Avis et opinions...en tant que produits de la curiosité et des intérêts multiples des zèbres...

EN fumant une sèche tout à l'heure me vient une idée...

Avez-vous vous aussi entendu dire de vous "Mais c'est dingue...t'as toujours une opinion ou un avis sur les sujets qu'on aborde"... pas un avis du genre arrêté ou une opinion close, mais simplement des questions qui ouvrent le débats ou des connaissances que vous auriez acquises au détour de quelques unes de vos errances intellectuelles?

En y repensant cela me marque...c'est vrai que j'ai souvent eu l'impression d'avoir déjà pensé ou réfléchi des trucs en lisant un bouquin (pas dans les mêmes termes certes) ou d'avoir fouillé des questions multiples et innombrables qui font que je peux m'exprimer sans orgueil aucun (car je ne suis jamais sur de moi), mais simplement en cherchant à enrichir le débat...

N'étant pas diagnostiqué...je me posais la question d'une caractéristique qui "vous " serait propre...

A vous ;-)

Hmmm oui.
Pas mal de choses peuvent y concourir.
D'une part la curiosité qui fait que peu de sujets vont nous laisser vraiment indifférents.
D'autre part le fait que même si on ne possède pas de culture particulière sur le sujet qui nous est proposé, on va être intéressés par ledit exposé en tant que construction logique (cohérente ou bancale), et soit être "perturbés" par une incohérence ou un illogisme apparents (et phosphorer pour remédier à la situation, d'une manière ou d'une autre), soit tentés de poursuivre le jeu de construction.

J'aime beaucoup le terme phosphorer... ça change des sulfites XD... c'est assez ça en effet... enfin je me retrouve un peu là-dedans... et je dois dire que je garde des souvenirs mémorables de parfaitement "futiles" mais dont l'intensité et le contexte me rappelle la prise de Jérusalem ou la bataille de Jéricho XD

J'aime assez à suivre une trame qui se dévoile au fur et à mesure. cette dernière vient souvent d'une découverte, découverte amenée par une expérience récente, le contacts aux autres par exemple.

Je ne suis pas forcément intéressé par la "surface" des choses, mais cherche plutôt une logique globale, dans laquelle, si possible, j'essaye de me placer comme étant un facteur parmi d'autres ...

Il m'est arrivé de lire ou découvrir des concepts ou pensées qui m'étaient venus naturellement sur certains sujets sans l'avoir lu auparavant, ce qui m’amène à la conclusion qu'actuellement il n'y a peut être plus rien à découvrir ou inventer , que bien d'autres penseurs ont eu le même type de réflexions de par leurs observations de leur environnement et de leurs contemporains. Quoique le monde évolue et donc nos visions également (suis je trop optimiste?)
et donc les liens qui permettent l'émergence de concepts (ou philosophies... etc) nouveaux peuvent être établis ?

Pardon je réponds à une question par une nouvelle question

Je suis assez d'accord avec ta question et je ne vois pas là-dedans un excès d'optimisme ;-) Mais simplement une logique implacable concernant la notion de facteur émergent, nouvelle variable systémique naissant des interactions entre les variables existantes !

Donc a priori oui... toute pensée et concept évolue, comme toute forme, changeante et mouvante au gré des stimuli et influences de son environnement ;-)

Hello
Tout ceci me parle, que de questions...
Tout d'abord Aethos non on ne m'a jamais dit "c'est dingue..." car je me sens si petite que je n'ose donner une opinion nette sur quelque sujet que ce soit. Ma tendance irait plutôt à démontrer à mon interlocuteur que ce qu'il dit possède un contraire tout aussi cohérent... Agaçant au plus haut point ! Mais ça donne avec des gens intelligents des débats à n'en plus finir et passionnants
A Carla, l'idée pessimiste que tout a déjà été dit ou pensé me traverse souvent l'esprit... Mais un exemple : quand je vois que les livres qui parlent de nous sont sortis récemment et qu'avant les zèbres finissaient en HP ou par se suicider ou juste une vie entière malheureuse sans que personne ne s'en rende compte... Je me dis que non tout n'est pas encore sorti

Tu sais Ise il n'y a pas très longtemps que j'ose m'exprimer sur des sujets autres que faire rigoler les gens ou ressortir des textes qui sont en accord avec de que je pense juste à l'instant T, et je pense que de nombreux HP atteints du complexe de l'imposteur se taisent également, alors que je suis persuadée que leurs esprits regorgent de richesses, mais ils ne se sentent pas légitime dans leur expression ou sont victime du "A quoi bon?...", c'est dommage (dramatique même car il y a peut être parmi nous des précurseurs de révolution ^^ qui sait ? ) mais je pense que ça peut évoluer. Cela doit évoluer !

Spoiler:

@ Carla : "de nombreux HP atteints du complexe de l'imposteur se taisent également, alors que je suis persuadée que leurs esprits regorgent de richesses, mais ils ne se sentent pas légitime dans leur expression ou sont victime du "A quoi bon?..."" Tout à fait d'accord.
Déjà le nombre de forumeurs sur ZC est un bon signe, et puis tu dis toi-même que ta communication évolue, il en est de même sans doute pour beaucoup d'entre nous

Spoiler:

Idem j'ai déjà eu des discussions techniques poussées (je n'y connais rien et suis littéraire), + des discussions philosophiques avec un philosophe plus que doué (j'ai sué quand même ^^) et quand je vois l'oeuvre de Dubuffet (par ex) je trouve que c'est une supercherie car j'y avais pensé avant

Exemple concret qui me revient en lisant ceci sur le forum :

Je me souviens très bien du jour où j'ai lu ce livre de Beauvoir... Je l'ai reposé à côté de moi, les yeux écarquillés, le cerveau en ébullition... Je crois que l'idée qui m'a le plus marquée c'est celle qui consiste à dire que les femmes sont elles-mêmes responsables de leurs malheurs à cause de la façon dont elles élèvent leurs fils... Je n'avais jamais envisagé ça sous cet angle !

Et bien sans avoir jamais lu ce livre cette réflexion m'était venue : Nous devrions éduquer nos fils en êtres autonomes et indépendants capable d'assumer tout ce que l'on pense dévolue au rôle de la femme et pas non plus en leur répétant que jamais une autre ne les aimera autant que maman. Je trouve les garçons plus infantilisés que les filles dans l'éducation en général.

Mais bien après Simone de Beauvoir hein !

Oui C'est vrai, j'ai des idées sur un peu tout, et parfois c'est enervant pour les autres. Je suis pas mal cultivé, et même si je suis en sciences (entendre sciences dures), je préfère avoir l'air d'un "littéraire", genre philo-socio-arts. J'adore me lancer dans des débats au sujets de trucs que finalement je n'ai jamais étudiés hahaha en dehors de wikipédia, et de quelques livres lus en diagonale et à moitié. J'extrapole et j'interpole les pensées de différents auteurs et j'apprends surtout par les réponses des gens avec qui je discute, et ma pensée évolue, se modifie comme ça.

Parfois, ça m'embête quand même d'avoir l'air d'en connaître plus que certains amis que je considère comme devant légitimement en savoir plus que moi parce que eux suivent vraiment des cours sur le sujet.
Il y a aussi des gens qui se croient obligé de rester dans le cadre de ce qu'ils ont légitimement étudié, de ce que leur prof leur à expliqué précisément, mais qui ont des difficultés à faire le pont entre différents enseignements. Le sentiment de ne pas se sentir légitime dans l'expression d'idées apparaît certes dans certains cas (--> syndrome de l'imposteur comme dit plus haut), mais parfois je crois que c'est surtout un manque de légitimité dans l'élaboration critique des idées qui les paralyse. Ils croient probablement qu'ils n'ont pas assez bien compris leur cours pour avoir le droit de tisser des liens ou questionner certaines approches pour approfondir le sens et s'approprier réellement le savoir. Ou simplement: on a tendance a aimé une discipline que lorsqu'on n'a pas d'examen difficile à son sujet. Il faut sans doûte laisser la sauce reposer avec qu'elle prenne.

Heureusement j'ai un ami qui fait comme moi, alors entre nous on débat sauvagement même si c'est chiant pour ceux qui ne veulent pas parler.
Hey Cramique, au sujet de Dubuffet, mon ami dit comme toi, alors je soutiens le contraire !

Ahhh le syndrome de l'imposteur.... J'en connais un rayon et il me poursuit encore aujourd'hui...surtout dès que je dois démontrer systématiquement le fil de ma pensée et de mes conclusions... une catastrophe...

Je rejoins ISE à ce sujet... toujours entre le "a quoi bon" et le " de toute façon je n'ai pas formellement acquis de compétences reconnues dans le domaine, entérinées par une bardée de diplôme ou de recommandations..."...résultat? Je me muselle...

J'ai découvert un artiste absolu (video, composition, graphiste, chanteur...cf Yoann Lemoine aka Woodkid) qui m'a ouvert les yeux sur la manière dont je m'était censuré moi-même toutes ces années à me demander comment montrer aux gens ce que l'on a dedans, et en ce qui me concerne y en a plein des choses de toute sorte, mais une en particulier...l'AMOUR...et là je suis toujours à me demander en quoi je suis légitime... pour tout: facturation au boulot, chef de projet, relations sociales...toujours l'impression d'être trop et de pas en savoir assez lol! Je pense que l'on incarne à merveille l'absolue notion du PARADOXE...

Enfin... je ne doute pas que l'on y arrive un jour... se dire simplement qu'on peut essayer de faire les choses, avec ou sans compétences spécifiques...et pour les discussions ou les théories...bah...entre se taire et se lâcher de temps en temps...

Mais vos éclairages sont édifiants...Merci ;-)

Un peu du même ordre, mon frêre, avec lequel d'ailleurs je suis un peu fâché, ainsi que ses enfants, me dit tout le temps: " Toi de toute façon, tu as toujours réponse à tout."
Oui ? Et ben ça c'est parce que je suis curieux, moi !

Cela me rappelle le père de mon meilleur ami qui me disait quand j'étais gamin (ne le suis plus ????) : t'en a pas marre de tout savoir et de répondre je sais à tout? lol... et surtout qui pensait se payer ma poire en faisant de l'humour british au second degré en pensant que je ne pigeais pas...jusqu'au jour ou je lui ai gueulé dessus en lui demandant expressément d'arrêter de se payer ma poire en pensant que je ne le voyais pas ;-)