vous de leurs valeurs. Et ils sont très sensibles à l'injustice, envers eux, mais envers les autres aussi.
Par contre, ce n'est pas parce qu'ils ont la connaissance de ce qui est bien ou pas qu'ils vont nécessairement l'appliquer dans leur vie. Leurs problèmes de comportement, d'apprentissage et leur personnalité prennent le dessus sur leurs connaissances. 
J'ose émettre cette hypothèse. Je dirais que cet aspect de l'enfant "surdoué" expliquerait en partie pourquoi ils sont plus anxieux et parfois plus perturbés que les autres. Ils peuvent être souvent en conflit avec leurs propres valeurs et leur sens de l'éthique et de la morale.





Les surdoués ont-ils une personnalité spéciale ?

Les recherches semblent démontrer que oui, en partie seulement. Ils seraient sensibles, moins consciencieux, moins anxieux et plus ouverts à la nouveauté.
Les surdoués sont effectivement plus sensibles que les autres enfants. Par contre, on n'arrive pas à déterminer s'ils sont sensibles parce qu'ils sont surdoués ou plutôt parce qu'ils ont vécu du rejet par les autres à cause de leurs caractéristiques.
Est-il possible d'identifier les surdoués à l'aide de leurs caractéristiques de personnalité ? Malheureusement non, pas pour l'instant. Par contre, le trait qui semble le plus les distinguer des autres enfants est celui de l'ouverture à la nouveauté.
Mon expérience sur le terrain me permet de croire que les "zèbres" sont effectivement hypersensibles. Pour ce qui est de l'anxiété, j'ai rarement vu un "surdoué" qui n'était pas anxieux au-dessus de la moyenne si je puis dire. Et pour ce qui est d'être consciencieux, j'ai vu les deux: des surdoués pas très consciencieux et d’autres, très consciencieux. Par contre, j’ai comme l’impression que celui qui est consciencieux est en fait le surdoué qui a réussi à mieux s’adapter au système.






L'encadrement de ces êtres différents ?
Il semblerait de prime abord qu'un encadrement spécial serait nécessaire à ces enfants "droitiers". Par contre, quel genre d'encadrement ? Là aussi la recherche n'est pas très claire.
Regrouper les "surdoués" ensemble semble les aider au niveau académique mais semble nuire à l'estime de soi, mais les effets sont très légers. De même, retirer les "zèbres" d'une classe d'élèves moyens semble nuire aux résultats du groupe moyen.
Une autre méthode consistant à sortir de temps à autre les élèves "zèbres" de la classe pour le regrouper pour une matière en particulier semble donner des résultats positifs bien que modestes. Cela semble aider les élèves plus faibles qui peuvent ainsi recevoir une attention particulière. Et les "surdoués" s'ennuient moins parce qu'ils peuvent aller plus loin dans des connaissances qui ne sont pas au programme scolaire régulier. Et cette méthode n'a pas d'effet négatif sur l'estime de soi.
L'autre solution consisterait à permettre à leur permettre de faire le programme en accélérer. Là ça revient à les regrouper en classe spéciale avec les effets que l'on connaît. Par contre la recherche semble démontrer que les "surdoués" peuvent faire le programme de 5 ans en 3 ans par exemple et que le fait de leur faire faire en 5 ans au même rythme que les autres ne leur apporte rien. Autrement dit, on leur fait perdre du temps.
Une autre solution consiste à leur faire sauter une ou des années. Cette solution n'est pas idéale parce qu'en fait le "surdoué" peut être ralenti du fait qu'il n'a pas vu une partie du programme en sautant ces années.
Tout ça pour dire que la situation n'est pas facile à cerner. 
Mon avis, basé sur mon expérience sur le terrain, ce type d'athlète a besoin d'un encadrement spécial. J'ai essayé plusieurs modes de fonctionnement à l'intérieur de mes groupes "réguliers" et rien n'est ressorti comme probant si ce n'est que parfois ces athlètes se mettaient à s'entraîner intensivement et sérieusement et comme par hasard, c'était un entraînement dit "libre".
Pour le reste, l'encadrement individuel semble très efficace. Il permet d'attaquer certains problèmes propres à cette catégorie d'athlète que vous ne pouvez résoudre à l'intérieur du groupe. Par contre, il est loin d'être facile, prends beaucoup de temps et d'énergie. Mais à mon humble avis, ça en vaut la peine.
Un élément majeur chez ces individus est le manque de motivation qui s'installe après plusieurs années à s'ennuyer dans le système scolaire. Même leur intérêt pour la nouveauté peut avoir disparu. Il faut souvent les amener à apprendre ce que c'est que d'êtres autodidactes et autonomes et qu'ils ne sont pas obligés de se contenter du système scolaire! Surtout à notre époque, ils ont tous les instruments qu'il faut pour apprendre par eux-mêmes sur ce qui les sujets qui les intéressent vraiment.
Un surdoué autodidacte et autonome aura, à mon avis, bien plus de chances de vivre une vie heureuse et utile.
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Message par I am So Sure Mer 21 Déc 2016 - 12:08

Je pense trop: comment canaliser ce mental qui me dérange trop souvent ?

Il n'y a pas longtemps, j'ai publié un statut sur un livre qui s'intitulait
"Je pense trop: comment canaliser ce mental envahissant". Ce livre traitait des neuro-droitiers et des surdoués.


À ma grande surprise, quelques-uns de mes athlètes voulaient que je leur prête le livre alors qu'ils ne semblaient pas être neuro-droitiers. Ils voulaient que je leur prête le livre tout simplement à cause du titre. Ces athlètes trouvaient qu'ils pensaient trop.


C'est alors que j'ai eu l'idée d'écrire cet article sur la pensée et sur la façon de canaliser ce mental qui souvent se met à nous déranger de façon obsessive.





Ça ne vous a jamais frappé ?


La première chose qui frappe lorsqu'on s'interroge sur la pensée humaine, c'est que tout le monde pense. La pensée est quelque chose de fondamental dans le fonctionnement de l'esprit humain. Et pourtant, vous ne trouverez aucun cours dans votre cursus scolaire qui vous expliquera ce qu'est la pensée, son fonctionnement et encore moins comment la maîtriser en tant qu'outil.


Si vous ne tombez pas sur l'information nécessaire, vous risquez de subir votre pensée durant toute votre vie au lieu d'être capable de l'utiliser.


Cet article n'a pas la prétention de faire le tour de la question, qui est en fait est une question sans fin tellement la pensée est quelque chose de complexe. Mais il devrait pouvoir vous donner les bases nécessaires pour comprendre que vous n'avez pas à subir votre pensée en permanence et que vous pouvez apprendre à l'utiliser au lieu de la subir. À la suite de cet article, vous devriez pouvoir aller plus loin par vous même.






Réflexion numéro 1: la pensée est un système semi-automatique


La respiration, vous connaissez. Et bien la respiration est la plupart du temps automatique et vous n'en avez pas conscience. Vous respirez à longueur de journée sans même vous en rendre compte. Par contre, vous pouvez prendre le contrôle de votre respiration quand vous le voulez. Vous pouvez décider d'arrêter de respirer ou encore décider de respirer suivant un rythme particulier. Très utile de pouvoir bloquer sa respiration lors d'un incendie pour pouvoir éviter d'absorber la fumée ou encore quand ça sent mauvais ;-)


La pensée est aussi un système semi-automatique. La plupart du temps, les pensées viennent dans votre tête comme ça au hasard des évènements de votre vie sans que vous décidiez quoi que ce soit. Mais vous pouvez aussi décider de penser à quelque chose en particulier. Vous pouvez décider de penser à votre blonde et de continuer à penser à elle pendant plusieurs minutes. Puis par manque de concentration, d'attention et d'énergie, les pensées automatiques non voulues reprendront le dessus.






Réflexion numéro 2: nous nous identifions à nos pensées


Pourquoi les pensées prennent-elles autant de place dans notre vie et peuvent-elles devenir obsédantes et même empoisonnantes; c'est parce que nous nous identifions à nos pensées.


Certaines de nos pensées peuvent tourner à l'obsession et tourner en rond dans notre esprit pendant des heures et nous vider de toute notre énergie. Elles peuvent même nous empêcher de nous concentrer ou de penser à autre chose.


Il est alors assez difficile d'accepter que nous ne soyons pas nos pensées, qu'il y ait une distinction entre "celui qui pense" et les pensées elles-mêmes.


Et pourtant, il y a une énorme différence entre le "penseur" et la "pensée". Mais personne ne nous apprend ça.






Réflexion numéro 3: les pensées s'accrochent les unes aux autres


Pour pouvoir mieux connaître comment fonctionne notre système de pensées, il faut pouvoir les observer. Pour pouvoir les observer, il faut avoir la capacité d'être conscient des pensées qui passent dans notre tête. Il faut devenir conscient de comment les pensées s'accrochent les unes aux autres.


Petit exercice pour prendre conscience de vos pensées: prenez une feuille de papier et un stylo et pendant 10 minutes, notez toutes les pensées qui vous viennent à l'esprit. Ensuite, relisez la feuille en vous demandant qu'est-ce qui a provoqué cette pensée ?


Au bout d'un certain temps, vous deviendrez de plus en plus conscient de vos pensées, de leurs caractères automatiques, de leur existence. Chaque pensée vient au monde, vit et meurt à un moment donné.


Voici un petit exemple du fonctionnement de la pensée. J'aperçois mon cellulaire. Cela me fait penser que ma blonde m'a envoyé un texto hier soir pour se plaindre qu'elle trouvait qu'on ne se voyait pas assez souvent. Je pense alors qu'hier soir, j'ai dû faire du temps supplémentaire à mon travail et que c'est à cause de ça que je n'ai pas pu voir ma blonde. Je pense alors que j'ai fait du temps supplémentaire parce que Michel n'est pas rentré au travail encore une fois et que mon patron m'a demandé de le remplacer à la dernière minute. Je pense alors que Michel n'est pas fiable comme employé et comme personne. Cela me fait aussi pensé que mon patron ne fasse pas son travail de patron, qu'il n'avertit pas jamais Michel et que c'est toujours les autres employés qui écopent. Et ainsi de suite... Tout d'un coup, on sonne à la porte. Un colis est livré à la porte et je dois payer les frais de transport par carte de crédit. La carte de crédit est dans mon portefeuille et je ne trouve pas mon portefeuille. Où est-ce que je l'ai mis hier soir en revenant du travail ? Et oups, je me remets à penser à ma blonde, Michel et mon patron.


La pensée originale est venue du fait que j'ai aperçu mon cellulaire qui m'a remis quelque chose en mémoire. Ensuite, chaque pensée a été engendrée par la pensée précédente. L'ensemble de pensées concernant ma blonde, Michel et mon patron a été interrompu par le fait qu'on sonne à la porte. D'autres pensées sur un autre sujet sont apparues: portefeuille, carte de crédit. Et puis, tout d'un coup, une pensée me ramène sur l'ensemble de pensées de départ. On commence là à parler de pensées obsédantes qui peuvent devenir aliénantes.


Donc les pensées peuvent être déclenchées par un évènement ou un objet extérieur ou encore elles peuvent tout simplement être déclenchées par la pensée précédente.








Réflexion numéro 4: vous ne pensez pas tout le temps malgré ce que vous croyez


La plupart des gens croient qu'ils pensent sans arrêt et pourtant c'est faux. Certaines personnes en sont conscientes et d'autres pas.


Faites l'expérience suivante autour de vous. Dites à un groupe de personnes que vous allez compter jusqu'à 5 et qu'à 5 ils doivent arrêter de penser. La plupart des personnes vont vous dire qu'elles ne peuvent pas arrêter de penser. Pourquoi ? Je vous défends de penser à un ours polaire blanc. Que se passe-t-il ? Automatiquement, l'ours polaire blanc apparaît dans votre esprit. Donc si vous vous dites que vous devez arrêter de penser et bien vous pensez et donc vous n'êtes pas en train d'arrêter de penser.


Et pourtant, un certain nombre de personnes vont vous dire qu'elles ont arrêté de penser. Vous remarquerez que souvent ce sont des personnes au tempérament calme. Qu'est-ce que ces personnes ont fait pour arrêter de penser ? Et bien rien justement, elles n'ont rien fait. Elles ont laissé les pensées qui étaient dans leur tête s'évanouir et puis elles n'ont rien fait. Surprise, arrêt momentané du flux de pensées.


Une autre façon de s'apercevoir que l'on peut arrêter de penser et d'observer chaque pensée indépendante qui passe dans notre tête comme si c'était une entité vivante. Chaque pensée naît, vit et meurt. Lorsqu'elle meurt, avant qu'apparaisse l'autre pensée, il y a un temps mort, un espace vide, un temps sans pensée.


La plupart des gens passent leur vie sans s'apercevoir de cet espace vide de pensée parce qu'ils ne tournent jamais leur conscience sur le processus qui se passe dans leur tête. Si vous restez calme et ne faites qu'observer votre flux de pensée, petit à petit, cet espace de non pensée va devenir de plus en plus conscient et peut même devenir de plus en plus long.




Réflexion numéro 5: une pensée persiste lorsque vous lui donnez de l'énergie


Vous vous souvenez du parallèle entre la respiration et la pensée au niveau des processus automatiques et conscients. Passons à un autre exemple.


Vous allez faire l'exercice suivant. Vous fermez vos yeux et vous observez votre respiration. Vous sentez l'air entrer par votre bouche ou votre nez. Vous sentez votre ventre gonfler et dégonfler. Vous sentez vos côtes bouger. Vous prenez conscience des petits temps morts entre chaque respiration.


Lors de cet exercice, certaines personnes arriveront à observer leur respiration sans influer sur le processus automatique. Elles vont être capables d'observer leur propre respiration sans interrompre le processus automatique. D'autres personnes en seront incapables, du moins au début. Dès qu'elles se mettront à observer leur respiration, elles vont avoir tendance à interrompre le processus automatique et à prendre le contrôle de leur respiration sans le vouloir. Elles seront donc incapables de ne pas influer sur leur respiration et de rester tout simplement un observateur. Ne vous en faites pas, ça vient avec la pratique.


Quel rapport avec la pensée ? Lorsque vous observez vos pensées un peu comme si elles étaient vivantes, vous allez les voir venir au monde, vivre et mourir. À condition que vous ne leur fournissiez pas d'énergie. Vous devez les observer comme vous observer votre respiration, sans intervenir sur votre respiration, sans leur donner de l'énergie, sans les alimenter en carburant. Si vous réussissez à les observer de cette façon, vous allez vous apercevoir que les pensées s'évanouissent de plus en plus vite et qu'à un moment donné, vous allez arrêter de penser. Tout ce qui restera sera la conscience, le penseur. Et tout d'un coup, vous allez vous dire "Yes, je viens d'arrêter de penser" et à ce moment vous serez en train de recommencer à penser LOL ;-)




Réflexion numéro 6: vous n'êtes pas vos pensées


Au fur et à mesure que vous allez apprendre à observer vos pensées et que vous allez sentir qu'elles viennent au monde, vivent et meurent et que vous allez prendre conscience des espaces sans pensées entre les pensées; vous allez de moins en moins vous identifier à vos pensées.


Juste le fait que vous puissiez prendre conscience et observer vos pensées prouvent que vous n'êtes pas vos pensées. Qui est-ce qui sait que vous êtes en train de penser ? C'est vous et non une autre pensée. Une pensée ne peut observer une autre pensée. C'est votre conscience qui observe vos pensées.


De plus vos pensées fluctuent, changent au cours de votre vie. Que ce soit vos opinions politiques, vos croyances; tout cela change régulièrement. Les pensées changent, mais le penseur reste... Vous n'êtes pas vos pensées.








Conclusion: comment bien utiliser ses pensées et mettre fin aux pensées obsédantes


Le pensée est un processus automatique dont on peut prendre le contrôle temporairement.
La pensée devient alors un outil très utile lorsque j'ai un problème à résoudre par exemple. Après que le problème est résolu, le flux de pensées automatiques reprend le dessus.


Nous ne sommes pas ce processus de pensées automatiques. Nous ne sommes pas nos pensées. Nous sommes celui qui pense.


Donc il ne s'agit pas tellement d'arrêter de penser car les pensées viennent automatiquement. Il s'agit plutôt de se libérer de nos pensées.


En apprenant à les observer à distance comme des êtres vivants (naissance, vie, mort), vous allez aussi apprendre à arrêter de leur donner de l'énergie et ainsi mettre un frein aux spirales de pensées obsédantes et aliénantes.


Si vous poussez plus loin, vous trouverez des exercices qui vont permettront d'allonger les périodes sans pensées et de vivre ainsi dans un espace de conscience pure dépourvu de stress. Mais ça, c'est une autre histoire....


---------------------------------
Extrait du livre "Petit traité de la connaissance de soi", Par José Le Roy, Éditions Almora, Collection Spiritualités Pratiques, 2013 
Chapitre "Suis-je mes pensées ?" page 130 et 131
"Entre deux nuages il y a un intervalle, et cet intervalle est le ciel bleu ! Ralentissez les pensées et regardez les intervalles ! Oui ! Examinez les intervalles et prêtez davantage d'attention à l'intervalle qu'au nuage !
Là où la première pensée a disparu, et où l'autre n'a pas surgi, c'est la Conscience, c'est la Liberté, c'est votre propre place, votre propre demeure. Vous êtes toujours là, voyez-vous.
Déplacez votre attention, changez d'habitude. Ne regardez pas l'image mais l'arrière fond ! Si j'installe devant vous un grand tableau noir de la taille du mur et que j'y dessine un petit point blanc puis que je vous demande "Que voyez-vous?" Vous serez quatre-vingts dix-neuf pour cent à ne pas voir le tableau. Vous répondrez: "Je vois un petit point blanc". Un si grand tableau noir n'est pas perçu, et un petit point blanc presque invisible, est vu. Pourquoi ? Parce que c'est la tendance habituelle de l'esprit: regarder le dessin et non le tableau noir, le nuage , non le ciel, la pensée non la conscience.
Voilà en quoi consiste l'enseignement. Toujours regarder la Conscience et comprendre qu'elle est ce que vous êtes ! C'est votre propre place, votre propre demeure....
Poonja, maître indien, XXe siècle, extrait de Truth is, Éditions Weiser Books, traduit par José Le Roy
http://vieuxsageautodidacte.blogspot.fr/2014/08/je-pense-trop-comment-canaliser-ce.html
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Message par I am So Sure Mer 21 Déc 2016 - 12:08

Le blog du vieux sage autodidacte......... Réflexions personnelles au hasard de ses lectures, de ses expériences personnelles et de son vécu d'un vieux de 53 ans qui croit qu'il est important d'être autodidacte et autonome dans la vie...































mercredi 20 août 2014

Cerveau droit, surdoués, zèbres: science contre idées préconçues

Table des matières

  • Introduction
  • Petit problème lorsqu'on étudie les surdoués ?
  • Être surdoué, qu'est-ce que ça veut dire ?
  • Être surdoué, est-ce que c'est génétique ?
  • Les surdoués ont-ils un cerveau différent des autres enfants ?
  • Un surdoué est-il automatiquement hyperactif ou inattentif ?
  • Les surdoués souffrent-ils de troubles psychologiques plus que les autres enfants ?
  • Est-ce qu'un surdoué a le sens de l'humour ?
  • Et l'intelligence émotionnelle là-dedans ?
  • Les surdoués sont-ils plus créatifs que la plupart des autres personnes ?
  • Un surdoué est-il plus éthique au niveau du bien et du mal que les autres enfants ?
  • Les surdoués ont-ils une personnalité spéciale ?
  • L'encadrement de ces êtres différents ?





Cet article est inspiré du livre "Les surdoués ordinaires" de Nicolas Gauvrit paru au "Presses Universitaires de France", Mai 2014.
http://www.puf.com/Autres_Collections:Les_surdoues_ordinaires
Je recommande la lecture de ce livre super intéressant à toute personne qui veut creuser le sujet davantage. Cet article ne présente que quelques idées contenues dans ce livre.


Introduction
Depuis un certain temps déjà, je m'intéresse au phénomène des enfants surdoués (cerveau droit, zèbre, enfant précoce). Ces enfants qui pensent autrement que la moyenne des autres enfants s'adaptent souvent très mal à notre société et à notre système d'éducation.
Ayant eu affaire à certains de ces enfants dans ma vie privée et professionnelle et voulant le plus possible pouvoir les épauler et les aider, je me suis mis à lire beaucoup de livres, d'articles sur le sujet.
Ce qui saute aux yeux, c'est que beaucoup de choses circulent sur ses enfants "zèbres - différents des autres". Beaucoup des connaissances accumulées sont empiriques et basées sur l'expérience de plusieurs intervenants sur le terrain. Mais du point de vue scientifique, c'est beaucoup moins clair.
Le livre de Nicolas Gauvrit apporte un certain éclairage sur l'aspect scientifique des enfants "cerveau droit - créatif".
Voici les points qui m'ont le plus marqué et comment je les relie à ma propre expérience sur le terrain.


Petit problème lorsqu'on étudie les surdoués ?
Malheureusement, beaucoup de la littérature dédiée au "cerveau droit", "surdoués", "zèbres" est orientée négativement comme quoi tous les surdoués auraient nécessairement des problèmes.
C'est certain, puisque bon nombre de livres écrits sur le sujet le sont par des psychologues et autres intervenants qui ont eu à aider et intervenir auprès de plusieurs de ces jeunes qui avaient différents problèmes dont certains très sévères.
Est-ce que ça veut dire que tous ces enfants ont des problèmes ? Bien sûr que non. L'enfant surdoué qui fonctionne bien dans la société et dans le système d'éducation ne visitera jamais le bureau d'un intervenant social ou d'un psychologue.
Mais est-ce que ça veut dire que le "surdoué" qui fonctionne bien dans la société est "heureux" et a développé ton son plein potentiel ? Là aussi la réponse est "pas nécessairement". Il a peut-être seulement trouvé une façon de s'adapter.
Donc tout est très relatif quand on parle de ces enfants "zèbres" et cet article doit être lu en ayant toujours à l'esprit que nous sommes au début de la recherche sur ce type d'enfant. Toute médaille a au moins deux côtés et parfois plus. ;-) Tout est une question de perspective.



Être surdoué, qu'est-ce que ça veut dire ?
La moyenne du QI dans la population en générale est de 100. Vous avez 110 de quotient intellectuel, vous êtes au-dessus de la moyenne et vous êtes à l'aise à l'école. Vous suivez correctement et pas d'ennui à l'horizon.
Votre quotient est de 130 ou plus. Vous êtes très au-dessus de la moyenne. Vous vous ennuyez à l'école. C'est trop facile. Ce n'est pas intéressant. Ce n'est pas motivant. Donc bien que très intelligent et curieux, vous pouvez être un élève à problème. Vous pouvez même "coulé" des cours. Et dans des cas extrêmes, vous pouvez décrocher de l'école.
En fait, l'école qui est construite pour l'élève moyen au quotient de 100, ne vous convient pas du tout. Et donc même si vous avez tout ce qu'il faut pour réussir à l'école, un jour vous vous mettez à échouer vos cours sans que vos professeurs ne comprennent pourquoi ?
Évidemment, la mesure du QI est discutable comme mesure de l'intelligence. L'intelligence est quelque chose de complexe et aujourd'hui, on sait qu'il existe plusieurs types d'intelligence, par exemple l'intelligence émotionnelle.
De plus, on peut aussi analyser l'intelligence d'un point de vue fonctionnel et ainsi la mesurer par certains indices:

  • La vitesse d'exécution des tâches
  • La mémoire à court terme qui vous permet de retenir les chiffres nécessaires pour faire une multiplication complexe par exemple
  • La capacité à résoudre des problèmes nouveaux non reliés au langage comme résoudre un casse-tête
  • Et la capacité verbale: raisonnement et vocabulaire

Un enfant surdoué pourra être au-dessus de la moyenne dans tous les domaines, mais il peut aussi être moyen dans un domaine et être très supérieur dans les autres. 
En conclusion, il n'est pas facile d'identifier un enfant surdoué. Pour ma part, je les identifie souvent parce qu'il ne fonctionne pas bien dans mon mode d'entrainement traditionnel et que lorsqu'ils donnent leur avis sur quelque chose, leur perspective est souvent très différente de celle des autres enfants.





Être surdoué, est-ce que c'est génétique ?
L'intelligence vient-elle de notre hérédité ou est-ce que notre environnement influence notre degré d'intelligence.
Si comme moi, vous êtes du type socialiste et que vous voulez que la société donne des chances égales à tous; vous préféreriez que l'intelligence soit davantage fixée par l'environnement que par les gènes.
La science a fait des pas de géants dans la recherche entre autres en étudiant les jumeaux. Les études semblent maintenant démontrer de façon certaine que l'intelligence est beaucoup plus génétique que ce que l'on croyait de prime abord.
Chez l'enfant, les gènes expliqueraient de 40% à 60% des variations de QI. Et près de 70% à 80% chez les adultes, chez qui l'environnement semblerait avoir de moins en moins d'influence. Prendre note que ces pourcentages sont mesurés dans une société où tout le monde a accès au réseau d'éducation.
En conclusion, si vous êtes un "zèbre", il y a fort à parier que vous parents étaient eux aussi des "surdoués".
Sur le terrain, il est assez facile de remarquer qu'au moins un des parents des enfants que l'on peut identifier comme "surdoué" ou "zèbre" a une intelligence différente et qui semble au-dessus de la moyenne.


Les surdoués ont-ils un cerveau différent des autres enfants ?
Ça, c'est une question très intéressante. Comme entraîneur sportif et éducateur, ayant eu affaire à certains de ses enfants, j'ai pu remarquer que leur façon de penser et de réagir était différente et même parfois très différente des autres enfants.
De mon point de vue néophyte, je serais prêt à affirmer que leur cerveau ne fonctionne pas de la même façon à des degrés divers suivant le degré de douance.
Et bien surprises, les dernières recherches prouvent que le cerveau du surdoué ne fonctionne pas de la même façon. Le cerveau de l'enfant surdoué est plus efficace, semble plus puissant et semble se développer plus vite.
Quelques exemples:

  • Il y aurait une connectivité plus nette entre les différentes parties d'un même hémisphère cérébral et aussi entre les deux hémisphères du cerveau
  • Les enfants doués automatisent plus vite les tâches ennuyeuses et fastidieuses. Il utilise une partie de leur cerveau qui consomme moins d'énergie
  • Lorsqu'ils sont face à un problème complexe, ils activent différentes zones de leur cerveau que l'enfant ordinaire et consomme plus d'énergie. Tout indique l’utilisation d’un surplus de puissance cérébral.


Par contre, il reste une question à résoudre: est-ce que c'est le fonctionnement de leur cerveau qui fait qu'ils sont surdoués ou le fait qu'ils soient différents qui a amené leur cerveau a fonctionné autrement.
Et bien, la recherche n'a pas encore la réponse à cette question.
Autre point bizarre, de façon statistiquement significative, on retrouve souvent chez les surdoués des caractéristiques physiques comme la myopie, l'asthme ou le fait d'être ambidextre...



Un surdoué est-il automatiquement hyperactif ou inattentif ?
Suivant les recherches scientifiques, les enfants "zèbres" souffriraient plus souvent de TDAH que les autres enfants. Mais tous les scientifiques ne sont pas d'accord là-dessus. En effet, un enfant "surdoué" qui s'ennuie vraiment beaucoup à l'école se mettra à déranger et à avoir des comportements proches de l'enfant hyperactif. Donc prudence à ce sujet.
Par contre, ce qu'on sait c'est qu'il existe des enfants surdoués qui sont aussi TDAH en même temps.
Pour ce qui est des troubles de l'attention, il y a une différence majeure entre les enfants ordinaires et les enfants "zèbres". Chez ces derniers, l'inattention serait principalement provoquée par l'ennui, par un manque de stimulation. Tandis que chez les autres, ce serait vraiment un manque de capacité.
Sur le terrain, ils sont assez faciles à identifier. Ils sont le plus souvent inattentifs ou du moins ont l'air de l'être. Demandez-leur ce que vous venez de dire et ils vont vous le répéter à cause de leur mémoire à court terme puissante. Par contre, des fois vous allez les voir vraiment concentrés et attentifs contrairement à d'habitude. Pourquoi ? Très simple, c'est parce que le sujet les intéresse vraiment...
Très hypothétiquement, j'oserais affirmer qu'il est possible qu'un enfant qui s'ennuie depuis tant d'années à l'école perde petit à petit sa faculté de concentration et d'attention. Mais attention, la motivation entre aussi en ligne de compte avec ces enfants.


Les surdoués souffrent-ils de troubles psychologiques plus que les autres enfants ?
Ceux qui sont intéressés par l'autisme et qui ont lu beaucoup sur le sujet n'auront pu s'empêcher de faire certains parallèles entre certaines caractéristiques des autistes et des surdoués. Et bien, la recherche démontre qu'il n'y a pas de liens entre le fait d'être surdoué et le fait d'être autiste. Par contre, rien ne vous empêche d'être autiste et surdoué en même temps.
Pour les troubles anxieux, la recherche semble démontrer qu'ils seraient moins touchés que la moyenne.
Elle démontre aussi que les "zèbres" sont un peu plus touchés que la moyenne des enfants par les troubles d'apprentissage.
Il est étrange de constater que plusieurs de ces enfants ne sont pas très bons à l'école. Près d'un tiers finit par  se retrouver en échec scolaire surtout au secondaire. Les professeurs les identifient comme des "sous-performants" qui pourraient tellement faire mieux. En fait, chez les "surdoués", là où le bât blesse le plus souvent c'est au niveau de la motivation. Si la motivation n'est pas là, il ne se passe rien. Et ce n'est pas parce qu'on est plus intelligent que la moyenne que l'on voit nécessairement le lien entre l'effort que l'on fait maintenant et ce que ça nous apportera dans le futur.
Il y a aussi les surdoués, qui bien que motivés, échouent quand même à l'école. Ils font sûrement face à un trouble d'apprentissage du type "dys" pour dyslexie, dyscalculie, dysgraphie et autres. D'ailleurs, certaines recherches sembleraient démontrer que le risque de troubles d'apprentissage augmente avec l'augmentation du QI. Donc le "zèbre" n'est pas nécessairement paresseux, il peut aussi avoir un autre problème qui n'a pas été identifié. Le mythe du surdoué qui réussit tout facilement à l'école est tenace.
Sur le terrain, lorsque vous vous mettez à essayer d'aider ces athlètes dans leurs études, vous pouvez vous apercevoir que finalement le jeune est vraiment démotivé et ne voit plus aucune utilité à l'école. S'il a une intelligence supérieure, il est souvent en mesure de voir les incongruités de notre système d'éducation; ce qui le démotive encore plus. Mais parfois, le problème se situe aussi au niveau d'un trouble de l'apprentissage, mais aussi parfois au niveau des méthodes de travail
Plusieurs de ces jeunes réussissent à passer leur cours en ne faisant presque rien grâce à leur intelligence particulière et leur mémoire à court terme au-dessus de la moyenne et même grâce à leur créativité, et ce pendant plusieurs années. Ce type d'enfant verra rapidement comment trouver une partie de la réponse dans la question ou dans les autres questions de l'examen. Il ira même jusqu'à étudier la personnalité du professeur pour savoir quel type de réponse lui convient le mieux et sera capable de "broder" une réponse convaincante même s'il ne connaît pas vraiment la réponse.
Et un jour, ils font face à la réalité que leurs capacités ne suffisent plus pour passer leur cours. Ils doivent se mettre à travailler, à étudier et à lire. Pas facile pour quelqu'un qui n'a jamais eu à le faire. Ça leur prend une énergie considérable pour créer des habitudes de travail qu'ils n'ont jamais eu à utiliser. Et si en plus la motivation n'est pas là, c'est la catastrophe. 
Il faut alors les amener à se rendre compte de ce qu'ils sont: "des droitiers", des "zèbres", des "doués" et leur faire comprendre qu'ils sont rendus à l'étape où ils doivent construire de nouvelles habitudes. Ce n'est pas facile ni pour eux ni pour celui qui les encourage. Mais le résultat est là lorsque les deux tiennent le coup.


Est-ce qu'un surdoué a le sens de l'humour ?
Les "zèbres" auraient un sens de l'humour plus développé surtout chez les jeunes enfants du moins en ce qui a trait aux jeux de mots et aux expressions à double sens.
Ils auraient le sens de l'humour en avance par rapport aux autres enfants tout simplement parce qu'à cause de leur intelligence plus développée, ils ont la capacité de comprendre les jeux de mots avant les autres enfants. À 8-9 ans, ils peuvent déjà avoir le sens de l'humour d'un enfant de 12 ans.
Mon expérience sur le terrain est contradictoire à ce sujet. Certains surdoués ne semblent pas comprendre certains jeux de mots ou les comprennent en retard. D'autres prennent l'humour trop au pied la lettre. Souvent, ils trouvent certaines choses drôles alors que les autres ne trouvent pas ça très drôle. Mais il est vrai que leur maîtrise des mots est supérieure aux autres enfants et qu’ils prennent davantage intérêt aux conversations des adultes alors qu’ils sont encore très jeunes par rapport aux autres enfants.


Et l'intelligence émotionnelle là-dedans ?
Disons tout de suite que certaines recherches démontrent qu'ils ont un avantage au niveau du leadership et du jugement moral.
La recherche démontre que les "zèbres" sont très particuliers au niveau de l'intelligence émotionnelle. Une recherche en particulier semble apporter un éclairage sur la différence avec les autres enfants. Ils ont une capacité de compréhension des émotions très au-dessus de la moyenne.
Par contre, ils utilisent mal cette capacité. En effet, ils sont très talentueux pour comprendre les émotions des autres et ont même de très bonnes capacités pour la gestion de leurs propres émotions. Et pourtant ils n'en profitent pas. Ils seraient même très mauvais à ce niveau. Ils gèrent très mal leurs émotions, bien qu'ils en soient capables. En plus, ils ont l'impression de mal comprendre les émotions des autres alors que lorsqu'on les interroge, ils sont parmi les meilleurs pour décrire et expliquer ces émotions des autres.


Sur le terrain, cet aspect de leur personnalité est celui qui m’a toujours le plus désarçonné. Comment quelqu'un d'aussi habile pour expliquer ses émotions et celle des autres peut-il être aussi malhabile pour ce qui est de l'application de l'intelligence émotionnelle sur le terrain ? Comment cet athlète qui est si mature dans les discussions et les rencontres individuelles peut-il avoir si peu de maturité à certaines occasions dans la vie de tous les jours ? Pour moi, ça demeure un mystère.


Une partie de l'explication pourrait résider dans la différence qu'il y a entre connaître et appliquer ses connaissances. Les "zèbres" sont très habiles à comprendre et identifier leurs émotions, ce qui fait qu'en théorie, ils sont aussi très habiles à gérer leurs propres émotions. Par contre, ils ont besoin d'apprendre comment appliquer ces connaissances. Ils ont besoin que quelqu'un leur montre comment les utiliser, les rappelle à l'ordre et leur explique en quoi leur comportement est inadéquat et inefficace. Ils sont intelligents. Si vous leur dites calmement, ils vont vous écouter et apprendre de plus en plus vite.



Les surdoués sont-ils plus créatifs que la plupart des autres personnes ?

La recherche semble démontrer que les "zèbres" sont davantage imaginatifs et créatifs. L'intelligence, c'est être capable de résoudre un problème en appliquant la solution trouvée dans un problème semblable. Mais la véritable intelligence, c'est de résoudre un problème apparemment insoluble puisqu'on ne peut s'appuyer sur un problème semblable puisqu’il n'en existe pas. Il faut alors se servir de son imagination et de sa créativité. Et beaucoup de "zèbres" seraient très créatifs.
Il y a par contre un bémol. La créativité et le QI sont reliés, mais pas suivant une ligne droite. À partir d'un certain niveau de QI, son augmentation n'a aucun effet sur l'augmentation de la créativité. Donc vous pouvez avoir des "surdoués" au niveau du QI qui ne sont pas créatifs.
En fait, certains chercheurs proposent de plus en plus de poser la créativité comme un critère de douance. Un enfant doué pourrait avoir une haute intelligence non exceptionnelle, mais par contre avoir une créativité très au-dessus de la moyenne.

Sur le terrain, ce type d'athlètes est très créatif et développe très vite ses propres coups techniques. Certains aiment aussi la nouveauté et changent régulièrement de matériel et même de style de jeu. D'une année à l'autre, leur style peut être complètement différent. Ils ont beaucoup d’imagination et aiment le changement et la nouveauté.



Un surdoué est-il plus éthique au niveau du bien et du mal que les autres enfants ?

La recherche scientifique semble démontrer que ces enfants ont un sens "moral" plus développé. Ils ont aussi une meilleure sensibilité à ces choses et en plus un bon sens de la justice.
Par contre, aucune recherche n'a réussi à démontrer qu'ils avaient des comportements plus "éthiques" que les autres enfants.
Sur le terrain, il est très clair que ces enfants ont une vision beaucoup plus claire de ce qui est bien ou mal. Ils peuvent souvent discuter très fermement avec vous de leurs valeurs. Et ils sont très sensibles à l'injustice, envers eux, mais envers les autres aussi.
Par contre, ce n'est pas parce qu'ils ont la connaissance de ce qui est bien ou pas qu'ils vont nécessairement l'appliquer dans leur vie. Leurs problèmes de comportement, d'apprentissage et leur personnalité prennent le dessus sur leurs connaissances. 
J'ose émettre cette hypothèse. Je dirais que cet aspect de l'enfant "surdoué" expliquerait en partie pourquoi ils sont plus anxieux et parfois plus perturbés que les autres. Ils peuvent être souvent en conflit avec leurs propres valeurs et leur sens de l'éthique et de la morale.





Les surdoués ont-ils une personnalité spéciale ?

Les recherches semblent démontrer que oui, en partie seulement. Ils seraient sensibles, moins consciencieux, moins anxieux et plus ouverts à la nouveauté.
Les surdoués sont effectivement plus sensibles que les autres enfants. Par contre, on n'arrive pas à déterminer s'ils sont sensibles parce qu'ils sont surdoués ou plutôt parce qu'ils ont vécu du rejet par les autres à cause de leurs caractéristiques.
Est-il possible d'identifier les surdoués à l'aide de leurs caractéristiques de personnalité ? Malheureusement non, pas pour l'instant. Par contre, le trait qui semble le plus les distinguer des autres enfants est celui de l'ouverture à la nouveauté.
Mon expérience sur le terrain me permet de croire que les "zèbres" sont effectivement hypersensibles. Pour ce qui est de l'anxiété, j'ai rarement vu un "surdoué" qui n'était pas anxieux au-dessus de la moyenne si je puis dire. Et pour ce qui est d'être consciencieux, j'ai vu les deux: des surdoués pas très consciencieux et d’autres, très consciencieux. Par contre, j’ai comme l’impression que celui qui est consciencieux est en fait le surdoué qui a réussi à mieux s’adapter au système.






L'encadrement de ces êtres différents ?
Il semblerait de prime abord qu'un encadrement spécial serait nécessaire à ces enfants "droitiers". Par contre, quel genre d'encadrement ? Là aussi la recherche n'est pas très claire.
Regrouper les "surdoués" ensemble semble les aider au niveau académique mais semble nuire à l'estime de soi, mais les effets sont très légers. De même, retirer les "zèbres" d'une classe d'élèves moyens semble nuire aux résultats du groupe moyen.
Une autre méthode consistant à sortir de temps à autre les élèves "zèbres" de la classe pour le regrouper pour une matière en particulier semble donner des résultats positifs bien que modestes. Cela semble aider les élèves plus faibles qui peuvent ainsi recevoir une attention particulière. Et les "surdoués" s'ennuient moins parce qu'ils peuvent aller plus loin dans des connaissances qui ne sont pas au programme scolaire régulier. Et cette méthode n'a pas d'effet négatif sur l'estime de soi.
L'autre solution consisterait à permettre à leur permettre de faire le programme en accélérer. Là ça revient à les regrouper en classe spéciale avec les effets que l'on connaît. Par contre la recherche semble démontrer que les "surdoués" peuvent faire le programme de 5 ans en 3 ans par exemple et que le fait de leur faire faire en 5 ans au même rythme que les autres ne leur apporte rien. Autrement dit, on leur fait perdre du temps.
Une autre solution consiste à leur faire sauter une ou des années. Cette solution n'est pas idéale parce qu'en fait le "surdoué" peut être ralenti du fait qu'il n'a pas vu une partie du programme en sautant ces années.
Tout ça pour dire que la situation n'est pas facile à cerner. 
Mon avis, basé sur mon expérience sur le terrain, ce type d'athlète a besoin d'un encadrement spécial. J'ai essayé plusieurs modes de fonctionnement à l'intérieur de mes groupes "réguliers" et rien n'est ressorti comme probant si ce n'est que parfois ces athlètes se mettaient à s'entraîner intensivement et sérieusement et comme par hasard, c'était un entraînement dit "libre".
Pour le reste, l'encadrement individuel semble très efficace. Il permet d'attaquer certains problèmes propres à cette catégorie d'athlète que vous ne pouvez résoudre à l'intérieur du groupe. Par contre, il est loin d'être facile, prends beaucoup de temps et d'énergie. Mais à mon humble avis, ça en vaut la peine.
Un élément majeur chez ces individus est le manque de motivation qui s'installe après plusieurs années à s'ennuyer dans le système scolaire. Même leur intérêt pour la nouveauté peut avoir disparu. Il faut souvent les amener à apprendre ce que c'est que d'êtres autodidactes et autonomes et qu'ils ne sont pas obligés de se contenter du système scolaire! Surtout à notre époque, ils ont tous les instruments qu'il faut pour apprendre par eux-mêmes sur ce qui les sujets qui les intéressent vraiment.
Un surdoué autodidacte et autonome aura, à mon avis, bien plus de chances de vivre une vie heureuse et utile.
http://vieuxsageautodidacte.blogspot.fr/2014/08/cerveau-droit-surdoues-zebres-science.html
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Message par I am So Sure Mer 21 Déc 2016 - 12:09

Pensées en vrac sur la difficulté de vieillir

Vieillir est un privilège dont plusieurs personnes de ma connaissance n'ont pu profiter, je devrais donc me sentir privilégier de pouvoir vieillir… et effectivement je me sens très chanceux de pouvoir vieillir...
Et pourtant, une amie me faisait remarquer que bien que ce soit vrai, ça n'empêchait en rien le fait que vieillir était une chose très difficile…. ce pseudo-article est dédié à cette amie qui m'a amené à réfléchir sur ma propre vieillesse.
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- Vieillir c'est difficile, pour tous, mais pas au même moment et pour les mêmes raisons…
- Vieillir, c'est accepter qu'un paquet de choses ne seront plus possibles…
- En couple, vieillir est encore plus difficile parce qu'aucun couple ne vieillit à la même vitesse… la douleur et l'inquiétude de voir l'autre vieillir plus vite ou moins vite que soi…
- La vieillesse est un redoutable adversaire pour tous qui finira par vaincre d'une façon ou d'une autre…
- Vieillir c'est apprendre à vivre le temps autrement…
- Vieillir c'est apprendre à accepter la douleur, c'est apprendre que notre corps n'est désormais plus silencieux…
- Vieillir, c'est renoncé à certains désirs et c'est même remettre en question le fait de désirer…
- Vieillir, c'est une souffrance que l'on vit souvent seul…
- Vieillir nous remets en question à tous les niveaux, même au niveau de notre personnalité…
- Vieillir nous oblige à modifier nos relations et notre rapport avec les autres…
- Vieillir peut nous amener à découvrir des facettes inconnues chez soi:  certains hommes qui vieillissent finissent par accepter de vivre leurs émotions….
- Vieillir peut nous amener à rebondir et à faire des choses que nous n'avons jamais pris le temps de faire à cause de la conscience du temps qui passent et qu'ils nous restent…
- Vieillir change la hiérarchie de ce qui est important dans notre vie…. certaines choses n'ont plus d'importance tandis que d'autres le deviennent….
- Vieillir c'est la joie et le bonheur de voir nos enfants devenir des adultes à leur tour….
- Vieillir, c'est la joie de devenir grand-parents et de pouvoir jouer les grands-parents gâteaux…
- Vieillir c'est voir des proches disparaître autour de nous…
- Vieillir c'est douloureux, mentalement et physiquement…
- Les mots sont souvent insuffisants et impuissants pour traduire le fait de vieillir…
- Un vieux corps ne se laisse plus oublier et devient de plus en plus difficile à supporter…
- Souvent, vieillir, c'est maquiller, c'est masquer, c'est tenter d'effacer notre écart avec les plus jeunes…
- Vieillir, c'est voir nos capacités de penser, de réfléchir, de mémoriser s'estomper petit à petit…
- Vieillir c'est avoir moins de capacités d'agir, d'intervenir, d'influencer…
- Chez l'homme, vieillir, c'est la perte de la puissance…
- Chez la femme, vieillir, c'est la perte de la séduction…
- Vieillir peut même détruire notre moi, notre égo…
- Vieillir, c'est se rendre compte que le fantasme d'éternité n'existe plus et qu'en fait il n'a jamais existé…
- Vieillir, c'est voir ses maux persister au lieu de disparaître, de guérir…
- Vieillir est sans concession pour tous…
- Vieillir, c'est un jour devoir renoncé à son sport favori…
- Vieillir, c'est accepter le deuil de ce qui n'est plus possible, tout en continuant à désirer ce qui est encore possible…
- Vieillir ne doit pas être un retrait ou une résignation…
- Vieillir, c'est accepter que le fait de penser que le fait de perdre quelque chose peut nous amener à découvrir d'autres plans, d'autres possibilités… a ses limites...
- Il vaudrait mieux apprendre à être sage avant de vieillir …
- Vieillir, c'est parfois "mélancoliser" sa vie passée…
- Vieillir peut nous amener à nous sentir futile et inutile….
- Vieillir peut nous amener à penser que la vie n'a plus d'intérêts…
- Vieillir, c'est voir le regard que les autres ont sur nous changer, se modifier…
- Vieillir, c'est parfois subir plutôt que de créer autour de soi…
- Vieillir détruit notre narcissisme…
- Vieillir, c'est mettre fin à beaucoup d'illusions…
- Pour mieux vieillir, vaut mieux développer l'art de prendre de la distance avec les choses de la vie…
- Pour mieux vieillir, vaut mieux avoir développer un bon sens de l'humour…
- Pour mieux vieillir, il faut garder la capacité de jouer et de ne pas prendre certaines choses au sérieux…
- Vieillir, c'est continuer de devenir…
- Vaudrait mieux apprendre à bien vieillir avant d'être devenu vieux ;-)


Mon amie a raison, vieillir est difficile... peu importe ce que l'on fait, la vieillesse fini toujours par arriver. Ce n'est qu'une question de temps :-)

"On ne nous apprend pas à bien vieillir"
http://www.lemonde.fr/sante/article/2012/04/24/on-ne-nous-apprend-pas-a-bien-vieillir_1690502_1651302.html
Malgré toutes nos actions pour retarder le processus, il faudra y faire face. Peut-être y a-t-il des pistes à suivre et à développer ?

Bien vieillir, c’est possible… et ça arrive souvent
http://www3.unil.ch/wpmu/dalai-lama/bien-vieillir-cest-possible-et-ca-arrive-souvent/
http://vieuxsageautodidacte.blogspot.fr/2014/08/pensees-en-vrac-sur-la-difficulte-de.html
Vivre et mourir en paix: rencontre avec le Dalai Lama
http://biospraktikos.hypotheses.org/345


Vivre et mourir en paix

Regards croisés sur la vieillesse 

http://www3.unil.ch/wpmu/dalai-lama/
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Message par I am So Sure Mer 21 Déc 2016 - 12:10

J'ai 52 ans ou "réflexion sur la vieillesse qui m'envahit"


Le 28 avril 2013, j'ai aujourd'hui 52 ans et cela m'a amené à réfléchir sur la vieillesse.


Je suis entraîneur sportif et je vis dans un monde de jeunes, dans des groupes où souvent je suis de loin le plus vieux. Ce qui me frappe toujours, c'est à quel point les jeunes vivent comme si le temps était éternel et prennent les choses pour ainsi dire comme allant de soi; comme si la mort n'existait pas. Souvent, j'ai le goût des les "brasser" et de leur dire qu'ils ne sont pas assez conscients de leur chance... toute la route est encore ouverte devant eux. Ce qui n'est plus mon cas et ni celui de bien d'autres ;-(


Personnellement, je suis très chanceux parce que mon hérédité fait que physiquement je ne fais pas mon âge et que je suis dans un très bonne forme physique, assez bonne pour suivre et même battre les jeunes dans beaucoup d'activités. 


Mon secret, la méditation !!! J'ai lu, il y a plusieurs années, dans certaines recherches que la méditation pouvait ralentir le vieillissement, et bien ça fait maintenant presque 30 ans que je médite et ....  XD


Aucune idée si c'est la méditation ou mon hérédité ou une combinaison des deux, mais je ne sens pas et ne fait pas mes 52 ans.... Bon, vous allez commencer à méditer demain matin ;-) Personnellement, je vous y encourage, mais je vous dirai pourquoi une autre fois.


Trêve de plaisanteries, malgré ma bonne forme physique, je pense à la mort assez souvent.


Vous me direz, c'est quoi ça, penses à autres choses. Eh bien non, je dirais que le fait de penser à la mort qui viendra un jour me permet de mieux vivre la vie qu'il me reste.


Tout le monde vieilli c'est certain, mais très peu de personnes en prennent assez conscience dans le but de mieux profiter de leur vie présente. 


Et c'est là que je pense souvent avoir été un moine bouddhiste dans une autre vie ;-) LOL


En effet, je me suis rendu compte il y a quelques années que les bouddhistes méditaient sur la mort régulièrement. Et que cela les aide à vivre une vie plus heureuse. Un petit texte pour susciter la réflexion:


---------------


Extrait de: "Attitude face à la mort par Matthieu Ricard (Interview sur Radio Canada le 29 avril 2010)"


Question: L’Occident semble souffrir d’une très grande pauvreté de réflexion et d’attitude face à la mort qui est devenue un sujet tabou, l’objet d’une sorte de négation de plus en plus absurde. Pour un bouddhiste comme vous, cette situation n’est-elle pas assez consternante?


Matthieu: En effet. Les gens préfèrent escamoter l’idée de la mort, l’ôter du champ de leur pensée et l’ignorer jusqu’au dernier moment en se disant qu’ils verront bien comment cela se passera. Cette attitude revient en fait à ne pas savoir tirer le meilleur parti de la vie parce que, ce faisant, nous oublions que nous sommes en vie, c’est-à-dire que nous oublions la valeur de chaque instant qui passe. Lorsque des personnes apprennent qu’elles sont condamnées par une maladie et n’ont plus qu’un an à vivre, certaines s’écroulent mentalement. Toutefois, la grande majorité d’entre elles témoignent que cette année-là a été la plus intense, la plus riche, la plus précieuse de leur existence; une année au cours de laquelle chaque moment passé avec des êtres chers, ou dans la nature, fut un émerveillement parce que chaque moment prenait soudainement toute sa valeur.


Pour qui oublie la mort, le temps apparaît comme une chose insipide qui s’écoule comme du sable entre les doigts. Ce n’est pas pour rien que, dans le bouddhisme, la méditation sur la mort est centrale. Vous me direz : « Mais c’est morbide! À quoi bon justement y penser? Mieux vaut penser à autre chose, se changer les idées! » Or, ce n’est pas du tout le cas. C’est précisément quand nous sommes parfaitement conscients, d’une part, que la mort est inévitable et, d’autre part, que les circonstances qui l’amènent sont imprévisibles – qu’elle peut survenir demain, dans dix jours ou dans vingt ans, qui sait? – que le temps prend une toute autre valeur.


------------------


Et bien depuis un certain nombre d'années, j'essaie de changer mon attitude face à la mort de façon à vivre plus heureux et de mieux profiter de la vie. Malheureusement, je n'ai pas la discipline d'une moine bouddhiste, mais j'y arrive de temps à autre et de plus en plus.


En espérant que ma réflexion personnelle pourra vous être d'une quelconque utilité.


http://vieuxsageautodidacte.blogspot.fr/2014/08/jai-52-ans-ou-reflexion-sur-la.html
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